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Goodyear annule un plan de départs volontaires, faute d’accord avec les syndicats

Publie le jeudi 27 septembre 2012 par Open-Publishing

En l’absence d’un accord avec les syndicats après huit mois de discussions, la direction de Goodyear a annoncé jeudi 27 septembre le retrait du projet d’un plan de départs volontaires sans licenciements contraints. "Le groupe Goodyear est malheureusement contraint de devoir envisager d’autres options, qui vraisemblablement ne pourront pas être aussi avantageuses pour les près de 1 000 salariés" de l’usine d’Amiens-Nord, a souligné la direction.

La direction de Goodyear Dunlop Tires France (GDTF) avait confirmé en juin l’abandon des licenciements prévus au profit d’un plan de départs volontaires, dans le cadre de discussions avec la CGT Amiens-Nord. En raison de "l’échec des négociations", un retour à un plan social avec licenciements "est une des options parmi d’autres", a indiqué Henry Dumortier, directeur général Goodyear Dunlop France, ajoutant que la direction "(reviendra) vers les salariés le moment venu quand nous aurons analysé les pistes de travail".

"DES GARANTIES JUGÉES INSUFFISANTES"

"Il est malheureusement évident que toute option que nous mettrons en place dans les prochaines semaines ne sera jamais aussi favorable que le plan de départs volontaires que nous avions pour l’instant en projet", a-t-il ajouté. Ce projet d’accord devait être proposé à l’ensemble des organisations syndicales en comité central d’entreprise jeudi matin. "Il fallait absolument signer cet accord. (...) Vu l’échec des discussions encore hier soir avec l’organisation CGT (majoritaire), nous avons donc décidé de retirer notre projet", a expliqué M. Dumortier.

Selon le directeur général de Goodyear Dunlop France, "ce sont des considérations extérieures à cet accord qui ont poussé les partenaires sociaux à ne pas signer, et en l’occurence des garanties jugées insuffisantes par la CGT" concernant la reprise par le groupe Titan de la production de pneus agricoles.

Titan avait pris des "engagements très clairs", en offrant "une garantie d’emploi pour 537 salariés pendant deux ans, ainsi que 30 millions d’euros d’investissements et l’installation de leur siège européen à Amiens-Nord", a souligné M. Dumortier. "Cet échec de nos négociations avec l’organisation syndicale majoritaire est incompréhensible d’un point de vue rationnel et potentiellement désastreux sur le plan économique et social", a-t-il estimé.

"ON EST TOUJOURS DES SALARIÉS"

Outre des garanties apportées par Titan jugées insuffisantes, la CGT et une majorité d’élus du CCE reprochent à la direction de Goodyear de leur avoir adressé un projet d’accord de méthode, qui ne peut être "prévu que dans le cas où il y a un plan social", selon Mickaël Wamen, de la CGT. En conséquence, les élus du CCE ont notamment voté jeudi "une délibération contre la direction (...) parce qu’elle n’a pas informé et consulté loyalement les instances représentatives du personnel, donc il y a une faute grave", selon Mickaël Wamen.

Les dirigeants de Goodyear "n’ont pas les moyens de leurs ambitions", selon M. Wamen. "Ils peuvent bien annoncer toute la misère du monde aux salariés, ça fait plus de cinq ans qu’on devrait être au chômage et pour l’instant, on est toujours des salariés Goodyear", a-t-il conclu.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/27/goodyear-annule-un-plan-de-departs-volontaires-faute-d-accord-avec-les-syndicats_1766985_3234.html