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Toulouse : Marcel Langer, héros antifasciste

Publie le jeudi 7 avril 2005 par Open-Publishing
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Combat pour la mémoire

Le 5 février 1943, Marcel Langer était arrêté gare Saint-Agne, à Toulouse, où il réceptionnait une valise d’explosifs. Le 23 juillet 1943, les autorités françaises le firent torturer puis guillotiner, dans la prison Saint Michel, à quelques centaines de mètres de la gare Saint-Agne, Prochainement, une station de métro sera inaugurée à proximité de la bastille toulousaine aujourd’hui désaffectée. La mairie a prévu de la baptiser « Saint Michel ». Depuis plus d’un an, le comité du quartier Saint Michel soutenu notamment par les associations de résistants (ANACR, Garibaldiens, notre Amicale...) demande que le nom de Marcel Langer soit associé à celui de Saint-Michel.

Né en Pologne en 1903 dans une modeste famille juive, Marcel Mendel Langer connaît, enfant, les persécutions antisémites. La famille émigre en Palestine. Tandis que le frère aîné devient un militant actif du mouvement sioniste, lui adhère au Parti communiste palestinien. Après avoir été emprisonné par les Britanniques, il se rend en France. À Paris, puis à Toulouse, à partir de 1931, où il travaille comme fraiseur-ajusteur. Militant communiste, il adhère à une section de la MOI (Main d’Œuvre Immigrée), qui regroupe les travailleurs immigrés au sein du syndicat CGTU. En 1936, il s’engage dans les Brigades internationales. Il deviendra lieutenant A la défaite, il est interné à Argelès puis Gurs, d’où il s’évade vers Toulouse.

De nouveau ouvrier métallo, il reprend contact avec ses anciens camarades de la MOI, entrés dans la clandestinité. Avec l’occupation en 1942 de la zone Sud par les Allemands, la MOI devient un mouvement de résistance militaire affilié aux FTP. Marcel Langer dirige, le premier, la 35e brigade. Après l’exécution de son chef, cette formation devient la brigade Marcel-Langer, qui va s’honorer par de nombreux et courageux actes de résistance contre l’occupant nazi.

« Marcel Langer est le représentant exemplaire de ces combattants qui ont consacré une vie à la défense des libertés menacées par le fascisme », soulignait l’historienne Rolande Trempé en ouverture de la biographie qu’elle a consacrée, voici longtemps, à ce martyr de la Résistance. Nous recommandons aussi l’excellent ouvrage que le journaliste Greg Lamazères vient de publier aux Éditions Privat : « Marcel Langer, une vie de combats ».

Pour s’associer à la pétition demandant que cette station du métro toulousain soit baptisée « Saint Michel Marcel Langer », on peut écrire au Comité de quartier Saint-Michel, à l’adresse de Michèle Cros-Dupont, 10 rue Joly, 31 400 Toulouse.

STATION SAINT MICHEL - MARCEL LANGER

Selon l’Apocalypse de Saint-Jean : « Il y avait eu guerre dans le ciel : Michel et ses anges avaient eu à batailler avec le Dragon... Ainsi fut culbuté le grand Dragon, le Serpent primitif, appelé Diable et Satan, le séducteur du monde entier... ». Marcel Langer vaut bien le fameux archange, protecteur d’Israel : humble ouvrier, venu de Pologne via la Palestine, il a combattu de ses mains le monstre du nazisme, l’hydre multi-têtes du fascisme. Son altruisme et son sacrifice méritent que son nom soit donné aussi à cette station du lieu de son calvaire de grand Résistant.

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