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Veolia n’aime pas les documentaires qui parlent de lui

par Le SNJ-CGT

Publie le jeudi 14 février 2013 par Le SNJ-CGT - Open-Publishing

C’est un curieux procès en diffamation qui s’ouvre ce jeudi 14 février à 13 h 30 au Palais de justice de Paris. Il oppose le groupe Veolia à une société de production qui détient les droits d’un documentaire allemand, « Water makes money ».

Le documentaire a été diffusé à deux reprises par Arte, et notamment mardi dernier, à deux jours de l’ouverture du procès.

Curieux, car la filiale allemande de Veolia a renoncé à déposer plainte en Allemagne contre les deux réalisateurs, Leslie Franke et Herdolor Lorenz, qui, selon la loi en vigueur outre-Rhin pays, sont les seuls à pouvoir être poursuivis.

Curieux, quand on sait que l’Etat français est actionnaire de Veolia au travers de la Caisse des Dépôts et Consignations et d’EDF.

Curieux, quand on sait que siège au conseil d’administration Thierry Dassault, représentant du Groupe Marcel Dassault, par ailleurs propriétaire d’un groupe de presse, celui du Figaro.

Ce documentaire dénonce les agissements des deux multinationales qui gèrent 80 % du marché de l’eau en France, Veolia et Suez, et c’est insupportable aux dirigeants de l’ex-Vivendi Environnement et ex-Générale des Eaux.

Il sera curieux, en effet, de savoir comment le groupe Dassault expliquera aux journalistes du Figaro qu’il ne supporte pas la critique, même acerbe, et qu’il continue à afficher sous son titre la célèbre phrase : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. »

Il sera curieux de savoir comment les représentants de l’Etat au conseil d’administration de Veolia justifieront cette atteinte à la liberté de l’information devant leur tutelle.

Pour le SNJ-CGT, ce procès est le signe d’une volonté du monde de l’industrie et de la finance de tenter d’intimider les journalistes trop curieux qui dévoilent leurs turpitudes.

Si la presse est malade aujourd’hui, c’est en raison d’un manque de liberté pour les journalistes d’informer complètement les citoyens. C’est pourquoi le SNJ-CGT est pleinement solidaire des réalisateurs du documentaire et de la société de production française.

Il se félicite par ailleurs du courage de la chaine Arte qui a osé maintenir la programmation d’une enquête sérieuse, très documentée et qui démonte les agissements des prédateurs de l’eau.

Le SNJ-CGT ne souhaite qu’une chose : que, au bout du procès, ce soit l’arroseur qui soit arrosé !