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Act Up-Paris : sur la mort de Jean-Paul II

Publie le jeudi 7 avril 2005 par Open-Publishing

Jean-Paul II est mort :

Act Up-Paris ne se réjouit de la mort d’aucun homme, quand bien même celui-ci fut un assassin.

Nous affirmons cependant ici que l’église catholique regrettera un jour les
positions dogmatiques de Jean-Paul II sur l’utilisation du préservatif qui
l’ont rendu directement responsable de la mort de millions d’hommes, de
femmes et d’enfants. Que le jour de ce regret soit proche n’est qu’un v¦u
désespéré que nous adressons à son successeur.

En 1995, Act Up-Paris publiait une photo de Jean-Paul II tâchée de sang :
"Ce pape est un assassin". Nous ne reviendrons jamais sur ce slogan. Par ses
positions sur le préservatif, sur la contraception en général, sur le droit
des femmes à disposer de leur corps et sur l’homosexualité, Jean-Paul II a
été le porte-parole d’un catholicisme réactionnaire, vecteur de
discrimination, de souffrance et de mort.

L’église catholique doit entendre les voix qui en son sein réclament depuis
longtemps le dépassement du dogme lorsque la réalité rend celui-ci
inacceptable :

 Dès 2001, l’évêque sud-africain Kevin Dowling lance un "plaidoyer en
faveur d’une levée par l’église de l’interdiction de l’utilisation des
préservatifs" à un moment où dans ce seul pays on estimait à 1600 le nombre
quotidien d’infections par le vih. Cet appel ne sera jamais entendu par
Jean-Paul II.

 Le 18 janvier dernier, le porte-parole et secrétaire général de la
Conférence épiscopale espagnole, Juan Antonio Martinez Camino déclarait "le
préservatif a sa place dans le contexte de la prévention intégrale et
globale du sida". Dès le lendemain, l’Église espagnole sous la pression de
l’Opus Dei infirmait définitivement cette position : " il n’est pas possible
de conseiller l’usage du préservatif, contraire à la morale de l’individu ".

Jean-Paul II restera dans l’Histoire comme l’un des premiers complices de la
pandémie et la médiatisation de sa mort a mis en difficulté le sidaction
2005. Nous attendons des médias hagiographes qu’ils rendent un hommage
proportionné aux 10 000 mortEs quotidienNEs du sida.