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Défendre les professeurs de classe préparatoire ?

Publie le jeudi 5 décembre 2013 par Open-Publishing
5 commentaires

Les professeurs de classe préparatoire, sont pour beaucoup de militants progressistes, les symboles de la machine de reproduction sociale qu’est l’éducation nationale.

On les accuse le plus souvent d’être un rouage essentiel du système "élitiste" des grandes écoles.

Pour autant, faut-il se réjouir de constater que le gouvernement de "gauche" s’attaque aux professeurs de classe prépa... sans modifier de quelque manière que ce soit le mécanisme de reproduction sociale ?

Car c’est en tant que salariés , en tant que salariés sous statut, que ce gouvernement patronal s’attaque à ces professeurs.

La méthode est misérable, comme toute méthode patronale de propagande :

 on lance dans la presse des chiffres faux sur les rémunérations.
 on présente la charge de travail comme étant de 10h par semaine (il faut multiplier au moins par 5 entre préparations et corrections, les effectifs des classes étant de 40 ou 50 étudiants...)- On fait croire que les sacrifices exigés des professeurs de classe préparatoires profiteront aux professeurs des ZEP, c’est-à-dire que l’on joue sur les divisions de cet ennemi viscéral qu’est, pour le gouvernement et le patronat, le monde du travail.
On maquille ainsi une véritable agression contre les salaires (entre 500 et 1000 par mois disparaissent ) en une politique de "gauche".

Pourtant, comme toujours avec ce gouvernement de "gauche", tout est rédigé en pure novlangue : les collègues du second degré ne profiteront pas de cette agression
sur les collègues du supérieur. Mieux, il y a fort à parier que d’ici peu, le ministère va tenter de supprimer les ZEP, et d’aller le plus loin possible dans la casse du statut de tous., dans le gel (ou la baisse) des salaires de tous.

Manifestion Luxembourg-Ministère EN
Lundi 9 décembre 2013 14h

Messages

  • Je suis heureuse de lire ça .Personne ne profitera de la casse des fonctionnaires quels qu’ils soient .Moins de fonctionnaires, moins de services publics .Cela se vérifie chaque jour dans les écoles, les hopitaux, les mouroirs pour vieux pas riches privés et tout le reste .
    Dans la charte des droits de l’homme que TF1 ne passe jamais, il est écrit que tous les hommes ont droit à manger, dormir, se soigner, s’éduquer dans des conditions dignes .
    Or, les impôts directs ( les justes ) et les indirects ( les odieux ) servent à spolier les pays Africains, à graisser les marionnettes mises en place par nous pour les profits des multinationales .

  • Si les professeurs de prépa sont les plus touchés par cette mesure, ce ne sont pas les seuls.

    Ainsi, par exemple, l’heure d’effectif pléthorique (une heure de préparation/correction supplémentaire payé aux professeurs d’une classe de 36 élèves ou plus) disparaît, ce qui laisse envisager que V. Peillon pourrait vouloir des classes de seconde à 36-38 dans les années à venir.

  • Parfaitement bien vu.
    L’attaque en règle contre les profs de prépa est une manœuvre de diversion. Quand ce premier verrou aura sauté, le reste suivra (c’est-à-dire l’attaque en règle contre les autres professeurs, qui sont l’immense majorité) : classes sans limitation d’effectif (pour absorber à moyens constants la progression démographique), baisse des salaires (déjà bloqués depuis 4 ans), multiplication des tâches pour le même prix etc.

    • C’est le maillon faible, en quelque sorte.
      Car il y a quand même un "privilège" gênant, que le ministre par ailleurs très privilégié lui-même a beau jeu de dénoncer : certains de ces profs de prépa s’arrogent parfois des cumuls d’"heures de colle" très rémunératrices, au point de multiplier leur salaire par deux ou trois.
      Un petit réajustement, voire un plafonnement, à l’ordre du jour SVP.
      Ce qui n’enlève rien au mérite et à l’utilité des profs qui forment l’élite de la France : limiter le revenu de ces quelques uns ne rétablira pas l’égalité devant l’éducation que l’enquête Pisa déclare perdue.

    • Pour multiplier le salaire (de base, celui que touche tout agrégé en lycée pour les 15h face élèves) par deux il faudrait effectuer plus de 20h de colles par semaine pendant 30 semaines soit 600h de colles annuelles ce que strictement personne ne fait.
      Ne parlons même pas de multiplier le salaire par trois avec les colles...