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Ce qui était odieux sous Sarkozy l’est tout autant sous Hollande

par RESF

Publie le lundi 1er octobre 2012 par RESF - Open-Publishing

Le sentiment amer d’être floué en plus. Sous Hollande aussi, on enferme les enfants !

Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que l’interdiction de la rétention des enfants promise par le candidat François Hollande et mise en application, à sa façon, par le ministre Valls montre ses limites.

Deux enfants, l’un de deux mois et demi, l’autre de trois ans et demi sont emprisonnés avec leurs parents au centre de rétention du Mesnil-Amelot sur ordre du préfet de la Sarthe, Pascal Lelarge. Il s’agit d’une famille afghane. Les parents ont fait 10 mois de marche à pied au travers de l’Afghanistan et du Pakistan pour fuir. Avant d’arriver en France, ils ont traversé la Hongrie où ils ont été contrôlés (ce qui fournit le prétexte à leur expulsion vers ce pays en vertu de la procédure dite Dublin 2[1]). Déboutés de l’asile, ils ont été assignés à résidence. C’est pour ne s’être pas présentée à l’heure et avec leurs bagages au rendez-vous fixé pour l’expulsion qu’ils ont été arrêtés sur leur lieu d’assignation à résidence et enfermés au Mesnil-Amelot. Mais ils sont allés pointer pour plus tard dans la matinée et les jours suivants (sauf une fois le père pour raison médicale). « Seuls seront dispensées du centre de rétention, les enfants dont les parents se laisseront volontiers expulser » écrivions-nous lors de la publication de la circulaire de Manuel Valls du 6 juillet censée « interdire » la rétention des enfants. La preuve est faite, et de façon bien sordide.

Le médecin du CRA vient de délivrer des certificats d’incompatibilité avec la rétention aux enfants. Pour l’heure, le ministère s’assoit dessus.

Tout est « normal » dans cette affaire : le respect des engagements du président de la République, l’âge des enfants emprisonnés, le respect des préconisations médicales et la destination de la famille, l’Afghanistan d’où les troupes françaises sont évacuées parce que trop dangereux d’y rester…

Pour faire savoir au ministre, au premier ministre et à l’Elysée ce que vous pensez de leur normalité, voir coordonnées en fin de message

C’est à la dure qu’il faut les élever !

Le ministre de l’Intérieur et ses services ont des conceptions très fermes de l’éducation des tout petits enfants. Qu’on en juge.

Une jeune femme roumaine, a été interpellée il y a trois jours et conduite au CRA du Mesnil-Amelot. Or, elle allaite son enfant de 11 mois. Pas de problème : chez Valls, on pratique le sevrage à la hache. Le lait maternel ? Terminé ! Maman est en prison et le petit, qui, semble-t-il a beaucoup de mal à s’adapter au biberon dans ces conditions spéciales, avec papa.

Le médecin a délivré un certificat d’incompatibilité avec la rétention ce qui a semble-t-il, conduit la préfecture à la libérer. Mais il n’empêche ! Trois jours d’enfer pour la mère et l’enfant, sous Hollande, c’est normal !

Pour faire savoir à qui de droit ce que vous inspire ces faits :

A l’Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas odT elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac odT elysee.fr

Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon odT elysee.fr

Chef de cabinet : pierre.besnard odT elysee.fr

Conseiller politique : aquilino.morelle odT elysee.fr

Matignon : premier-ministre odT cab.pm.gouv.fr

A l’Intérieur :

Dircab jean.daubigny odT interieur.gouv.fr

Conseiller yves.colmou odT interieur.gouv.fr

Dircab adjoint renaud.vedel odT interieur.gouv.fr

Dircab adjoint thomas.andrieu odT interieur.gouv.fr

Conseillère immigration : eleonore.lacroix odT interieur.gouv.fr

Préfet du Mans pierre.lelarge odT sarthe.gouv.fr

[1] La procédure dite Dublin 2 prévoit que les demandeurs d’asile doivent déposer leur demande dans le pays européen par lequel ils sont entrés dans l’Union européenne. S’ils changent de pays, ils peuvent être renvoyés vers ce premier pays mais ce n’est pas une obligation, le pays d’accueil, ici la France, ayant toujours la possibilité d’accorder l’asile.