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Ce qu’il faut savoir sur le bug de Facebook

Publie le mardi 25 septembre 2012 par Open-Publishing

Des messages privés publiés d’un seul coup sur le mur public des utilisateurs à cause d’une faille de sécurité ? Facebook dément, les internautes paniquent, et maintenant même le gouvernement s’en mêle. Le point sur l’affaire.

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprise, Fleur Pellerin, ont demandé à la direction de Facebook de s’expliquer dès mardi auprès de la Cnil au sujet d’une possible défaillance survenue sur le réseau social.

Lundi après-midi, un article du quotidien Metro a affirmé que des messages privés datant de 2007, 2008 ou 2009, s’affichaient par erreur sur les profils publics de certains utilisateurs et étaient donc visibles par des tiers. Dans la foulée, cette information a été relayée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, de nombreux utilisateurs, basés dans divers pays, s’affirmant également victimes de ce bug, et relançant le débat sur la protection des données confidentielles et de la vie privée.

Dans un communiqué, les deux membres du gouvernement "souhaitent que des explications claires et transparentes soient apportées sans délais" aux Français. Ils souhaitent connaître la nature exacte du problème, à savoir : "s’agit-il d’une modification impromptue de la présentation des données qui a désarçonné les utilisateurs ? ou y a-t-il eu rupture de confidentialité à travers la publication de messages privés ?"

Fleur Pellerin, qui s’exprimait sur iTélé mardi matin, a déploré que "la direction de Facebook" soit "incapable de nous donner la moindre explication sur ce qu’il s’est passé", et constaté que "l’incertitude règne".

Facebook invoque un malentendu

Facebook a démenti lundi soir toute atteinte à la vie privée sur sa plateforme, dans une réaction officielle. "Un petit nombre d’utilisateurs ont fait part de leurs préoccupations concernant ce qu’ils ont pris par erreur pour des messages privés apparaissant sur leur ’journal’ (mur)". "Nos ingénieurs ont étudié ces cas et constaté que ces messages étaient en réalité d’anciens messages postés sur les murs qui ont toujours été visibles sur les profils des utilisateurs. Facebook affirme qu’il n’y a aucune atteinte à la vie privée des utilisateurs", a-t-il poursuivi.

Mais les marchés n’ont pas apprécié la polémique. L’action Facebook a perdu un peu plus de 9% lundi à New York.

La protection de la vie privée, gros point faible du site

Pour les ministres, "cet incident (...)souligne une fois de plus l’importance de la protection de données personnelles dans l’univers numérique et le manque de transparence quant au traitement de ces données par un acteur tel que Facebook."

Selon un sondage BVA publié par Le Parisien Magazine ce weekend, effectué auprès de 1151 personnes de 15 ans et plus interrogées par internet les 30 et 31 août, 53% des sondés ont déclaré avoir une mauvaise opinion de Facebook. Cependant, seules 29% des personnes estiment qu’"il ne faut pas s’inscrire sur le site car on risque de voir sa vie privée bafouée ou se retourner contre soi au niveau professionnel ou personnel", contre 71% pour lesquelles "il suffit simplement de faire attention aux informations personnelles que l’on y met et aux personnes qui y ont accès".

Dernier exemple en date de reculade de Facebook, face aux plaintes des utilisateurs en lien avec les données personnelles, la suspension de son outil de reconnaissance faciale (Tag suggest) dans l’Union Européenne. Facebook a accepté la semaine dernière d’effacer les données collectées sur les profils de ses usagers. Il a affirmé "travailler" avec l’autorité irlandaise chargée de la protection des données privées (DPC), compétente pour Facebook en Europe, pour trouver "la façon appropriée d’obtenir le consentement des utilisateurs pour ce type de technologie selon les règles européennes". Cette fonction de Facebook utilise un logiciel de reconnaissance faciale pour comparer des photos nouvellement mises en ligne avec d’anciennes photos, afin de suggérer le nom des personnes qui apparaissent sur les clichés et proposer ainsi aux utilisateurs de les identifier. Elle s’était retrouvée depuis son lancement en 2011 en Europe dans le collimateur des organismes européens de protection des données, en raison de craintes pesant sur le respect de la vie privée des usagers.

L’annonce de cette suspension intervenait dans le cadre de la publication par l’autorité irlandaise d’un rapport sur le réseau social qu’il avait sommé en décembre 2011 de clarifier sa politique en matière de données privées. Dans ce rapport, l’autorité s’est déclaré "satisfaite" que la "grande majorité" de ses recommandations avaient "été pleinement mises en oeuvre" par Facebook. L’autorité évoque en particulier une "meilleure transparence pour les usagers sur la façon dont leurs données sont traitées", un plus grand contrôle des usagers sur les réglages, le renforcement de leur capacité à effacer des données ou la capacité de Facebook de s’assurer de sa conformité avec les règles irlandaises et européennes de protection des données. Elle indique en outre qu’un calendrier précis est prévu pour la mise en oeuvre des recommandations n’ayant pas encore été suivies par le réseau social.

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/ce-qu-il-faut-savoir-sur-le-bug-de-facebook_339179.html