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Les nouveaux fachos et leurs amis

par Renaud Dély

Publie le lundi 24 septembre 2012 par Renaud Dély - Open-Publishing
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Ce n’est pas un parti, pas même un réseau organisé. Plutôt une nébuleuse, une sorte d’amicale brune, reflet de l’air du temps. Cette toile d’araignée compte ses références, ses adeptes, et ses cautions, simples sympathisants, soucieux de défendre une "liberté d’expression" prétendument menacée.

Au cœur de cette galaxie informe : une poignée d’écrivains maudits, qui s’érigent en ultimes défenseurs d’une identité française, chrétienne et blanche, menacée au premier chef par les ravages du "métissage" et "l’invasion des musulmans" (Renaud Camus, Richard Millet, etc.) ou, pour une autre branche, par l’éternelle mainmise du "capital apatride" à la solde "des sionistes" et de "Washington" (Alain Soral, Marc-Edouard Nabe, etc.).

"Police de la pensée"

Ces écrivains de seconde zone n’auraient pas grande influence s’ils ne disposaient de porte-voix. Quelques intellectuels égarés, "idiots utiles" d’une cause perdue, qui, à force de vitupérer "l’antiracisme", ce "communisme du XXIe siècle", selon Alain Finkielkraut, en viennent à cautionner l’intolérable. Et des relais médiatiques plus puissants qui prennent leur défense de télé en radio contre les milices d’une introuvable "police de la pensée". Le tout, des élucubrations élitistes de Millet aux saillies poujadistes d’un Robert Ménard, esquisse les contours d’une galaxie informelle, reflet du mal-être d’un petit morceau de France plongé dans la mondialisation.

En se fendant d’un "Eloge littéraire d’Anders Breivik", le Norvégien qui a assassiné 77 personnes, Millet a fait ressurgir ces solidarités souterraines. Loin d’être ce pestiféré dont il a prestement endossé la tunique, l’écrivain a vu sortir de l’ombre une batterie de soutiens. Renaud Camus fut l’un des premiers. Solidarité de réprouvés partageant les mêmes phobies : le mélange, l’immigration, l’islam et tout ce qui polluerait la pureté de la "France éternelle". L’affaire Millet permettra-t-elle de "sortir de leur torpeur quelques indigènes hébétés par la Grande Déculturation et par l’endoctrinement perpétuel", comme l’espère Camus ?

"L’islamisation de la France"

Elle agit en tous cas comme un détonateur pour ceux qui entendent lutter par tous moyens "contre l’islamisation de la France". Pour les rameuter, Millet entonne une complainte censée parler au "bon sens" de ses congénères "blancs, catholiques et hétérosexuels" : "Jamais je n’aurais pensé me retrouver un jour minoritaire, sur le plan racial, culturel, religieux, au point de faire figure de perdant historique sommé de renoncer à ma culture pour mieux ’accueillir l’autre’". L’écrivain assure avoir eu une révélation un soir où il attendait son train à la station Châtelet et où il prétendit être le seul Blanc. Un cri du cœur qui parle à la journaliste Elisabeth Lévy, patronne du mensuel "Causeur" : "Quiconque a déjà voyagé dans une rame entouré de gens vêtus de boubous ou de djellabas devrait avoir l’honnêteté de partager ce constat." [...]

http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20120918.OBS2752/les-nouveaux-fachos-et-leurs-amis.html

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