Accueil > L’université de Nanterre fête les 100 ans de la loi de 1905...en diffusant (...)

L’université de Nanterre fête les 100 ans de la loi de 1905...en diffusant les funérailles du Pape

Publie le vendredi 8 avril 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Madame, monsieur
veuillez trouver ci-joint la lettre que nous avons adressé au directeur du restaurant universitaire de Paris X Nanterre en ce centenaire de la loi de 1905

Nanterre le 8 avril 2005

Lettre adressée au directeur du restaurant universitaire de l’université Paris X Nanterre.

Monsieur le Directeur,

Usagers du service public universitaire, nous avons constaté la diffusion au sein d’une enceinte publique de la messe des funérailles du Pape. Cette pratique nous semble contraire à la double obligation de réserve et de laïcité qui incombe aux agents publics.

N’ayant pu obtenir de vos services la cessation immédiate de la retransmission de cette émission, laquelle nécessite de surcroît une conformité aux prescriptions relatives au droit de redevance télévisuelle, nous réitérons par la présente notre requête.

En l’absence de mesures adéquate de la part de vos services, de vos services nous nous resservons le droit d’agir auprès de la juridiction administrative compétente en la matière.

Veuillez bien vouloir agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de nos salutations.

R.G Chargé de TD en Droit
F.D Chargé de TD en Droit
G.G Salarié de l’Université.

Messages

  • D’un côté certains crient non aux femmes voilées dans les institutions publiques au nom de la laïcité, de l’autre on met en berne les drapeaux pour la mort du pape tandis que la messe funéraire est transmise dans certains édifices publics ...Un voile se lève sur le véritable vocation de la "lutte pour la laïcité" version chirac : stigmatiser les musulmans et rien d’autre. La couverture médiatique de l’"évènement" (préparé depuis des mois, bien sûr) est totalement orientée ; on en profite pour précher la "joie", le "partage", on rappelle les JMJ (où "la jeunesse" s’est rassemblée), on invite des prêtres et des experts en prévision dynastique (à grand renfort de chiffres du type "Seuls les prêtre de moins de 78 ans auront le droit d’élire le futur pape" (RFI) ) et l’on évoque un court instant quelques critiques...pour célébrer la ferveur des Français, "très attachés" au pape. "C’était un peu notre grand-père", alla jusqu’à dire un passant soigneusement choisi dans le panel des fidèles à disposition par un journaliste qui, bien sûr, fait preuve de "distance" tout en étalant une pathétique, larmoyante ôde à ce salaud de Jean-Paul.
    Pendant ce temps-là les routiers français se mettent en grève (on veut les faire bosser dix heures de plus par semaine au nom de la soi-disant harmonisation européenne), les lycéens se font tabasser par les flics dans les lycées et dans les rues de nombreuses villes de provinces. Le gouvernement minimise le nombre de lycée "en action", 50 selon Fillon, 400 selon la FIDL.
    En fait sûrement beaucoup plus,...mais ça ça fait tâche,

    Certains élèves sont devenus "incontrôlables" et le tandem répression (plus de 20 lycéenNEs dans différentes villes ont été arrêtés hier par exemple)/probable négociation avec les "partenaires sociaux" (le PS demande au grouvernement de renégocier pour rétablir le calme et s’associe à cette nécessité) ne sert pas à démoraliser les troupes.
    Les lycéenNEs ont désespérement le sentiment d’être pris pour des cons depuis des semaines par le gouvernement et les médias (qui répètent chaque jour que le mouvement va mourir d’un jour à l’autre, cf Davidenkoff dans libé qui annonce la mort du mouvement pour les vacances du printemps).
    Entre elleux, les relations ont parfois changé, illes sont devenus plus que des copains-copines, classiques,illes ont plus confiance les unEs en les autres ; quand les manifs ont été déclarées interdites, illes ont tout de même continué ; illes se sont confrontéEs au flics ; illes savent un peu mieux comment les jauger ; illes en ont moins peur et ont parfois la rage contre eux qui ont tapé ou piétiner unE de leurs potesS (combien de blesséEs ?). CertainEs déçuEs des plates revendications des syndicats s’emballent aujourd’hui pour des modes d’action où il ne s’agit plus de demander mais de prendre. La pensée s’emballe et les discussions s’enflamment
    La colère monte et se partage en ce moment
    ...et la mort pontificale tombe à point nommée pour la couvrir d’une calotte consensuelle.
    Jusqu’à quand ?

  • L’Ecole est aujourd’hui à nu.
    Elle sélectionne insidieusement et naturalise les inégalités sociales.
    Elle est essentiellement raciste — cette sélection frappe avant tout les classes populaires, parmi elles nombreuses sont les personnes d’origine immigrées.

    Elle est un machine à mauvaise conscience pour les profs

    ...qui forment les futurEs salariéEs au nom de la République et taise le cynisme qui s’érige désormais comme modèle de comportement dans le monde du travail.
    ...qui sanctionnent à vie un élève en l’orientant de force vers une filière pourrie
    ...qui se sentent flics alors qu’ils souhaiteraient être des voyous critiques
    ...qui croient qu’on peut modifier la machine de l’intérieur
    ...alors qu’il faudrait d’abord la détruire.

    Elle n’offre que la continuation de ce monde et n’offre pas les moyens de le mettre en question
    ...en passant sous silence les barbaries nationalistes, religieuses et économique (cf la loi du 23/02/05 qui souhaite qu’en histoire soient enseignés les bienfaits de la colonisation française "notamment en Afrique du Nord")
    ...en mettant en place une pseudo-démocratie dans le lycée (avec les délégués de classes et au-dessus d’eux les délégués d’établissement) qui laisse tout pouvoir aux proviseurs (l’un d’entre eux a d’ailleurs été taper par des lycéens à Angers)
    ...en programmant sur cinq ans l’ennui futur des prochainEs écolièrEs (n’est-ca pas ça une loi d’orientation de l’école).
    ... (Cette liste d’accusation est à continuer)

    Cette école doit mourir, nous devons l’achever.

    Quand le flot de propagande papale sera tari, certains médias auront du mal à étouffer le feu qui commence à prendre.
    CertainEs se battent aujourd’hui en prenant la parole et en agissant là où ça fait mal contre les mensonges et la condescendance politico-médiatique. Les lycéens sont porteur de ce combat d’autres devraient les rejoindre.
    D’autres (ou les mêmes) sentent que le système les mutile, n’offre aucun espoir collectif, savent bien que la croissance est un leurre et la consommation l’ultime justification.

    Que la grève soit permanente ! Que chacun puisse exploser !