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Les lycéens retournent dans la rue contre les expulsions de Leonarda et Khatchik (video)

Publie le vendredi 18 octobre 2013 par Open-Publishing
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Entre 4 000 (selon la police) et 12 000 lycéens (selon l’Union nationale lycéenne) ont défilé vendredi 18 octobre dans les rues de Paris pour protester contre les expulsions de Leonarda, collégienne kosovare remise à la police le 9 octobre lors d’une sortie scolaire, et de Khatchik Kachatryan, un lycéen arménien de 19 ans à Paris expulsé samedi. Ils réclament leur retour en France. Selon Yvan Dementhon, président de l’UNL, plus de 10 000 lycéens ont également manifesté en régions, notamment à Marseille, Grenoble, Angers, La Rochelle ou encore Avignon.

"On veut des papiers pour tous" ont scandé les manifestants parisiens. Figuraient parmi eux des militants de la FSU, première fédération d’éducation, de la CGT Educ’action, du Réseau éducation sans frontière et de la Ligue des droits de l’homme. Le coprésident du parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, et son ancienne porte-parole, Clémentine Autain, sont allés à la rencontre des manifestants.

Le cortège, parti avant 13 heures de la place de la Bastille, est arrivé rapidement jusqu’à la place de la Nation, où selon la préfecture de police, entre 300 et 400 personnes s’apparentant "plus à des casseurs qu’à des collégiens", sont allées "au contact des forces de l’ordre" positionnées sur la place. Quelques jets de projectiles ont été essuyés par les forces de l’ordre, mais sans incidents majeurs, selon la même source. Selon un journaliste présent sur place, les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes.

En début d’après-midi, la situation était "calme" et l’appel à dispersion a été donné, a affirmé la préfecture de police, précisant que quatre interpellations ont eu lieu. Un CRS a été légèrement blessé à l’œil par un projectile, selon la même source.

DANS LES LYCÉES : "ON NE VEUT PAS ÊTRE RÉCUPÉRÉS"

Dans la matinée, 45 établissements scolaires ont été bloqués, "36 à Paris et 9 sur la petite couronne", selon la préfecture de police, qui n’a pas constaté d’incidents majeurs. Dans certains de ces établissements, "on laisse une entrée sur le côté, il y a des cours mais les classes sont un peu vides", a précisé la FIDL. 

Aux lycées parisiens Hélène-Boucher et Maurice-Ravel (20e), l’attroupement était important et les organisateurs déployaient des trésors d’imagination pour maintenir l’esprit festif. On tapait sur les poubelles, on sifflait, on scandait des slogans. Les refrains, sont ceux de la veille, la synchronisation un peu meilleure et l’énergie, identique.

La nouveauté du jour est que les autocollants estampillés Front de gauche ou NPA sont moins présents qu’hier, les tracts de la FIDL, jetés au sol. "On ne veut pas être récupérés", rappelle Alexis, un métis aux yeux clair en charge d’autoriser l’entrée des collégiens par la porte arrière dans le groupe scolaire Ravel.

Lire le reportage Au lycée Ravel : "On ne veut pas être récupérés"

MANUELS VALLS ÉCOURTE SA VISITE DANS LES ANTILLES

Pour le cas de Leonarda Dibrani, une enquête sur les circonstances de l’interpellation sera remise "dans la soirée" au gouvernement, qui s’exprimera "au cours du week-end" sur cette affaire, selon une source gouvernementale.

Le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a quant à lui décidé d’écourter son voyage en Martinique et en Guadeloupe pour "recevoir le rapport qu’il a commandé à l’inspection générale de l’administration sur les modalités d’éloignement de la famille Dibrani", selon un communiqué.

Le cas de Khatchik Kachatryan était quant à lui passé jusqu’ici inaperçu. Agé de 19 ans, cet élève au lycée Camille-Jenatzy (18e) a été expulsé samedi vers l’Arménie, selon RESF, où il devrait être enrôlé pour effectuer son service militaire au début de novembre.

En 2011, seuls deux jeunes majeurs scolarisés avaient été expulsés, dont un était revenu rapidement avec un visa en règle. Khatchik Kachatryan est le cinquième jeune majeur scolarisé à être expulsé depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, selon RESF. "Une telle mobilisation nous fait chaud au cœur, juge Dante Bassino, enseignant en lycée technologique, secrétaire général de la CGT Educ’action Paris et membre de RESF. On espère que le gouvernement annonce qu’il n’y aura plus d’expulsions de lycéens et que ce sera inscrit dans la loi."

http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/10/18/les-lyceens-retournent-dans-la-rue-contre-les-expulsions-d-adolescents-scolarises_3498290_3224.html#ens_id=887290&xtor=RSS-3208

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