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Réouverture d’un squat à caen : La Mauvaise Herbe

Publie le samedi 2 avril 2005 par Open-Publishing

Il y a de cela quelques semaines un collectif d’occupant(e)s ouvrait sur la presqu’île de Caen un centre social autogéré : le SCAC (Squat Contre l’Aliénation Capitaliste). Rapidement, sans logis, chômeurs(euses), étudiant(e)s, travailleurs(euses) s’y retrouvaient pour élaborer un espace alternatif où il faisait bon vivre.
Alertée, la mairie de Caen ne l’entendait pas de cette oreille et chassait avec l’aide de la police les occupant(e)s. Pour leur faire peur la police procédait à un contrôle d’identité des 18 habitant(e)s trouvé(e)s sur les lieux, et, pour se donner bonne conscience, les présentait aux services sociaux.

Un squat d’expulsé, dix de réoccupés.

Depuis le mardi 29 mars, un nouveau collectif occupe un bâtiment inoccupé depuis plus de 2 ans et ouvert à tous vent. Le bâtiment est sain et puisque nous occupons le lieu depuis plus de 48 heures toute évacuation sauvage est rendue illégale.
En effet, nous désirions vivre autre chose que le désert marchand dans lequel ils entendaient replonger Caen. C’est ainsi que « La Mauvaise Herbe » a vu le jour.
La Mauvaise Herbe est un lieu où l’on ré-apprend à respirer ensemble : se loger (les conditions de logement sur Caen sont de plus en plus difficiles), créer, graffiter, jongler, gueuler, manifester, auto-gérer, échanger savoirs et connaissances techniques ou intellectuelles, débattre, partager, poétiser, jardiner, faire de la mécanique, de la couture, etc.
Il est cet espace où l’on tente de se ré-approprier au quotidien nos manières de vivre lorsque nos vies sont toujours davantage soumises au joug des patrons, des promoteurs immobiliers, des flics, des militaires, des experts, de la marchandise, et des services sociaux.

Nous ne voulons pas des miettes du banquet,
Nous désirons dévorer nos propres festins.

La « Mauvaise Herbe » n’est pas un centre d’hébergement, ni une MJC, il est un lieu où s’élabore une expérience d’autogestion, un squat qui attaque les fondements même du monde marchand qui nous entoure.
Le collectif ne réclame aucune citoyenneté ou reconnaissance des institutions politiques. Nous n’appartenons pas au même monde et cherchons avec obstination à détruire ce vieux monde marchand qu’est le capitalisme et que Etats et politiques continuent de protéger.
Et c’est cette volonté commune à laquelle la municipalité de Caen a voulu mettre fin en expulsant le SCAC et en continuant d’expulser roms, squatteurs, précaires comme partout en France dans les mairies de droite comme de gauche.

Notre action est illégale, mais pas illégitime.

Nous avons depuis longtemps compris que la légitimité s’oppose le plus souvent au droit qui continue de protéger les forts contre les faibles. Nous avons de notre côté la force de la vie et de l’insoumission, là où le droit n’a à nous opposer que sa police. En quoi notre occupation serait-elle illégitime lorsqu’on occupe des bâtiments vides, qu’on les réhabilite, qu’on leur redonne vie ?
Cependant, La Mauvaise Herbe n’est pas né pour faire chier ses contemporains - lorsqu’ils ne sont pas ses ennemis. Nous entendons entretenir avec nos voisins de bonnes relations (les nuisances seront limitées par les occupant(e)s eux(elles)-mêmes). Nous invitons également le propriétaire privé du lieu à venir nous rencontrer et discuter avec nous.
Dans la suffocation, il y a ceux qui s’indignent ou dénoncent et ceux qui tentent d’organiser la riposte. Nous sommes de ceux qui s’organisent.

Parce que NOUS SOMMES UNE PUISSANCE AUTONOME, que la fête politique (re)commence...

Une journée porte ouverte aura lieu
le samedi 2 et dimanche 3 avril.
Permanences le mercredi, le Samedi et le dimanche de 14h30 à 17h30.

Faites tourner l’info et venez nombreux(ses) nous rendre visite...

Pour nous contacter

Collectif des occupant-e-s de « mauvaise herbe »
La chaussée d’Alger 14120 MONDEVILLE ;
TEL : 06 33 77 83 81
la_mauvaise_herbe@no-log.org

PS : a noter que vendredi 1 avril le squat a reçu la visite aggressive de deux policiers : jet de parpins dans les vitres, sur les portes pour les défoncer, menaces de recourir à des armes pour ouvrir le lieu barricadé, banderolles brûlée... mais le lieu est toujours ouvert !