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L’Allemagne et l’Europe des ethnies. La fin des Etats conventionnels, (NdP).

par Gilong

Publie le mercredi 12 septembre 2012 par Gilong - Open-Publishing
6 commentaires

Dédié à ceux qui pensent que le séparatisme ethnique ou économique est "la" solution aux maux engendrés par le Capitalisme et une solution viable pour les Travailleurs de tous les pays...

Cette "étude" qui remonte à 2002.

Au fait, pour les esprits chagrins qui découvriraient des poux dans la tête, politiques, sexuels, ethniques, ou autres, au Sieur Pierre Hillard ou à l’Agence "IPI", je tiens à déclarer par avance et solennellement qu’inutile de polémiquer sur ces données, je me fout totalement de qui ils sont.

Par contre ce qui est exposé ICI est un réalité vérifiable et vérifiée.

Et y a que ça qui compte.

Comment nos maîtres ont prévu qu’ils nous mangeraient.

Pas les raisons plus ou moins souterraines, sulfureuses, ou supposées scélérates, de l’auteur et de son éditeur.

Il y a dedans au moins un paragraphe intéressant sur l’avenir projeté de la Catalogne.

Et ça date pas d’hier, ni de la "Crise".


Point de vue

L’Allemagne et l’Europe des ethnies

par Pierre Hillard*

a-ipi.net

Quelle Europe construit-on actuellement ? On s’oriente insensiblement vers un État fédéral de régions définies ethniquement, au détriment des États-nations à l’exception de l’Allemagne. En effet, alors que ce système conduit au démantèlement de tous ses partenaires, l’Allemagne sort, quant à elle, agrandie et fortifiée par ce redécoupage. Ce processus était préconisé par les "pangermanistes" depuis la fin du XIXe siècle.

24 octobre 2002 | Depuis Paris (France)

L’avenir de l’Europe est une « passion » qui anime de nombreux dirigeants politiques. Il est vrai que les pays européens présentent des points communs, des références culturelles, permettant dde se reconnaître de nombreuses affinités avec un Polonais, un Suédois ou un Roumain. Malgré ce « caractère familial », l’Europe s’est déchirée en guerres fratricides. Ces dernières ont causé des ravages énormes au point que, depuis longtemps, de nombreux penseurs ont estimé qu’il fallait se hausser au-delà des différences afin d’unir la famille européenne et mettre ainsi un terme définitif aux dissensions. Les projets d’unité sont nombreux et certains même remontent à Philippe le Bel. Au XIXè siècle, Victor Hugo faisait sourire ses contemporains lorsqu’il évoquait les « États-Unis d’Europe ». Malgré le scepticisme de l’époque, l’idée de rassembler le continent en un bloc n’a jamais disparu. D’une certaine manière, ce sont deux guerres mondiales qui vont donner du lustre à la pensée européenne. En effet, cette « guerre de Trente ans » (1914-1918) a souligné la folie suicidaire des Européens au point que l’on a même parlé de « guerre civile » européenne. La Shoah a été en quelque sorte la quintessence de cette folie. Fort de ce passé douloureux, les différents hommes politiques européens comme Robert Schumann, Alcide de Gasperi ou encore Konrad Adenauer, ont décidé d’unir véritablement leurs forces afin de créer une entité politique européenne. La fondation du Conseil de l’Europe en 1949, le lancement du Traité de Rome en 1957 et la création de nombreux instituts européens comme le CPLRE (le Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux d’Europe), l’ARE (l’Assemblée des Régions d’Europe) ou l’ARFE (l’Assemblée des Régions Frontalières Européennes) ont doté notre continent d’une solide armature politique. En ce début de XXIè siècle, il est désormais possible de dresser un bilan véritable de cette Europe politique qui doit normalement être dotée d’une constitution en 2004.

Cependant, l’enthousiasme que soulève l’idée d’une Europe unie doit être largement tempéré. En effet, on constate de multiples déficiences en particulier dans le domaine démocratique. De nombreuses mesures sont mises en place sans consultation populaire. L’expérience de l’histoire montre aussi que peu de choses sont rarement gratuites. Le révolutionnaire Saint-Just disait avec raison que « l’on ne règne pas innocemment ». C’est pourquoi, il est bon de connaître l’arrière-cour de la construction européenne et donc de pouvoir reconstituer, à partir de documents officiels, l’ensemble du puzzle.

L’Europe qui se prépare est un État fédéral des régions à base ethnique et l’on ne peut que souligner le rôle très influent joué par l’Allemagne dans cette évolution. Il existe en effet cinq documents-clefs qui orientent la construction européenne au profit du bloc germanique : la Charte des langues régionales ou minoritaires, la Convention-cadre pour la protection des minorités, les Chartes de l’autonomie locale et régionale et la Convention-cadre sur la coopération transfrontalière (ou Charte de Madrid). Ces cinq textes marqués du sceau européen sont en réalité d’inspiration allemande et risquent d’aboutir à une parcellisation ethnique de l’Europe conduisant à l’éclatement des États-nations.

La Charte des langues régionales ou minoritaires et la Convention-cadre pour la protection des minorités ont été préparées par l’intermédiaire d’un institut, l’UFCE (l’Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes ou FUEV, Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen) dont le siège est à Flensburg. Directement soutenu par le Ministère de l’Intérieur allemand [1] par l’intermédiaire d’un haut fonctionnaire, Rolf Gossmann, l’UFCE a été en mesure de propulser la Convention-cadre pour la protection des minorités au sein du Conseil de l’Europe [2] en liaison en particulier avec des parlementaires espagnols de la région de Catalogne comme M. de Puig grâce à sa recommandation 1201. Favorisant la promotion de toutes les caractéristiques propres aux minorités (article 5), ce document prend encore plus d’ampleur grâce à la Charte des langues régionales ou minoritaires lancée par la résolution 192 (1988) [3] du Conseil de l’Europe avec le rapporteur allemand Herbert Kohn, membre du comité juridique de l’UFCE. Cette Charte favorise l’emploi des langues régionales dans tous les domaines (éducation, médias, justice, administration, ...), mais aussi fait fi de l’existence des frontières (articles 7 et 14).

Cette reconnaissance ethnique ne pourra véritablement prendre effet qu’à partir du moment où l’on appliquera l’autonomie politique à l’échelle régionale. C’est justement l’enjeu de la Charte de l’autonomie locale lancée par la résolution 126 (1981) [4]. Ce texte s’appuie à l’origine sur un rapport de 89 pages intitulé « Les institutions régionales en Europe » de l’allemand A. Galette [5] qui reconnait l’autonomie politique à tous les degrés (financier, administratif…). Ce début de parcellisation prendra une ampleur encore plus vive avec la Charte de l’autonomie régionale lancée par la recommandation 34 (1997) du Conseil de l’Europe [6] et dont le rapporteur est Peter Rabe, député socialiste au Land de Basse-Saxe. Il faut savoir aussi que c’est à l’initiative du gouvernement de ce Land - à l’époque, son ministre-président est le futur chancelier Gerhard Schröder - qu’un premier projet de Charte a été présenté à Hanovre le 22 mars 1996. L’éclatement définitif des Etats de l’Union européenne s’épanouira avec la Convention-cadre sur la coopération transfrontalière lancée par un institut européen de façade mais allemand dans sa création, l’ARFE (l’Association des Régions Frontalières Européennes qui siège à Gronau) [7]. L’objectif suprême de cet institut, comme le stipule sa Charte, est de transformer les frontières des Etats en frontières administratives [8]. Par conséquent, la modification du tracé frontalier en fonction du caractère ethnique se fera encore plus aisément. Ceci est d’autant plus vrai que l’Allemagne - via l’UFCE - soutient une centaine de mouvements autonomistes en Europe dont les mouvements bretons, alsaciens, mosellans, flamands et la Ligue savoisienne [9].

Si ces agissements ont peu d’effets concrets en Allemagne qui bénéficie d’une unité culturelle et constitue un bloc germanophone de 90 millions de personnes (en comptant les Autrichiens et les Suisses alémaniques), la France (mais aussi l’Espagne, le Royaume-Uni, sans parler des pays balkaniques), creuset de plusieurs communautés linguistiques et ethniques, risque l’implosion. A terme, c’est une Europe éclatée en régions ethno-linguistiques politiquement autonomes qui se dessine et dont l’Allemagne sera le chef d’orchestre. Il faut conserver à l’esprit le principe de l’équilibre des forces. En effet, le moteur politique et économique de cette Europe des régions se situera dans sa zone la plus dynamique. Cette dernière ne se manifestera pas du côté de l’Ecosse ou de l’Auvergne ou encore en Andalousie, mais au centre de l’Europe, c’est-à-dire en Bavière, au Bade Wurtemberg, en Hesse ou en Westphalie. Le monde germanophone sera alors le grand gagnant au sein de cette Europe éclatée.

Carte de la Waffen SS, 1945. (Voir l’agrandissement)

Cet objectif poursuivi par tous les régimes politiques précédents, soit par la voie militaire (voir en particulier la carte de l’Europe des régions de la Waffen SS [10]), soit par la voie politico-juridique, permettra aux dirigeants politiques allemands de reprendre à leur compte les propos de Julius Fröbel, chef du Reformverein fondé en 1862 : « Tout Reich est une sorte de fédération et toute fédération mérite le nom de Reich ». Ce principe se renforce d’autant plus que l’ONU a reconnu le droit à la Heimat en 1997 permettant ainsi aux associations de réfugiés allemands (Sudètes, Silésiens, Poméraniens...) la possibilité de retourner dans leurs territoires d’origine après les expulsions de 1945 [11].

Carte établie par l’Alliance libre européenne (ALE) en 1997. (Voir l’agrandissment)

Ce remaniement complet de l’Europe est déjà bien amorcé. En effet, un parti politique européen travaillant en liaison avec les Verts : le Parti Démocratique des Peuples d’Europe - Alliance Libre Européenne (PDPE - ALE) a élaboré en 1997 une carte de l’Union européenne sur des critères ethniques. Réunissant divers mouvements autonomistes et travaillant en liaison directe avec des instituts soutenus par l’Allemagne comme l’UFCE ou encore l’ECMI (European Center for Minorities Issues, siège à Flensburg), ce groupe siégeant au Parlement européen diffuse des concepts qui favorisent l’éclatement des Etats-nations et l’émergence d’une Europe tribale source de conflits infinis. La carte ci-jointe en est une parfaite illustration. D’une certaine manière, nous avons maintenant les éléments généraux qui permettent de nous faire une idée de ce qui nous attend.

Force est de constater que notre voisin d’outre-Rhin a apporté à la civilisation, grâce à ses musiciens ou à ses scientifiques, des bienfaits que personne ne peut récuser. Mais, s’informer des agissements de l’Allemagne et exiger qu’elle ne soutienne plus une vision ethnique et communautariste, en un mot impériale, de l’Europe, serait une attitude non pas germanophobe mais légitime, et qui plus est responsable, pour tout ceux concernés par notre avenir.

Pierre Hillard

Docteur en science politique et professeur de relations internationales. Ses recherches portent principalement sur l’instrumentation de l’Union européenne en vue de la constitution d’un bloc euro-atlantique. Dernier ouvrage publié : Bertelsmann : Un empire des médias et une fondation au service du mondialisme (François-Xavier de Guibert éd., 2009).

Voir aussi

ENQUETE : L’Union fédéraliste des communautés ethniques en Europe (ex-union fédéraliste des communautés et régions européennes)
La Charte européenne des langues régionales
Les lobbies officiels favorables à la Charte
L’Association internationale des langues et cultures minoritaires (aidlcm)


[1] Information, Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes, 31 juillet 1997 ; Information, Timisoara 1996, Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes, Flensburg, Editions UFCE, 1996, p. 126 et Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes, Actuel, n° 60, juillet 1997.

[2] Comité ad. hoc pour la protection des minorités nationales (CAHMIN), Strasbourg, Editions Conseil de l’Europe, 1er février 1994, p. 11 / 4 mars 1994, p. 7 / 23 mars 1994, p. 10 / 15 avril 1994, p. 14 / 13 juin 1994, p. 12 / 8 juillet 1994, p. 12 / 19 septembre 1994, p. 12 / 14 octobre 1994, p. 7.

[3] Conférence permanente des pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe, Résolution 192 (1988), Discussion par la conférence permanente et adoption le 16 mars 1988, 2è séance (voir Doc. CPL (23) 8, partie I, projet de résolution présenté par la Commission des affaires culturelles et sociales, rapporteur : Herbert Kohn.

[4] Résolution 126 (1981) sur les principes de l’autonomie locale. Discussion par la conférence le 29 octobre 1981 et adoption de la 3è séance (voir Doc. CPL (16) 6, partie I, projet de résolution présenté par la commission des structures et des finances locales, rapporteur : Lucien Harmegnies).

[5] Rapporteur : A. Galette, Rapport sur « Les Institutions régionales en Europe », Strasbourg, Ed. Congrès des Pouvoirs Locaux et Régionaux de l’Europe, Quinzième Session, Strasbourg, 10-12 juin 1980 (CPL (15) 5 final), projet de résolution présenté par la Commission des Structures et des Finances Locales.

[6] Recommandation 34 (1997) sur le projet de Charte européenne de l’autonomie régionale. Discussion par le Congrès et adoption le 5 juin 1997, 3è séance (voir Doc. CPR (4) 4 révisé, recommandation présentée par M. Peter Rabe, rapporteur). Voir aussi : Rapporteur Peter Rabe (Allemagne), projet de rapport explicatif du « Projet de charte européenne de l’autonomie régionale », Quatrième session (Strasbourg, 3-5 juin 1997), Strasbourg, Editions CPLRE.

[7] ARFE, Association des Régions Frontalières Européennes, 25 ans de travail en commun, Gronau, Editions ARFE, novembre 1996.

[8] Charte européenne des régions frontalières et transfrontalières, Gronau, Editions ARFE, 20 novembre 1981, modifiée le 1er décembre 1995, pp. 3 à 6.

[9] Information Haderslev, 1999, Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes, Flensburg, Editions UFCE, 1999. Ce document présente la liste complète de ces mouvements autonomistes en Europe avec leurs noms et leurs adresses ainsi que les coordonnées des représentants du ministère de l’Intérieur allemand qui chapeautent l’ensemble.

[10] Saint-Loup, Les SS de la Toison d’or, Paris, Presses de la Cité, 1975, prologue. Remarques : Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier (1908-1990), a connu de nombreuses activités : grand reporter, animateur du centre laïque des auberges de jeunesse, journaliste, écrivain, engagé dans la légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), officier dans la Waffen SS (Untersturmführer), directeur du mensuel collaborationniste Devenir, « Journal de combat de la communauté européenne ». C’est au centre d’Hildesheim, ville du Hanovre, que la direction germanique de la Waffen SS oeuvrait en vue d’une Europe racialement fondée et dénationalisée. Saint-Loup a séjourné dans ce lieu et a noué des contacts avec ses représentants.

[11] Documents de l’ONU : E/CN. 4/Sub. 2/1997/23 pp. 27 à 28. Voir aussi : Alfred-Maurice de Zayas, The right to one’s homeland, ethnic cleansing and the international Criminal Tribune for the Former Yougoslavia, Criminal Law Forum, vol. 6, n° 2, 1995, p. 291.

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Messages

  • La base réactionnaire des "identités ethniques" est couramment niée par les mouvements autonomistes régionaux. Cette recherche qui n’apporte rien de nouveau à ceux qui s’intéressent à l’Histoire (et aux histoires) sinon qu’on a beau parer le régionalisme derrière des parures "Marxistes", pleines de graves contradictions, on ne pourra jamais en faire un réel mouvement politique progressiste. Par contre la diversité et le respect des cultures c’est autre chose

    • sinon qu’on a beau parer le régionalisme derrière des parures "Marxistes", pleines de graves contradictions, on ne pourra jamais en faire un réel mouvement politique progressiste

      Et si bien je peux partage cet idée... quoi dire des même camarades, qui on cet vision des choses, qui défende le nationalisme et le patriotisme ???

      Est que vous trouve des parures "Marxistes" de défendre des institutions capitaliste et bourgeoises et donc "l’intégrité nationale" ????

    • roberto,tu veux dire que tout n’est pas droite gauche et que le "marxisme nést qune modification du mot liberté,oh combien le spectre des nation aide les cons a se ralier, autant il mine tout les espoirs, l’homme aime souffrir, mais la soufrance n’aime pas l’homme

    • Et si bien je peux partage cet idée... quoi dire des même camarades, qui on cet vision des choses, qui défende le nationalisme et le patriotisme ???

      Oui mais là ils sont du côté du manche et du nationalisme dominant : c’est donc tout bon.

      Les roucoulades sur la nation finissent toujours en aboiements de haine contre les nationalités et cultures dominées.

      Mais plus encore, à nos petits fachos comme disait un célèbre chanteur anti-fasciste espagnol, devant les cris de haines d’un célèbre commandatore de gauche récent, contre les nationalités opprimées dans l’état français (depuis il a appris quelques mots de Corse), et dieux sait que ce chanteur sait de quoi il parlait, qu’est-ce que ça peut vous foutre qu’une autre culture que la votre existe, pourquoi poursuivre de sa haine le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et surtout de leur culture.

      Les nationalismes sont un problème mais il y a une grosse différence entre un nationalisme dominant et un nationalisme dominé. D’un côté un peuple en opprime un autre ou des autres, souvent en suçant la classe dominante de son pays, ce peuple ne peut être libre tant qu’il opprime un autre peuple.

      De l’autre un peuple dont l’oppression, la discrimination, empêche et barre le chemin vers une union fraternelle avec le peuple dominant.

      Les réponses du nationalisme dominant sont toujours d’estimer que le peuple qu’ils oppriment, en se rebellant, divise et perturbe l’ordre des choses, la nécessaire unité entre les peuples, le sens obligé de l’histoire (les mêmes vont brailler si on pisse sur un seul de leur poteau frontière).

      Ces andouilles après se retrouvent à brailler pour défendre la France contre l’union européenne qui ne fait rien d’autre que ce que fit l’état français pour se construire et encore en beaucoup plus doux.

      L’état français, celui des nobles et des rois, comme celui de la république française, s’est construit dans la violence, le meurtre, le pillage, l’oppression, contre d’autres peuples.

      Encore maintenant ça caille le sang de quelques rebuts et nostalgiques d’un empire plus grand, que des peuples puissent simplement avoir droit de parler leur langue, avoir une culture qui ne résume pas à la leur.

      Il faut bien se rendre compte d’une chose, c’est que la violence des nationalismes dominants ne résolvent rien des problèmes, et si on prend l’histoire de France qui est un des états centralisés de plus longue date (l’Allemagne et l’Italie comme états sont des constructions récentes), montrent que par exemple 500 ans après, la question bretonne existe encore même si relativement atténuée, que l’Occitanie a encore des traits culturels marqués qui ressurgissent, que la question corse montre que l’état français a utilisé là les mêmes moyens de domination que le colonialisme, pour écraser, en vain une culture qui a ressurgit puissamment.

      Le Pays Basque qui débarrassa du plancher le successeur désigné par Franco, a une culture puissante, une langue puissante, a Guernica sur son territoire et serait indépendant depuis un moment si l’Etat espagnol ne les menaçait pas régulièrement quand ils parlent d’indépendance.

      Tout ça ne signifie pas que les nationalismes et plus encore les formations politiques qui portent des revendications nationales, soient progressistes, mais qu’il ne peut y avoir d"unité en conservant des oppressions, des menaces et sans un ré-équilibrage dans la mémoire, de la France par exemple.

      Bien sur que des peuples dominés peuvent produire aussi des oppressions de peuples inclus dans leurs territoires comme autant de poupées gigognes.

      Mais ils ne font que comme on les a traité, et encore... Je pense à l’Algérie par exemple et on peut penser que d’autres peuples une fois s’étant libérés peuvent aussi produire en leur sein de l’oppression.

      La position de ne pas opprimer d’autres peuples, de ne pas leur interdire de parler leurs langues (sous des prétextes oiseux, comme ne pas financer l’apprentissage de la langue), de respecter leur culture, de ne pas se comporter en gros porcs dans des régions ou territoires qu’on estime subalternes, d’estimer que si ils veulent se séparer c’est leur droit , ne relève pas d’une approbation du nationalisme.

      Dans les pays baltes on est passé de la domination d’un nationalisme grand-russe à une oppression des russophones de ces pays (avec des différences quand même dans les trois états), est-ce justifié ? dans un sens oui dans l’autre ?

      Qu’elle est la bonne résolution des problèmes rencontrés ?

      Ce n’est pas la nationalité opprimée le problème mais bien le nationalisme opprimant. Tant que ces injustice demeurent, cette division opprimante, il y a des divisions parasitaires dans le combat contre la bourgeoisie ou même plus largement, il n’y aura pas de société de libertés qui ne soit construire sans une égalité des cultures et le droit des peuples à disposer d’eux mêmes.

    • Mais je ne vois pas pourquoi, pour parler une langue qu’on aime ou qu’on considère comme faisant partie de son patrimoine, on serait contraint de démolir des structures sociales et politiques qui agissent bien souvent comme un rempart envers les prédateurs de tous bords venus d’ailleurs dans des intentions pas très claires.

      A ce que je sache, si on ne peut pas parler "Basque" ou Catalan" ou "Provençal" en France comme en Espagne c’est bien plus un question de rapport de force entre le Peuple et ses dirigeants "élus" et le système économique et politique en place, qu’un problème étatique et géographique.

      Et bien souvent de volonté des habitants locaux eux-même. En Corse 80% de la population parle Corse ou au moins le comprend, de même pour le Catalan à Barcelone ou à Perpignan, et si on parle pas le Nicard à Nice ou le Provencal à Arles ou très peu c’est que ça n’intéresse en gros plus personne dans le coin.

      Si le système social en place représente réellement le Peuple, je ne vois pas ce qui peut empêcher le maintien et la valorisation des cultures diverses qui composent ce peuple.

      Demain tu peux avoir un "Pays basque" réunifié et "autonome", ("Autonome" par rapport à qui et à quoi ???), si c’est Wall-Street, la BCE, et le FMI, qui y font la loi , cette loi ne sera pas plus favorable aux Basques exploités que celles actuellement en vigueur des deux côtés de la frontière.

      Actuellement s’il y a autant de bastringue sur ces fameuses autonomies, y a qu’à regarder qui fait quoi et avec l’aide de qui.

      Ces "exigences" d’autonomie, à ne pas confondre avec des "exigences" de conservation du patrimoine culturel, servent avant tout à casser les derniers bastions de résistance à la Mondialisation du Capital.

      Rien qu’en "France", (Mais au fait, késaco la "France", sinon un patchwork d’identités culturelles différentes assemblées de gré et bien souvent de force depuis 2000 ans), si tu remonte 500 ans en arrière tu te retrouves au moins avec 6 OU 7 entités différentes. Parce qu’il ne s’agit pas si on admet pour l’un de ne pas admettre pour l’autre. Ou alors y a problème réel, des intentions cachées, et on ne dit pas tout...

      Et sans parler de Monaco et Andorre.

      Et ça sert à jouer avec l’égoïsme des peuples qui se pensent "favorisés" et qui pensent que la solidarité avec la partie du pays qui l’est moins les met sur la paille. Comme avec le Nord de l’Italie et les Ligues fascistes qui "jouent" contre le Sud appauvri par les mêmes qui les favorisent à eux dans leurs jeux de secession.

      Ou par exemple, on devrait pouvoir constater que la Russie a perdu la base même de son origine en perdant l’Ukraine dans ce jeu à la con puisque la "Russie" a été "inventée" par une tribu Varègue du nom de "Rus" dont le Järl a fondé Nijnii Novgorod puis Kiev sur la Volga en volant le territoire aux autochtones.

      On pourrait même imaginer dans le style la Normandie demandant son indépendance ou son rattachement au Royaume du Danemark, Raulf, (Raoul), le Viking l’ayant envahie et possédée bien avant que le Roi de France n’y fasse la Loi.

      "Diviser pour règner" est la base même du jeu impérial.

      Mais c’est faisable uniquement si ceux qu’on "divise" n’ont pas conscience de ce qu’ils vont perdre. Immédiatement ou à terme.

      On est bien loin du simple folklore et de la nostalgie de l’identité culturelle du passé.

      G.L.