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" Accepto "

Publie le mardi 5 avril 2005 par Open-Publishing

de Al Faraby

" Habemus papam ! ", c’est la phrase qui signifie ( Nous avons un pape ) et que prononcera le cardinal protodiacre sur un balcon dominant la place Saint-Pierre une fois que le successeur de Jean Paul II sera élu.

En effet, la mort d’un pape déclenche un rituel soigneusement préparé à l’avance, qui culmine avec l’élection d’un nouveau souverain pontife pour le milliard de catholiques dans le monde. Quinze à vingt jours après sa mort, les 117 cardinaux réunis au sein du Sacré collège éliront le successeur de Jean Paul II.

Lors de l’interrègne, le cardinal camerlingue, chargé d’organiser les funérailles du pape dans les quatre à six jours suivant le décès, a également la responsabilité de convoquer les cardinaux en conclave 15 à 20 jours après le décès du pape. Les cardinaux se rencontrent quotidiennement au Palais apostolique après la mort du pape afin de réfléchir à l’avenir de l’Église avant que le Sacré Collège n’élise un nouveau pape.

L’accès à la chapelle Sixtine et à la "Domus Sanctae Marthae" est interdit et le personnel, qui comprend les personnes chargées du ménage et de la cuisine, deux médecins et le clergé ordinaire pour entendre la confession, est contrôlé.

Avant le conclave, des techniciens fouillent la chapelle Sixtine et la résidence des cardinaux à la recherche d’éventuels micros cachés. Journaux, radios, télévisions, magnétophones, téléphones et caméras sont interdits.

La main sur les Évangiles, chaque cardinal prête serment de fidélité au prochain pape et promet de ne jamais révéler ce qui s’est passé lors du conclave. Quiconque viole ce serment risque l’excommunication.

Selon la procédure, les cardinaux se réunissent dans un premier temps dans la chapelle Pauline décorée de fresques de Michel-Ange, représentant Saint-Pierre et Saint-Paul, et chantent en latin l’hymne "Veni Creator", afin de demander l’aide de l’Esprit saint.

Quand le conclave commence, les cardinaux entrent en rang dans la chapelle Sixtine vêtus de leur soutane rouge, accompagnés de leurs conseillers. Les fenêtres sont fermées et les rideaux tirés. Parmi eux se trouvent les "papabile" (papes potentiels) et les autres, qualifiés de "grands électeurs", les "faiseurs de pape".

Ils sont invités à réfléchir aux qualités requises pour le prochain pape et les défis que l’Église aura à relever.

Au cri de "extra omnes" ( tous dehors ), seuls les cardinaux restent dans la chapelle Sixtine jusqu’à l’élection du pape. Personne ne peut alors sortir, sauf urgence médicale. Dans ce cas, des arrangements peuvent être pris pour que le cardinal vote depuis son lit de malade.

Le vote en lui-même se déroule selon un rituel précis. Chaque cardinal approche de l’autel de la chapelle Sixtine, s’agenouille, prie et utilise une grande plaque pour glisser son bulletin dans le calice. Trois cardinaux, désignés comme assesseurs, comptent les bulletins : les deux premiers retirent et comptent les bulletins alors que le troisième lit le nom inscrit et passe une aiguille au travers du premier mot inscrit sur le bulletin "Eligo in summum pontificem" (j’élis comme souverain pontife).

Les bulletins sont liés ensemble par un fil et brûlés avec des produits chimiques pour produire une fumée blanche ou noire. La fumée blanche signale au monde qu’un nouveau souverain pontife a été élu alors que la noire signifie que le vote se poursuit.

Le nouveau pape doit prononcer le mot "accepto" ( " j’accepte " ) pour conclure officiellement l’élection.

Toute cette procédure peut durer au grand maximum jusqu’au 30 Avril 2005. Une performance, au regard des députés irakiens qui, depuis les élections du 30 janvier, viennent tout juste d’élire en ce dimanche 3 Avril 2005 le président de leur assemblée, sans pour autant que ce dernier ne prononce une formule quelconque... et surtout pas "accepto", sachant qu’il a tout le loisir de démissionner dans les jours qui suivent, mais pas le pape élu lui, pour la vie.

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2072