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Le MRAP salue avec un immense respect la mémoire de Nelson MANDELA

par Le MRAP

Publie le samedi 7 décembre 2013 par Le MRAP - Open-Publishing

C’est avec une profonde émotion et une immense tristesse que le MRAP a
appris le décès, dans la nuit du 5 au 6 décembre 2013, de Nelson
Mandela. Il présente à sa famille, à ses amis, à ses compagnons de lutte
pour l’égalité et la liberté ainsi qu’à toute la population d’Afrique du
Sud, ses condoléances les plus émues ainsi que l’assurance de sa
profonde sympathie et de toute sa solidarité dans la douleur de cette si
grande perte.

C’est en 1944 que Nelson Mandela rejoignit l’ANC (Congrès National
Africain), afin de lutter contre le système de domination de la
minorité blanche et la politique de ségrégation « raciale » et de
« développement séparé » imposée par celle-ci, selon des critères
ethniques, linguistiques et territoriaux, en particulier les sinistres
« bantoustans ».

Dès 1955, Nelson Mandela faisait adopter par l’ANC la « Charte de la
liberté » qui proclamait : « Notre pas ne sera jamais ni prospère ni
libre tant que nos peuples ne vivront pas dans la fraternité, ne
jouiront pas de droits égaux... C’est pourquoi nous, peuples de
l’Afrique du Sud, Blancs aussi bien que Noirs, réunis comme des égaux,
des compatriotes et des frères, adoptons cette charte de la liberté. »

Devenu avocat, il participa à la lutte non violente contre les lois de
l’apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti National. En
1960, ce dernier frappa d’interdiction l’ANC. Constatant que la lutte
pacifique n’apportait pas de résultats tangibles, Nelson Mandela décida
en 1961 de fonder la branche militaire de l’ANC qui entreprit une
campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires.

Le 12 juillet 1963, Nelson Mandela était arrêté par la police
sud-africaine, sur indication de la CIA, et se voyait condamné - lors
du procès de Rivonia - à la prison et aux travaux forcés à perpétuité,
la pression internationale ayant empêché de justesse la peine de mort.
Lors de son procès, il avait annoncé haut et fort ce qui devait être le
fil conducteur de toute sa vie : « Toute ma vie, je me suis consacré à
la lutte pour le peuple africain. J’ai combattu contre la domination
blanche et j’ai combattu contre la domination noire. J’ai chéri l’idéal
d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes
vivraient ensemble en harmonie et avec les mêmes opportunités. C’est un
idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un
idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Dès lors, il devint l’un des
symboles majeurs de la lutte pour l’« égalité raciale » et bénéficia, à
ce titre, d’un soutien international croissant.

C’est après vingt-sept années d’emprisonnement, dans des conditions
souvent très dures, que Mandela était enfin libéré, le 11 février 1990,
soutenant la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du
président Frederik De Klerk. Prix Nobel de la Paix, Nelson Mandela
devint le premier président noir d’Afrique du Sud en 1994.

Le MRAP doit à Nelson MANDELA - et à ses compagnons de résistance de
l’ANC - des années fécondes de mobilisations et de campagnes (notamment
anti-Outspan) contre l’Apartheid et pour la libération des prisonniers
politiques de l’ANC. Ce fut l’un des grands combats du MRAP qui prit
diverses formes. Il avait, en particulier, établi des liens étroits avec
Dulcie September, représentante de l’ANC en France, de janvier 1987 à
son assassinat « par l’apartheid » à Paris, le 29 mars 1988. Le MRAP
s’honore aussi d’avoir compté parmi les membres de son Bureau National
la grande militante Jacqueline GRUNFELD, proche alliée de l’ANC et
vice-présidente de Rencontres Nationales Contre l’Apartheid. Cette
dernière ne cessa d’organiser des envois, principalement de matériel
scolaire, pour les enfants des combattants anti-apartheid des pays de la
« ligne de front » (Tanzanie, Mozambique, Zambie, Zimbabwe, Angola et
Botswana). Sa fille, quant à elle, fut en outre emprisonnée plusieurs
années en Afrique du Sud pour son action de soutien aux militants
anti-apartheid.

Si la route est encore longue pour atteindre partout l’idéal proclamé
par la « Charte de la Liberté », ces paroles continueront à inspirer
l’action du MRAP et à donner sens à ses combats d’aujourd’hui et de demain.