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Les victimes de Wojtyla

Publie le mardi 5 avril 2005 par Open-Publishing

LEONARDO BOFF

Traduit de l’italien par Karl&rosa

Jean-Paul II passe pour être un Pape pèlerin, disponible à se déplacer partout pour dire une parole de paix et prêt à dialoguer avec qui que ce soit.

La réalité "interne", au contraire, est tout à fait opposée à l’image qui a été construite sur Wojtyla : dans l’Eglise catholique, il est interdit de n’être pas d’accord avec le pape polonais, sous peine de silence, d’éloignement, de perte de son poste. Jadis on risquait le bûcher et donc on doit reconnaître que quelques progrès ont été faits. D’ailleurs, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n’est que la vieille Sainte Inquisition, un nouveau nom peint sur le vieux.

Les victimes des foudres vaticanes commencent à être nombreuses ;une liste des personnalités les plus prestigieuses est publiée ici, avec la précision qu’il s’agit, de toute façon, d’une liste incomplète. Nombre d’entre elles sont coupables d’"inculturation" : c’est-à-dire d’essayer d’adapter la religion catholique aux cultures locales et pas le contraire.

TISSA BALASURIYA : théologien cingalais, d’abord excommunié, puis réadmis dans l’Eglise, fauteur de l’inculturation et de thèses non orthodoxes sur l’immaculée conception (pour de plus amples informations, en anglais, cliquer ici).

LEONARDO BOFF : franciscain brésilien, fondateur de la "Théologie de la Libération". En 1985, l’Eglise le contraignit au silence (pour plus d’informations, en anglais, cliquer ici).

PAUL COLLINS : théologien et écrivain australien, il a été contraint d’abandonner le sacerdoce après avoir été mis sous enquête par la Congrégation de la Doctrine de la Foi à cause de ses opinions sur l’infaillibilité du pape et sur le pouvoir exorbitant de la Curie vaticane.

CHARLES CURRAN : prêtre états-unien, en 1987 il perdit, à cause de ses opinions non alignées sur la doctrine catholique en matière de sexualité, la chaire de Théologie Morale à l’Université catholique de Washington.

EUGEN DREWERMANN : prêtre, psychothérapeute et écrivain allemand, on lui révoque la faculté d’enseigner auprès de la chaire de Théologie et Histoire des Religions à l’Université de Paderborn. Il s’est auto suspendu.

JACQUES DUPUIS : jésuite belge, fauteur lui aussi de l’inculturation : sous enquête depuis deux ans et privé de la faculté d’enseigner (pour de plus amples informations, en anglais, cliquer ici).

JACQUES GAILLOT : évêque français, proche des pauvres et des immigrés, il est déplacé en 1995 du siège d’Evreux et transféré au siège de Partenia : un diocèse algérien inexistant. Depuis, un mouvement international de solidarité avec l’évêque s’est créé, dont on trouve la trace sur le site http://www.partenia.org/ita/index.htm

JEANNINE GRAMICK : religieuse scolastique états-unienne, fondatrice avec le Père Nugent de New Ways Ministry, un projet pastoral adressé aux gays et aux lesbiennes. Mise en demeure par le Vatican de ne développer aucune action, quelle qu’elle soit, "impliquant des personnes homosexuelles".

JOSEF IMBACH : frère mineur franciscain d’origine suisse, théologien, lui aussi mis sous enquête par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. L’accusation : avoir publié un livre dans lequel il prend une position "sceptique" sur les miracles décrits dans le Nouveau Testament.

HANS KÜNG : théologien suisse, liquidé de la chaire de Théologie à l’Université de Tübingen pour avoir mis en doute le dogme de l’infaillibilité de l’Eglise.

LUIGI LOMBARDI VALLAURI : professeur italien, exonéré de l’enseignement auprès de la chaire de Philosophie du Droit à l’Université Catholique de Milan pour avoir exprimé des opinions non alignées sur le magistère papal et sur le concept d’une "peine éternelle" prescrite par Dieu. Pour plus d’informations, cliquer ici.

NOUS SOMMES EGLISE : mouvement né en Autriche en 1995, qui a envoyé plusieurs lettres au Pape en lui demandant une plus grande ouverture doctrinaire, des lettres qui ont recueilli plusieurs millions de signatures et qui n’ont reçu, encore à ce jour, aucune réponse. Leur site : : http://www.we-are-church.org/it/

EDWARD SCHILLEBEECKX : théologien hollandais, mis plusieurs fois sous enquête par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi pour ses opinions non alignées, en particulier sur le divorce.

RAUL VERA LOPEZ : évêque mexicain, coadjuteur de Samuel Ruiz dans le diocèse de San Cristobal de Las Casas dans le Chiapas, dont il était considéré le successeur naturel, a été affecté récemment à un autre poste malgré les protestations de la population. Envoyé "normaliser" la situation, on a trouvé ensuite qu’il montrait trop de compréhension pour les raisons des Zapatistes. Cliquer ici pour plus de détails. Récemment, Samuel Ruiz a lui aussi été mis sous enquête par le Vatican avec l’accusation, qui n’a pas été prouvée, d’avoir ordonné des diaconesses.

MARCIANO VIDAL : théologien espagnol, mis sous enquête pendant des années par la Congrégation de la Doctrine de la Foi. Contraint à rétracter ses théories "non orthodoxes" sur la contraception, l’avortement et la fécondation artificielle.

ALESSANDRO "ALEX" ZANOTELLI : père combonien italien, il fut limogé de la direction du périodique Nigrizia, parce qu’il est fauteur de l’inculturation. DOCUMENTATION SUR CET ARGUMENT.

* Juan Arias. L’enigma Wojtyla. Borla 1986.
* Carlo Cardìa. Karol Wojtyla. Vittoria e tramonto. Donzelli 1994.
* Filippo Gentiloni. Karol Wojtyla. Nel segno della contraddizione. Baldini & Castoldi 1996.
* Mario Alighiero Manacorda e Giovanni Franzoni. Le ombre di Wojtyla. Editori Riuniti 1999.
* Luigi Sandri. L’ultimo papa re. Datanews 1996.
* Marcello Vigli. « Papato e restaurazione » in I giubilei del Novecento. Datanews 1999.
 
Tous ces livres abordent directement, sous une forme critique, l’oeuvre de Jean-Paul II. Cliquer ici pour un commentaire que nous a envoyé l’Association Partenia.

Dernière mise à jour : 20 novembre 2002

http://www.uaar.it/documenti/controinformazione/07.html

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