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Plot for peace raconte la chute de l’apartheid au cinéma

par Stan Lasnoff

Publie le mardi 26 novembre 2013 par Stan Lasnoff - Open-Publishing

Jean-Yves Ollivier, personnage énigmatique et secret, est dans le stade de Soccer City lorsque Mandela prononce son discours historique. Il est l’un des acteurs principaux de la libération du premier président noir sud-africain qui n’apprendra pourtant son existence que bien plus tard. Aujourd’hui c’est au tour du grand public de découvrir le rôle du mystérieux « Monsieur Jacques » dans la chute de l’apartheid. Depuis quelques jours, le documentaire Plot for peace revient sur cet événement dans les salles de cinéma françaises.

Né à Alger en 1944, il vécut très mal le rapatriement des Français d’Algérie en 1962, et progressivement l’idée va s’ancrer en lui que la nation ne se construit pas sur la division. S’étant lancé dans les affaires en Afrique, il négocie notamment au nom de Jacques Chirac(alors Premier Ministre), la libération des otages français au Liban en 1985.

Il devient important dans le négoce de matières premières et quand il se rend à Johannesburg, il comprend tout de suite que les Blancs doivent accepter le partage du pays pour ne pas être rejetés. C’est là que naît l’idée du complot pour la paix.

Pour parvenir à mener les dirigeants de l’apartheid à rendre les armes, il a effectivement consacrer beaucoup de temps à nouer des liens dans cette région difficile de l’Afrique australe. Au cours de cette période, il s’est toujours beaucoup investi sans jamais se livrer.

Comme au cinéma, Jean-Yves Ollivier multiplie les navettes entre les dirigeants et personnes d’influence jusqu’à l’organisation d’un gigantesque échange de prisonniers sur le tarmac de l’aéroport de Maputo. Un événement qui entraînera peu après les discussions de paix qui aboutiront à la signature des accords de paix de Brazzaville, et donc, à la chute du régime de l’apartheid et la libération de Mandela.

Vingt-quatre ans après les faits, le mystérieux homme d’affaires arbore désormais la Légion d’honneur mais surtout, l’Ordre de Bonne-Espérance, la plus haute distinction d’Afrique du Sud pour les dignitaires étrangers. Mieux, il est fait grand officier par Nelson Mandela lui-même en 1995. Dans une interview accordée à Paris Match, cet homme discret revient sur les raisons qui le poussent à sortir de son silence :

« Aussi injustes soient-elles, je n’ai pas souffert de ces étiquettes qu’on m’a collées mais mon entourage a parfois été heurté. J’ai fait un film et écrit un livre qui paraîtront bientôt, pour que ceux que j’aime sachent qui je suis réellement ».

Jean-Yves Ollivier, célibataire dont tous les souvenirs de famille sont restés en Algérie en 1962, affirme qu’il souhaite laisser un testament. Il publiera à cet effet un livre cet hiver, devons-nous nous attendre à plus de révélations ?

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