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Aurore Martin : Valls se défend, les élus basques sceptiques (video)

Publie le lundi 5 novembre 2012 par Open-Publishing
3 commentaires

Manuel Valls et Christiane Taubira se sont défendus d’avoir joué un rôle dans l’arrestation et l’extradition d’Aurore Martin. Plusieurs élus du Pays Basque ne sont pas convaincus.

La fronde contre l’extradition d’Aurore Martin ne désarme pas au Pays Basque. Bien que le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, se soient défendus d’avoir joué un rôle dans l’extradition en Espagne d’Aurore Martin, de nombreux élus du Pays Basque ne sont pas convaincus par leurs propos. Un appel à manifester a été lancé pour lundi à 13h30 devant la sous-préfecture à Bayonne.

Après l’arrestation et la remise à l’Espagne d’Aurore Martin, le collectif Bake Bidea (“le chemin de la paix”), une centaine d’élus (PCF, PS, MoDem, UMP, écologistes, partis indépendantistes basques), de responsables syndicaux (CFDT, CGT, ELA, LAB, ELB, Solidaires) et de responsables sociaux (Cimade, Anai Artea, LDH, Bizi, Herrira...) ont demandé ce samedi à François Hollande et au gouvernement français de s’expliquer sur la mise en application du mandat d’arrêt européen émis à l’encontre de cette ancienne dirigeante de Batasuna pour "des accusations liées à un délit d’opinion”. Ils vont également intervenir auprès des autorités espagnoles et saisir le Conseil constitutionnel pour "vérifier la validité du mandat d’arrêt européen" et clarifier "certains dysfonctionnements".

Quelques heures plus tard, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, ont réagi. Dans un entretien accordé à Sud-Ouest, Manuel Valls a dit "n’avoir pris aucune décision" dans la mise en application du mandat d’arrêt européen (MAE) émis à l’encontre d’Aurore Martin.

"L’exécution du MAE est une décision de la justice. La décision a été appliquée sous l’autorité du parquet général de Pau. Ce n’est pas du ressort du ministre de l’Intérieur que je suis. Je n’ai pris ici aucune décision", a-t-il dit. "Aurore Martin a été arrêtée lors d’un contrôle routier habituel en cette période de vacances. Je démens toute autre version des faits," a-t-il ajouté.

"Je ne vais pas m’excuser qu’une décision de justice soit appliquée", a-t-il déclaré ce lundi au Parisien en soulignant qu’"on ne peut avoir aucune complaisance à l’égard d’une personne qui a soutenu ETA".

Christiane Taubira, de son côté, a précisé dans un communiqué que l’extradition s’inscrivait dans "le strict cadre" du mandat d’arrêt européen et que les autorités gouvernementales ne sont pas intervenues.

De nombreux élus du Pays Basque, par contre, ont du mal à croire ces explications.

Le conseiller général UMP Max Brisson a qualifié les propos de Valls de “cynisme”. “20 ans de travail au Conseil des élus du Pays-Basque pour "le vivre ensemble" balayé sur un coup de menton de Valls,” a-t-il dit sur son compte Twitter. Selon lui, il existe “des indices concordants qui prouvent que les gendarmes ont arrêté Aurore Martin sur ordre,” selon l’agence AFP.

Pour Jean-Jacques Lasserre, sénateur MoDem des Pyrénées-Atlantiques, "au mieux, c’est Ponce Pilate. Ce sont ses hommes qui ont procédé à l’arrestation," selon ses propos recueillis par l’agence AFP.

"A qui peut-on faire croire qu’une telle décision a été prise sans que le gouvernement n’en sache rien ? En droit français, le parquet dépend du pouvoir, il prend ses ordres du pouvoir politique," a dit Jean-René Etchegaray (MoDem) à Sud Ouest. "Je suis juriste et j’affirme aussi que le pouvoir politique, en opportunité, a la possibilité de ne pas donner suite au MAE. Aurore Martin est la victime expiatoire d’un accord diplomatique entre la France et l’Espagne. Je vois beaucoup de cynisme dans cette affaire."

Les propos de Valls n’ont pas convaincu non plus les députées PS des Pyrénées Atlantiques Sylviane Alaux et Colette Capdevielle. "Je suis avocate et cette affaire pose la question du MAE. Il facilite les procédures, par rapport à l’extradition. Avec l’extradition, l’État qui exécute doit vérifier la double incrimination. Il n’est pas tenu de livrer un ressortissant pour des faits qui ne sont pas punis sur son sol," a dit Colette Capdevielle à Sud Ouest.

Le porte-parole du Parti communiste, Olivier Dartigolles, parle de “mensonge”. Manuel Valls “nous dit n’y être pour rien (ce qui est au mieux un mensonge, au pire un dysfonctionnement très préoccupant des services de l’Etat) tout en signant un communiqué avec son homologue espagnol pour se féliciter du succère de l’opération policière,” a dit Olivier Dartigolles sur son site.

"Des explications méritent d’être données et sans langue de bois, et vite...," a dit Laurence Hardouin, avocate et président du groupe local de la Cimade.

Un appel à manifester a été lancé pour lundi à 13h30 devant la sous-préfecture à Bayonne. Vendredi soir, un rassemblement spontané à déjà réuni près de 500 personnes devant la mairie de Bayonne.

Aurore Martin a été présentée devant un juge espagnol vendredi matin et incarcérée à Madrid sans espoir de remise en liberté sous caution. Elle risque jusqu’à 12 ans de prison. Les faits qui lui sont reprochés dans le mandat européen délivré en octobre 2011 par les autorités espagnoles, portent sur la rédaction d’un article d’opinion et sur sa participation à deux conférences de Batasuna, parti autorisé en France mais interdit en Espagne en raison de ses liens supposés avec l’ETA.

Depuis l’émission de son mandat d’arrêt européen, Aurore Martin a reçu le soutien de nombreuses personnalités locales, nationales et européennes opposées à l’application de ce mandat européen, ainsi que d’organisations comme la Ligue des droits de l’Homme et de la magistrature. Même François Hollande avait manifesté son soutien, en réclamant en juillet 2011 une issue "favorable".

http://www.eitb.com/fr/infos/politique/detail/980244/aurore-martin--la-fronde-continue-au-pays-basque/

Messages

  • Pénible consensus éléctoraliste ,avec arrières pensées en lien avec les Municipales de 2014 !

    Déferlement de déclarations hypocrites, clientélistes, surfant sur une saine colère face aux mesures prises par le GANG des" européistes", minable instrumentalisation d’une saloperie bruxello-socialiste , indignations de politi-chiens du Capital !

    Beurk !

    Cette incroyable "unité"me rappelle d’autres moments ou le slogan "le fascisme ne passera pas" dès le 22 Avril 2002 fut une occasion en or pour faire de second tour des Présidentielles une promenade de santé pour la bourgeoisie, le CAC 40, ravie que nous n’ayons comme recours que le vote de rejet.(Comme d’ailleurs en mai 2012..)

    Que tout cela sent "bon" la "cuisine" de paix sociale, lavec des déclarations ou quelques élus se mettent soudain à apprendre trois phrases en Basque

    Ou l’on ne risque pas trouver de la traduction de Marx..

    Comme si "on "révait de voir Bayonne ressembler à Barcelone , oubliant, le 11Septembre, ses drapeaux rouges pour défiler au son "dels segadors", banquier et chomeur bras dessus, bras dessous, scandant"Independencia" dont on mesure le rapport avec la Lutte des classes !!

    Les choses sont pourtant claires :

    Aurora est en taule espagnole parce que quelques crapules "tricolores"aujourd’hui enroulées dans le drapeau basque, ont , avec leurs homolgues espagnols, allemands ou d’autres pays de ce continent,...ensemble, façonné les menottes européennes !

    Et quand je lis les références qu nous donne cet article, j’a ila rage !
    Extrait
    http://www.eitb.com/fr/infos/europe/detail/618601/europe-ellememe-sinterroge-son-mandat-arret/

    Le commissaire européen aux Droits de l’’Homme du Conseil de l’’Europe, Thomas Hammarberg, s’’est ému des abus engendrés par l’’usage du mandat d’’arrêt européen, que cela soit en termes de détentions disproportionnées, de violations des droits juridiques ou de l’’emprisonnement de personnes innocentes.

    Dans un article diffusé aujourd’’hui par le Conseil de l’’Europe, Hammarberg constate que l’’un des principaux problèmes provient de "l’’absence d’’un recours effectif contre la décision d’’extrader une personne visée par un mandat d’’arrêt européen".

    "Il faut renforcer la protection des droits de l’’homme dans cette procédure"

    Putain..!!
    Avec ce cynisme ,Papon aurait pu , écrire, suite aux ratonnades du 17 Octobre61 et à l’assassinat des manifestants antiOAS du 8 Février suivant :

    Le Préfet de police, se demande si des mesures de protection des berges de la SEINE, ne sont pas à étudier, afin déviter les risques de dérapage sur le pavé mouillé quand les forces del ’ORDRE font quelques contrôles de police.

    Par ailleurs, le système de verrouillage de la station Charonne sera revu avec la RATP, afin que le malheureux entassement dans cette bouche de métro ne conduise à de nouveaux et regrettables bousculades, aux heures d’affluence

    Que ce soit dit et redit : Ce gouvernement dans sa totalité(Valls n’est qu’un éxécutant), l’administration espagnole, , couverts par les dispositions liberticides d’une "construction européenne" mise en place pour paralyser le mouvement populaire ont décidé de tester les dispositifs de provocation en s’en prenant, à une ressortissante française, innocente de tout acte relevant de poursuites judiciaires , en rapport avec des activités qui auraien tpu lui être imputées sur le territoire national.
    Cette opération , curieusement, intervient alors que lesgouvernants européens tentent de chercher, à PARIS comme àMADRID, comment empêcher les résistances populaires aux tsunamis d’atteintes aux droits et acquis , au nom d’une défense coordonnée des intérêts capitalistes.

    On remarquera que l’EUROPE permet de ne plus s’embarrasser de précautions intiles désormais..

    Du temps de Gaulle, les services secrets marocains devaint se "mouiller" pour éliminer BEN BARKA, avec la complicité de fonctionnaires et de voyous bien connus de la police et de la Justice.
    Auiourd’hui, plus la peine d’enlever les opposantsà la politique de Rajoy-Zapatero., fussent ils de nationalité française.

    "l’EUROPE" permet la livraison directe des personnes utiles à la politique répressive ET d’enfumage ...

    Ceux qui acceptent ces règles de vie comunautaires sur ce continent,..., même en parlant" d’abus" devraient être virés des cortèges de soutien à Aurore Martin.

    C’est mon opinion communiste.

    Je ne manifeste pas contre la pédophilie avec des curés ayant abusé de gamins !

    A.C

  • Les gesticulations préélectorales d’élus sont en effet méprisables.

    (personnellement je considère que les luttes "nationales" n’ont guère de sens, détournent de l’essentiel et sont même appréciées des thuriféraires de l’Europe libérale en ce qu’elles peuvent contribuer à affaiblir les états-nations. Elles présentent d’ailleurs un risque terrible puisqu’elles ne peuvent se définir que par la culture, la langue pour en arriver souvent à la "race"(cf ex-Yougoslavie). Un capitaliste breton n’exploite pas les bretons, probablement parce que petit,brun et catho, il est surtout celte !? )

    Cette affaire d’extradition suite à un MAE (mandat d’arrêt européen), si elle concerne précisément une militante basque, va très au-delà.
    Il faut rappeler que le MAE comme le Patriot Act US est une loi d’exception après le 11/09 et que l’accusation non étayée de "terrorisme" interdit à la juridiction de l’extradé de vérifier le motif.
    Si l’information est confirmée, il va falloir suivre de près les réactions à l’attitude du juge espagnol qui semblerait incriminer aussi Aurore Martin pour des faits de participation à des meetings en France, ce qui est une belle gifle pour la Cour d’Appel de Pau. Bien fait !
    Mais est-ce une "erreur", une provocation délibérée, un ballon d’essai pour "améliorer" le MAE ?
    En tous cas, c’est une excellente opportunité pour attaquer le MAE.
    Les "Européistes" vont devoir clairement s’expliquer.