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Une petite Zad dans le Bazois (deviendra grande ?)

par V13

Publie le samedi 9 février 2013 par V13 - Open-Publishing
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Le Bazois est un pays assez sympathique, sis dans la Nièvre, un pays de bocage qui borde le Morvan, ou que le Morvan borde, comme on préfèrera. Je n’ai pas encore bien compris l’ampleur et la teneur exacte de ce qui se passe là-bas, mais en somme il semble qu’un énième projet de développement-valorisation et par conséquent de saccage ait germé dans la caboche des édiles et exigeurs d’emploi du coin.

Comme le bois est un produit d’avenir, capitalisme repeint en vert oblige, il semble donc qu’une usine de transformation des bois du Morvan voisin doive être construite au lieu dit le Bois du Tronçay, sur la commune de Sardy les Épiry. Je dis usine de transformation du bois parce que je ne sais pas même si on peut encore parler de scierie. En effet, le produit visé serait sous forme de granulés (dont nous usons déjà avec dilection dans nos chauffages au bois high-tech), ce en quantité énorme et destinés en principe à la production d’énergie électrique dans des centrales ad hoc – mais peut-être surtout à l’acquisition par l’exploitant des ces centrales, Electrabel si j’ai là encore bien saisi, de bons points écolos pour pouvoir bénéficier de larges permis de produire avec de tous autres moyens, et peut-être d’une fiscalité comme on dit incitative. Le capitalisme et la civilisation de la produc’ n’ont jamais fini de nous étonner par les contorsions avec lesquelles ils parviennent à se perpétuer et à s’étendre, fut-ce en repassant sur eux-mêmes et en se réingurgitant.

Bref, gagnant-gagnant, comme toujours dans le monde de l’économie : profits immédiats pour les aménageurs, quelques postes libérés à Pôle Emploi, et le contentement unanime des tenants de la « technologie verte ».

Bon, cela dit il semble qu’un certain nombre de bipèdes ne soient pas du tout éblouis par cet avenir radieux, ni peut-être même ne considèrent que toujours plus de production, de travail et d’intensité de vie soient quelque chose d’enviable, dans la mesure même où ça pourrait tenir la concurrence. Et qu’il y ait là bas comme un ferment d’occupation de l’endroit. On parle d’une Zad. Une, deux, trois… Qui sait ? Peut-être effectivement, si on est assez partout, peut-on multiplier ce genre de tentative pour enrayer la course au désastre, et pour tout dire faire une sortie hors de la fatalité ?

Alors nota bene : il y a risque de confusion toponymique avec la Forêt de Tronçais, qui n’est pas un bois et qui est sise, elle, dans le département de l’Allier. C’est pas là bas que ça se passe (même si l’ONF y fait bien des dégâts, comme dans toutes les domaniales qui doivent désormais être rentables – après, on pourrait dire que c’est la malédiction historique de l’économie et de l’état : la forêt de Tronçais fut en effet mise en gestion sous Colbert, dans le but de fournir du bois à la marine royale, donc à un impérialisme politique et économique – et les paysans qui y pâturaient ou glanaient proprement expulsés…). Le bois en question se trouve tout près de Corbigny, dans la Nièvre, le pays de Jules Renard.

Pour des infos, ces sites :

http://yonne.lautre.net/spip.php?article5169
http://www.adretmorvan.org/

Messages

  • Partout où il y a des projets inutiles, en parallèle avec la démarche classique "bureaucratique-juridique", l’enZADement de la Franze a commencé. Autour de Paris aussi, il y a europacity à GonèZe,(projet Auchan-Gare etc) et sur le plateau de Sacley aussi etc. EnZADez-vous ! c’est pas les préposés au squat qui manquent. avec ceux d’ailleurs , d’ailleur, il faut "écouter le bruit et sentir l’odeur" (slogan contre les chirac inutiles ; voir chanson de ZebZAD)