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Législative partielle de Béziers. Le PS au bout du rouleau...

par Antoine (Montpellier)

Publie le mardi 18 décembre 2012 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
7 commentaires

Le titre complet de l’article est "Législative partielle de Béziers. Le PS au bout du rouleau, Aboud [le nouveau député, UMP, de Béziers) remet la droite debout !"

Béziers : la droite est de retour, bravo la "gauche" !

(photo de Midi Libre)

Voilà l’image abracadabrantesque d’une droite triomphante moins de sept mois après la victoire socialiste. Cela se passe à Béziers après la déculottée monumentale reçue par la candidate dudit gouvernement au deuxième tour de la législative partielle. Valls, ce qu’il y a de plus à droite dans un gouvernement de gauche déjà bien calé à droite, était pourtant venu délivrer le message subliminal aux électeurs que justement voter à gauche c’était déjà voter à droite !

Rien n’y a fait. Comme nous l’avions prédit dans notre clairvoyance aiguisée, la défaite a été au rendez-vous d’une abstention maintenue (58,4%) au niveau très élevé du premier tour et d’une démobilisation populaire : le syndrome social-libéral, élégamment porté par le sinistre de l’Intérieur, du "gagner à droite" s’est tout classiquement mué en "faire gagner" une droite pourtant nationalement implosée par la rivalité de ses roitelets ! La gauche social-libérale a de ces prouesses ...

Les analystes fixistes-essentialistes (il y en a beaucoup à gauche et même très à gauche) nous ressortiront la rengaine, à vocation consolatrice et surtout dépolitisante, de "la ville à droite qui revient tout naturellement (!) à la droite". Outre qu’ils mettent le doigt dans l’engrenage qui fait de Valls l’ambassadeur "naturel" de la gauche dans une ville supposée foncièrement "fixée" à droite, ces fins commentateurs finissent d’y passer le bras et nous fourguent en contrebande l’idéologie du "la France est profondément de droite, il faut s’adapter à la réalité" en tâchant d’y insinuer juste ce qu’il faut (mais pas trop, voir les tergiversations sur le "mariage gay" !) de réformes sociétales. Histoire que le roi ...de la gauche libérale ne soit pas totalement nu ! Le fait est que la clé de la mobilisation des abstentionnistes, des couches populaires, est, dans ce mode de pensée, enterrée d’emblée comme est enterrée de fait toute velléité de (re)construire le socle d’une gauche ...de gauche !

Voilà, en tout cas, qui signe à Béziers, par-delà toutes les circonstances locales qu’on voudra convoquer (Fulleda par ci, Navarro par là, le Front de gauche qui se désunit ici, PCF, contre là, PG), ce qui immanquablement advient de la politique de la gauche gouvernementale : elle prépare le retour d’une droite d’autant plus conquérante et dangereuse (Aboud, le vainqueur du jour a les deux pieds dans le terreau idéologique du FN !) qu’elle n’a le plus souvent qu’à poursuivre les fondamentaux gestionnaires de la gauche qui lui a labouré le champ social et politique en ciblant et démobilisant le "bon peuple". Et ce n’est pas le misérable, voire l’insultant, coup de pouce donné aujourd’hui au Smic (2,5 centimes l’heure !) qui changera le tableau de la défaite annoncée de la gauche, non plus seulement à Béziers, mais aussi au niveau national. Car Béziers doit nous servir d’alerte : une gauche de gauche n’aurait peut-être, probablement, pas gagné cette partielle, mais elle aurait mené le combat ...contre la "gauche" et inscrit dans le temps les repères et balisages d’une contre-offensive antiaustéritaire ciblant le capital et ses serviles agents.

Le défi est là pour tous ceux qui se battent : les duettistes, PS et UMP, qui travaillent à la défaite du monde du travail, étant à la manoeuvre de l’alternance électoraliste tueuse de l’alternative sociale et politique, il s’agit de faire émerger le "tiers exclu" de ces simulacres électoraux, celui qui avait réussi à amorcer le "tous ensemble" de la défense des retraites de 2010. C’est lui, le mouvement social, qui doit recommencer à poser les jalons de la lutte sans réserve contre les plans gouvernementaux de casse de l’emploi, des salaires, de la protection sociale, etc. ; c’est lui aussi qui doit repenser ce qui a mis un coup d’arrêt à l’exceptionnelle mobilisation de 2010 : une stratégie de journées saute-mouton de manifs affaiblissant les dynamiques d’extension en continu des grèves, le manque d’appels coordonnés à entrer en lutte, l’absence d’une dynamique, organisée avec méthode et surtout avec volonté à tous les étages syndicaux, d’entraînement des secteurs les moins mobilisés, la dilution des objectifs d’action dans des appels à négocier le non négociable (les droits à retraite !) et, last but not least, le manque de maîtrise par en bas de l’action menée dont ont profité les négociateurs professionnels des défaites.

Aujourd’hui c’est autour de la bataille contre les licenciements et pour les salaires que l’on neutralisera le syndrome de la défaite de Béziers avec l’impératif de se défaire de l’idée que les élections sont la voie royale pour créer le rapport de forces et gagner contre le capital. Car il s’agit bien, à Béziers, d’une défaite dans la défaite : celle du PS est bienvenue mais la victoire de la droite, qui plus est, de cette droite-là, est une défaite du monde du travail et des privés de travail car il est celui qui payerait très cher que le social-libéralisme continue à ouvrir la voie à un gouvernement dangereusement polarisé par le FN. Lequel FN n’est peut-être pas le perdant de cette élection partielle que certains imaginent !

Nous reviendrons prochainement plus en détail sur cette élection de Béziers.

A lire aussi

Béziers. PS : le sécuritaire "vallsien", c’est bon pour gagner des voix sur sa droite...

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Législative partielle de Béziers. Le PS au bout du rouleau, Aboud remet la droite debout !

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Messages

  • Comme d’hab, article détaillé et surtout qui permet d’apprécier le site

    http://npaherault.blogspot.fr/

    (ce n’est pas du cirage de pompe )

    Detoutes façons tu n’as pas besoin de ça, car comme moi, tu manies cette modestie qui énerve ceux qui ne connaissentpas le second degré :

    . Comme nous l’avions prédit dans notre clairvoyance aiguisée,

     :)
    .

    je partage pas mal d’arguments

    Par contre je m’autorise une critique, qui porte sur le fond.
    Ton texte -et tu comprends que je ne m’entiens pas à la"forme" est trop rempli de ce qui nécessitera de poursuivre, ailleurs et sur un autrearticle que celui ci- un débat pour vérifier s’il est "sain" et ""porteur de visée communiste de persister à catloguer les forces politiques en"droite""gauche" cequi teconduit , en logique que je ne nie pas- à nous revendre cette "gauche de gauche"

    Tu écris

    Le fait est que la clé de la mobilisation des abstentionnistes, des couches populaires, est, dans ce mode de pensée, enterrée d’emblée comme est enterrée de fait toute velléité de (re)construire le socle d’une gauche ...de gauche !

    Moi je n’entends pas participer à une construction d’un tel socle.
    On est pour changer DE société, donc COMMUNISTE , ou on est pour que le CAPITALISME poursuive sa mission de destruction programmée de toutes les avancées sociaes et sociétales de deux siècles de lutte de classes

    Le reste, c’est, selon moi, anecdotique..

    Je pourrais faire mienne cependant ton affirmation

    Car il s’agit bien, à Béziers, d’une défaite dans la défaite : celle du PS est bienvenue mais la victoire de la droite, qui plus est, de cette droite-là, est une défaite du monde du travail et des privés de travail car il est celui qui payerait très cher que le social-libéralisme continue à ouvrir la voie à un gouvernement dangereusement polarisé par le FN. Lequel FN n’est peut-être pas le perdant de cette élection partielle que certains imaginent

     !

    Mais pour mériter ma réputation , par dessus le"marchais"...d’affreux "jojo"

     :))...

    je tords le bâton :

    Un député UMP de plus ou de moins, , c’est pas aujourd’hui, un pas vers la"marche brune" , même si la lepénisation est évidente chez ce mec...
    Par contre, j’aurais pas apprécié du tout..une réelection socialiste..

    Dit comme ça, je sais que cela peut faire bondir des camarades
    Sauf quelque suns qui connaissent et ont pu pratiquer (chutt chutt )le"désistement révolutionnaire"
    N’étant pas biterrois, je ne risque pas être accusé, comme dans d’autres endroits de Gironde, d’avoir été souvent porteur de e type de"martinet" spécial"carton ROUGE à la soc dem !"

     :)

    Cordialement

    A.C

    • J’allais oublier :

      La campagne démontre, et tu dois avoir encore plus d’échos que moi, Antoine, qu’en fait ,Barbazange .. a été soutenu par le FDG..( y compris par certains cadres PC de la Fédération 34)..comme la corde soutient le pendu !!

      Il écrivait ceci d’ailleurs avant le vote :

      Dès que l’invalidation a été prononcée, les diverses composantes locales du Front de gauche se sont réunies et ont chacune fait connaître leur point de vue. Le PG et la Fase par la voix de leurs responsables locaux ont fait savoir que "Compte tenu des risques de ne pas voir la sortante PS dépasser les 12,5 % des inscrits, ils ne souhaitaient pas qu’il y ait de candidature Front de gauche", ce qui aurait conduit à une absence du programme Front de gauche au premier tour, au désarroi de nombre de nos électeurs du printemps et certains à voter PS dès le premier tour. La Gauche anti-capitaliste proposant elle "d’aller chercher hors du biterrois une personnalité" (sans préciser de nom) évitant ainsi une candidature Front de gauche issue du PCF.

      Les trois sections du PCF concernées ont souhaité la pure et simple reconduction de l’accord national de juin 2012. Cette proposition a été adoptée par l’unanimité des militants du PCF des sections concernées. Et ensuite confirmée par les instances nationales des partis du Front de gauche, les organisations départementales reconnaissant la nécessité de cette discipline dans le cadre d’une partielle.

      Depuis lors, bien entendu, se succèdent toutes les manœuvres, chausses-trappes et coups bas du PG local pour affaiblir la candidature Front de gauche et favoriser celle du PS.

      J’imagine le prolo biterrois !

      un NPA miné par ses divisions avec des plaies non cicatrisées depuis le clash dela G.A !

      Un candidat communiste flingué par les siens..

      Le PG et la petite équipe FASE roulant pour la candidate socialistes !!

      Dans ces conditions, on excusera ma conclusion con-conne :

      Se préoccuper , ,de ce type de"consultation " .un dimanche d’élection partielle.-qui donc ne changeront rien d’un point de vue"électoral" et"institutionnel...
      .......alors que tu ne peux pas déposer un bulletin qui veuille signifier un lien a avec ta vie, tes angoisses, ceci dans un moment de difficile "coma" du mouvementsocial (de façon générale) , d’écoeurement de ceux qui avaient mis quelques espoirs dans ce quinquennat, ..., faut vraiment, selon moi, avoir besoin d’un motif vaseux.....pour d’échapper aux corvées ménagères du week end ens’éloignat de sa maison !

       :))
      Hors sujet quoique.. :

      Cette situation de BEZIERS est bien entendu à relier aux entourloupes quirègnent au sein d’UN PCF ou nous savons que Barbazange "paie" son engagementde dirigeant national aux côtés des militants de VENISSIEUX

      Il paie aussi son appui courageux aux dernières cantonales , à Charles Hoareau des ROUGES VIFS 13, candidat en concurrence avec le Pc-FDG...
      Là aussi avec les méthodes de direction du P."C.3F qu’on connait dans les Bouches du Rhône

      S’agissant de VENISSIEUX , ... le site"faire vivre le PCF" renseigne sur le climat fraternel entre adhérents d’un même Parti.!

      http://lepcf.fr/Federation-du-Rhone-Mais-que

      "gauche de la gauche" appelles tu tout ça ?

      Moi je dis et redis"paniers de crabes" , en espérant que les amateurs de ces délicieux crustacés n’ y verront pas insulte "crabophobe"

       :)).

      Cordialement

      A.C

    • Salut AC. Tu poses des questions qui en effet "chatouillent" (ce n’est pas une attaque, au contraire, c’est bien de mettre le doigt où ça fait mal). Gauche, droite, gauche de gauche ? Faudrait-il changer de mots ? Je ne suis pas péremptoire mais il me semble que, suivant comme on les encadre en discours, ces mots peuvent être pertinents : lis bien, je parle, et pas par seul goût des calembours, de gauche de droite. Ce que les gens savants appellent oxymore me semble pouvoir justement dynamiter le sens commun accordé à ces mots. Sens commun qui ne veut pas dire sens que lui accorde le peuple qui en effet est vacciné par des étiquettes de plus en plus substituables entre elles. C’est donc de manière ironique et donc critique que je cible la gauche de droite. Reste la gauche de gauche : eh bien précisément elle prend appui sur cette déconstruction de la gauche de droite et, je crois, elle permet de redonner du sens politique au jeu de mots ironique : en particulier par cet encadrement de discours dont je parlais au début. Associer gauche de gauche à auto-organisation des luttes, refus de toute délégation de pouvoir aux grands chefs syndicaux, préparation du "tous ensemble", opposition au PS et à son gouvernement, revendications telles que l’interdiction des licenciements, refus de subordonner le mouvement social à la pseudo-voie royale des élections, etc., cette association donc de mots casse ce que la notion trivialisée de gauche porte.

      Dit comme cela, je crois qu’on sera assez d’accord sur les perspectives de rupture avec le capitalisme. Cela devrait suffire, quels que soient les mots que toi ou moi nous employions, pour que nous comprenions que nous travaillons dans le même sens. Sans qu’à mon avis, les étiquettes dont on parle puissent casser notre convergence stratégique même si tactiquement cela puisse coincer (mon rapport aux élections qui ne relèvent que de la tactique / ton refus des élections).

      Merci pour l’encouragement concernant le blog du NPA 34. Je sais que tu n’es pas un fan de la flatterie. Mais le compliment, dans sa sobriété, est le bienvenu !

    • Concernant les affaires internes du PCF de Béziers et son rapport à la fédé 34, j’avoue ne pas avoir toutes les clés de compréhension. Il est un fait que Barbazanges, Couquet et leurs camarades construisent une orientation en porte-à-faux sur Béziers qui conteste la social-démocratisation du PCF mais ils s’inscrivent, après avoir perdu la bataille de la candidature Chassaigne à la présidentielle, dans la logique du Front de gauche. En essayant de l’infléchir à gauche mais, ce que révèle la partielle de Béziers, ils sont embarqués dans ce que la candidature Mélenchon a mis en place : du verbiage radical couplé à de l’opportunisme politicien dont on vient d ’ailleurs d’avoir un piteux exemple avec la ..."disparition" des députés du FdG au moment du vote du budget 2013 (voir ici). Cette stratégie du refus de la social-démocratisation du PCF en s’inscrivant dans ce qui accentue ledit processus provoque un brouillage terrible.

      Après, on peut, à juste titre critiquer tous ces calculs politiciens qui de la GA locale à la Fase en passant par le PG jouent de fait, en catimini (quelle politique !) la carte du "laissons la place" à la candidature du PS au nom, chez certains du moins, de l’impératif de battre cette droite-là à tout prix. Y compris au prix de la disparition pure et simple de leurs propres positionnements. Cela ressemble à du rassemblement républicain qui n’ose pas dire son nom et qui, en tout cas, laisse le PS maître du jeu à gauche, c’est-à-dire maître de laisser discréditer l’idée même que...la gauche (oui, je sais, on vient d’en parler) ce pourrait être autre chose ! Et dire que des camarades biterrois de GA nous disaient qu’il était possible de marier l’anticapitalisme avec l’appartenance au FdG : le résultat étant que cette appartenance s’est ensablée dans des calculs tout bonnement politiciens qui ont été aussi sanctionnés dans ce scrutin ...et qui ont fait, malgré tout élire la droite, cette droite-là qui justifiait tant de contorsions. Le bilan est lourd pour les forces à la gauche du PS à Béziers : un PC opposé à la ligne nationale mais diluant son identité dans un FdG pénalisé comme le PS, une GA totalement absente du débat politique, une Fase, par ailleurs quasi inexistante, finissant par ne plus exister, un PG , etc. On peut avec tout cela ironiser, sur le mode du fantasme, sur l’isolationnisme du NPA, son sectarisme, etc. et essayer de faire oublier que le NPA du Languedoc-Roussillon a été en pointe pour construire l’unité avec le FdG aux régionales de 2010 avant d’être largué par ledit FdG. Il y a une autre ironie, celle de l’histoire qui est sans pitié avec ceux qui trichent avec les données politiques... C’est dommage car cela fait du gaspillage militant mais bon...

    • Je me pose souvent la même question que Alain quant à l’utilisation des mots gauche et droite. La réponse d’Antoine aide à leur utilisation. Gauche a encore un sens, une raisonnance, sur des questions sociétales, par contre pour le reste, qui est l’essentiel, autrement dit l’exploitation capitaliste, il ne peut être claire que dans un contexte précis faisant référence au socialisme (= socialisation des moyens de production) ou au communisme. Ou bien sûr associé aux luttes, clairement antiK que mentionne Antoine.
      Resterai à savoir que faire de "gauche radicale". Pour moi, c’est avant tout gauche radis(cale)...

    • Resterai à savoir que faire de "gauche radicale". Pour moi, c’est avant tout gauche radis(cale)...

      J’apprécie l’expression "gauche radicale" à cause de "radicale" : prendre les problèmes à la racine, à leur origine, s’attaquer à la cause là où la gauche ne propose (dans le meilleur des cas) que des pansements, des rustines sur les conséquences.

      Chico

  • Ces analyses du résultat de l’élection législative partielle à Béziers, vues à travers, je crois d’articles parus dans la presse, pour Antoine certainement l’article du lundi 18 décembre analysant les résultats paru dans l’Hérault du Jour qui n’engage que le travail du journaliste signataire. Ce n’est pas un reproche, Antoine est à Montpellier. Pour ma part, je n’y revient pas puisque je partage une bonne partie desdites analyses d’autres étant éloignées de la réalité. Il y manque peut-être, dans la dérive social-démocrate de certaines petites organisations membres du FDG, d’avoir pointé que cette partielle s’est trouvée a près d’un an des élections municipales. Suivez mon regard !