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Que sont les révolutions arabes devenues ?

par Texte A.GRESH via A.C

Publie le vendredi 27 décembre 2013 par Texte A.GRESH via A.C - Open-Publishing
6 commentaires

REPRIS du Site des Communistes ROUGES VIFS 13

Le texte choquera certains camarades et, comme moi, d’autres y verront une analyse , par exemple sur la Syrie en deça de ce qu’exige-selon moi- une plus "fine" analyse des contradictions du régime basssiste d’ ’ASSAD et les visées de l’Impérialisme

Ceci étant, Gresh est un journaliste qui mérite d’être lu, tant la presse française notamment, se couche lamentablement dans le lit de la pensée dominante, assénée en boucle

A.C

Que sont les révolutions arabes devenues ?

Il y a trois ans, à la surprise générale, aussi bien de la part des intellectuels arabes enfermés dans leurs tours d’ivoire que des experts occidentaux qui pontifiaient sur la passivité des masses arabes ainsi que sur leur peu d’aspiration au changement et à la démocratie, le peuple égyptien, à la suite du peuple tunisien, descendait dans la rue et mettait à bas en quinze jours une dictature qui paraissait inébranlable. Le caractère pacifique des changements intervenus, certes avec des martyrs mais sans massacres à grande échelle, a étonné le monde.

Trois ans plus tard, le scepticisme et la déception ont repris le dessus, beaucoup d’intellectuels arabes et nombre de spécialistes européens et américains dissertent sur « l’hiver islamiste », sur l’arriération des masses — en Egypte, par exemple, certains se demandent sérieusement s’il faut accorder le droit de vote aux analphabètes —, sur le « complot occidental » et sur l’impossibilité de changer ce monde arabe. Ils reprennent même le slogan des anciens régimes, « mieux vaut les militaires que les islamistes ».

Avec le recul, comment analyser ce qui s’est vraiment passé en Tunisie comme en Egypte au début de l’année 2011 ? Etait-ce une révolution ? La facilité avec laquelle sont tombés les présidents Ben Ali et Moubarak a créé l’illusion : leur chute n’était qu’une première étape. On pourrait même ajouter que si ces deux présidents sont tombés si aisément c’est parce que… les régimes sont restés en place. Autrement dit, l’essentiel de la classe dirigeante en Egypte et en Tunisie a compris qu’elle pouvait sacrifier les deux raïs sans remettre en cause ses privilèges. Les grandes fortunes et les hommes d’affaire, souvent corrompus, l’« Etat profond », la haute bureaucratie, se sont résignés à accepter le départ de dictateurs devenus gênants, justement pour tenter de garder leurs prébendes, afin d’éviter une révolution de plus grande ampleur.

Cela nous amène à une réflexion sur la différence entre la situation dans ces deux pays et en Syrie

. Là, le président Bachar Al-Assad a réussi à convaincre une partie essentielle des classes au pouvoir que sa chute entrainerait non seulement la perte de leurs privilèges, mais aussi leur liquidation physique. Pourquoi Assad a-t-il réussi là où Ben Ali et Moubarak ont échoué ? De nombreux facteurs ont joué, et d’abord la détermination brutale du pouvoir qui s’est soudé, après quelques hésitations, autour du chef. Mais la militarisation de l’insurrection, l’arrivée de combattants djihadistes étrangers, l’incapacité de l’opposition à « rassurer » les minorités et une partie des élites ont facilité les manœuvres d’Assad et lui ont permis de se draper dans les oripeaux de « la lutte contre les djihadistes ».

Au pays du Nil, la victoire représentée par le départ du président Moubarak ne marquait pas la disparition de l’Etat ancien. La réforme en profondeur de celui-ci, en premier lieu du ministère de l’intérieur, la réponse aux aspirations de justice sociale de la population (que l’on se rappelle le rôle des grèves ouvrières aussi bien en Tunisie qu’en Egypte), nécessitait une stratégie à court et moyen terme. Or, non seulement les forces d’opposition ont été incapables de formuler un programme réaliste — au-delà de l’invocation incantatoire du modèle nassérien en Egypte, modèle impossible à imposer dans les conditions actuelles (en tous cas aucune force n’a expliqué comment, dans les conditions actuelles, elle comptait appliquer ce modèle) —, mais elles n’ont pas su définir une stratégie de transformation progressive de l’appareil étatique qui aurait permis d’épurer les principaux responsables de l’ancien régime tout en « amnistiant » les autres. C’était une des forces et une des faiblesses du mouvement de janvier-février 2011 : il n’avait pas de programme défini.

Si on compare ce qui s’est passé dans le monde arabe aux grandes révolutions de l’histoire qu’a connues le XXe siècle, il faut remarquer qu’il n’existait (et qu’il n’existe toujours pas) dans le monde arabe ni parti politique, ni idéologie capable de mobiliser les masses (comme en Russie en 1917 ou en Iran en 1978-1979) pour briser l’ancien appareil d’Etat et en édifier un nouveau, pour faire du passé table rase. C’est un constat. Certains le regretteront, d’autres s’en réjouiront, mais c’est une réalité qui ne changera pas dans les années qui viennent. Et les révolutions arabes ressembleront plus à un processus, avec des avancées et des reculs, qu’à un bouleversement majeur avec un « avant » et un « après ».

Dans ce processus, les Frères musulmans égyptiens, qui ont participé aux mobilisations de janvier-février 2011, se sont comportés, pour l’essentiel, en force conservatrice, cherchant à trouver des compromis avec l’ancien régime, que ce soit la direction de l’armée ou de la police. Il est ironique que ce soit le ministre de l’intérieur nommé par le président déchu Mohammed Morsi qui orchestre la brutale répression contre les Frères. Une fois arrivé au pouvoir, et malgré les promesses faites aux forces révolutionnaires pour obtenir la victoire au second tour de l’élection présidentielle, Morsi a poursuivi dans cette voie, encouragé, il faut le reconnaître, par les hésitations et les atermoiements de l’opposition représentée par le Front de salut national, par le rapprochement entre celle-ci et les forces de l’ancien système. Au final, par leurs erreurs et leur sectarisme, les Frères musulmans ont même réussi à réhabiliter l’ancien régime aux yeux de nombreux Egyptiens, qui ont fini par justifier le coup d’Etat du 3 juillet.

Mais, malgré l’appui dont ont bénéficié au départ les militaires, malgré la répression (ou à cause d’elle), il est clair que le nouveau gouvernement, simple façade du pouvoir militaire, aura du mal à établir de solides assises. D’autant que ni dans le domaine économique et social (le pays ne vit désormais que grâce à l’aide saoudienne et celle du Golfe) ni sur le plan des libertés — la loi sur les manifestations qui réduit à néant ce droit chèrement acquis par les Egyptiens en témoigne — le pouvoir ne répond aux demandes de la révolution de janvier-février 2011.

A partir de ce constat assez sombre, on pourrait être amené à penser que ce qui s’est passé dans le monde arabe n’est pas une révolution, voire même que c’est un « complot occidental » pour déstabiliser la région. En fait, l’année 2011 marque le surgissement des peuples arabes sur la scène politique, une profonde prise de conscience que l’ordre ancien ne peut se maintenir, que les pays arabes ne peuvent rester à l’écart du monde, que les Etats doivent respecter leurs citoyens, lesquels ont des droits inaliénables. Au-delà des avancées et des reculs, c’est une transformation majeure.

Dans un ouvrage célèbre, Le gauchisme, la maladie infantile du communisme (1920) Vladimir Ilitch Lénine décrivait ainsi une situation révolutionnaire :

« C’est seulement lorsque “ceux d’en bas” ne veulent plus et que “ceux d’en haut” ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher.  »

Si l’on s’en tient à ces critères, la situation dans le monde arabe reste révolutionnaire.

Alain Gresh le 23/12/2013

Source :

http://www.rougemidi.org/spip.php?article8264

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Messages

  • Sur le fond Gresh, (avec Lénine), a certainement raison au sujet de la "situation".

    Mais si on continue à faire la fine bouche en renvoyant dos à dos ceux qui sont le "mal" absolu" et ceux qui, même en n’étant pas des saints, pourraient être nos alliés objectifs pour mettre à bas les premiers, à mon humble avis la situation sera peut-être "toujours révolutionnaire" mais risque de le rester encore longtemps.

    Le plan des néocons de déstablisation du Moyen-Orient n’est plus un secret pour personne, sinon pour ceux qui dénoncent ceux qui y croient comme "complotistes". Y a des tonnes de documents sur le sujet et même une intervention du Ex-général Wesley Clark sur le Coup d’état feutré du Complexe militaro-industriel aux USA lors du 11 septembre.

    Le PNAC a publié un document de plusieurs centaines de pages dès 1998 sur ses intentions pour "un Nouveau Siècle américain".

    Et ceux qui devraient alerter le Monde laissent les victimes se prendre tout dans les dents et continuent de faire la fine bouche en laissant ces monstres marquer des points et conforter leurs positions et leur complot contre la race humaine.

    Je m’en fous que Bashar soit ou non fréquentable. ou Poutine, ou Rouhani, ou Feu Chavez, ou Castro, ou n’importe qui d’autre, même "dictateur", même "sanglant", même "militaire", même "corrompu", et même "arabe", selon leurs critères de merde...

    Pourvu que le mec soit décidé à combattre les Etats-Unis, leurs larbins et leurs Golems, jusqu’à la mort, je préfère lui que ses, (mes), ennemis viscéraux.

    Et même s’il ne le fait pas "volontiers" mais par nécessité de sa propre survie, ou par "nationalisme", par "gout du lucre", "corruption", par religiosité", par "orgueil", ou le con de Madon.

    Et ce que je dis là c’est ce que pensent les Syriens, les Kosovars, les Gazaouis, le Libyens, les Irakiens et tous ceux qui sont ou serons les prochains sur la liste et qui ont pu goûter les bienfaits de la "libération" par nos alliés outre-atlantique ; et maintenant à nos frais par nos mercenaires de la Légion étrangère ou du 1er RPIMA...

    Dont NOUS, ici-même, tôt ou tard.

    Surtout que grâce à tous ces donneurs de leçon et d’éthique "révolutionnaire" des 30 dernières années, ces braves gens qui filent des "étoile de démocratie" selon comme leurs maîtres leur disent de le faire, les "régimes", les "dictateurs", les "république populaires", qui auraient pu, et ont pu durant 80 ans, (comme les Soviets entre autre), me protéger relativement de tous ces assassins, ont été mis hors d’état de le faire pour le compte du Capital néoconservateur, et du siono-fascisme mondial, et avec la bénédiction des gauchos pleurnichards auto flagellants qui m’environnent.

    Alors faire semblant de "découvrir" que les pseudo-révolutions arabes, comme les pseudo-révolutions oranges, c’était ficelé par la CIA et consorts, que c’était "peut-être" un complot, tout ça parce qu’un "analyste" anglo-saxon fait semblant de s’en apercevoir et pond un oeuf même pas complet, trois ans et des centaines de milliers de victimes après, ça aurait plutôt le rôle de me faire désespérer alors qu’on a écrit et dit tout ça ici même et ailleurs, les gens comme moi et même d’autres bien plus qualifiés.

    Et qu’on l’a dit, redit, crié, écrit, et publié.

    Et même qu’on en a dit encore bien plus "bien plus".

    Un "bien plus" qu’on fera semblant de "découvrir" dans quelques temps, quand CA NE SERVIRA PLUS A RIEN. Si ceux que je dénonce ici n’ont pas fait boucler le site, (ou les autres), avant avec la bénédiction des gentils beatniks bien pensants.

    Alors que quand on l’a dénoncé il y a trois ans ou plus, on n’a eu de cesse de se faire pourrir en tant que "soutiens des tyrans", "rouge-bruns", "antiaméricanistes primaires", "antisémites", et autres épithètes sympathiques, par des mecs qui ont étudié le Marxisme, le Communisme, et les Méthodes de Contre-révolution de la NSA, dans l’Almanach Vermot, Pif le Chien, et les Oeuvres de Robert Hue.

    Et qui prétendent diriger des "partis révolutionnaires" ou "de gauche" pour le bien des populations.

    Y a rien pour toi, Alain.

    Et je ne te classe pas dans cette vermine à la solde du K. Ou dans ces baba cools béats, promis à être transformés en chair à pâté par ceux dont ils ont écouté les leçons.

    Mais bien des fois j’ai eu l’impression que tu es resté à côté de la plaque.

    Non pas "éthiquement", mais tout simplement "stratégiquement".

    C’est tout à ton honneur, et je pourrais faire pareil. Vu mon âge certain je ne risque plus grand chose et je jouerai au "grand père coco intègre et honorable" qui n’a pas perdu ses convictions face au "K"...

    Et peut-être mes descendants, futurs esclaves, me construiront un mausolée ou une statue... Comme le Système en a toujours construits aux "révolutionnaires" qui ont fini par se rallier ou échouer.

    T’as qu’à voir le cas Mandela. Pathétiquement dramatique !

    Mais je ne peux pas. Parce que je sais qu’au stade actuel, si on veut faire tomber cet immense dépôt d’ordure qu’est devenue la société, il faudra se pourrir les mains, et même le reste, sans faiblesse et sans pitié. Et en marchant y compris sur nos convictions profondes. Et en nous alliant occasionnellement à des gens qu’en d’autres temps il nous aurait fallu, ou qu’il nous faudra un jour, combattre sans pitié.

    Et je dirais même pas "le faire OU mourir", mais "le faire ET mourir". Sans même savoir si ça pourra nous mener à quelque chose de valable

    C’est pas joyeux comme programme mais pour l’instant j’en ai pas trouvé d’autre de plus valable.

    Désolé !

    G.L.

    • Mais bien des fois j’ai eu l’impression que tu es resté à côté de la plaque.

      Non pas "éthiquement", mais tout simplement "stratégiquement".

      C’est possible...Parfois , surtout quand elle est incandescente, c’est plus sûr...

      Pour ce qui fonde ta réponse à GRESH (je précise car je ne partage pas toute ses affirmations) , je pense que nous avons un profond désaccord de fond et que nous l’assumons.
      Ne caricaturant pas toujours les camarades -surtout quand ils sont des copains que j’estime, ce qui est ton cas-, je pense qu’es tu restes fidèle à ce que tu as toujours écrit

      (Ce n’est certainement pas moi qt qui te critiquerait de préférer te répéter..plutôt, comme certains, de te contredire)

      En gros tu "nous" dit :

      .

       :

      "Vu le genre de FTP à turban et kalach fournies par l’Impérialisme qui prétendent "libérer" des pays et apporter la"démocratie made in States avec , comme en Afrique, les guérilleros deHollande à insigne facho sur le treillis, venez pas me casser mes c..es cocos avec je ne sais quel renvoi dos à dos des salauds et des dirigeants" qu’ils se sont donné "(italique en clin d’oeil pour rappeler le message de soutien au peuple ricain après le 11 novembre, délivré par le groucho-marxien R.HUE)

      Ce que tu appelles ma façon de "rester à côté de la plaque" c’est certainement qu’en ce qui me concerne, ma position constante-y compris en commentant au vitriol les textes totalement CONS du NPA et DU PC , visant à un appel à manifester pour soutenir et armer les voyous baptisés "révolutionnaires" en Lybie,
      ce que je crois être un raisonnement fondé sur des conceptions de rapports declasse qui reste pour moi le"fondamental", a été et reste que je ne considère pas qu’un Bachar , ex tortionnaire de communistes syriens(1) est à considérer comme un "moindre mal".

       Qu’il faudrait s’interdire de qualifier d’adversaire de classe , au prétexte que les contradictions inter-capitalistes, en font une cible des pourris qu’avec toi je combats.

      Notre approche divergente ne m’étonne pas puisque toi, tu peux affirmer
      (pardonne le"gras")

      Et ce que je dis là c’est ce que pensent les Syriens, les Kosovars, les Gazaouis, le Libyens, les Irakiens et tous ceux qui sont ou serons les prochains sur la liste et qui ont pu goûter les bienfaits de la "libération" par nos alliés outre-atlantique ; et maintenant à nos frais par nos mercenaires de la Légion étrangère ou du 1er RPIMA...


       
      Moi, je suis moins sur que toi -ou moins bien informé- de ce que peuvent penser les masses "arabes" sous le feu croisé d’adversaires qui n’ont que foutre de ce qui peut motiver un travailleur, un jeune, une femme vivant dans ces régions..

      Du coup, quitte à passer pour un vieux con qui ne peut pas se débarrasser d’une boussole marxiste , et qui , nul en nouvelles technologies, se méfie des GPS d’opportunisme stratégique pour liquider le Capitalisme , bien que nous soyons en période de Fêtes, je ne te ferai pas cadeau d’un semblant de consensus faux-cul..

      Meilleurs voeux pour toi et les tiens, Amigo

      A.C

      (1)
      Je fais allusion à ce que tu rappelais un jour- c’était d’ailleurs toujours suite àun article de GRESH...en septembre 2012.

      .(OUI..je monte des dossiers pour"mon" grand Soir qui préparera TON dernier petit matin !)

       :)

      http://www.wwww.bellaciao.org/fr/spip.php?article129987

      Et en plus quand Bashar al Assad et son papa étaient les hommes des Américains et torturaient pour eux on vous a jamais entendus gueuler nulle part.

    • Et en plus quand Bashar al Assad et son papa étaient les hommes des Américains et torturaient pour eux on vous a jamais entendus gueuler nulle part.

      Et je persiste et je signe.

      Parce que c’est alors qu’il fallait taper, et surtout pas laisser l’initiative de jouer aux "libérateurs" à ceux qui drivaient alors les "tyrans".

      Une anecdote : Un jour, alors que j’étais encore en plein dedans, (le PCF), j’écris un papier pour un journal de section sur les événements à Gaza, ou le Hamas venait d’être élu et ou les Israéliens commençaient à devenir nerveux et assassinaient à tour de bras femmes et enfants sous prétexte de zigouiller proprement le Cheik Yacine.

      Une Camarade de ma cellule, vétérante ancienne Résistante FTP, et décédée depuis dans son lit de mort naturelle, intervient et parvient à convaincre les autres que mon intervention écrite était inopportune car elle risquait de nous mettre à dos, (Au dos du PCF), la communauté "juive" et surtout "sioniste" en permettant de faire l’amalgame entre les uns et les autres.

      Mon inter n’a pas paru... Et tu vois, quant il y a eu le "génocide" des Palestiniens de Gazail y a trois ans, (Oui je dis bien "génocide", vu le pourcentage par rapport aux populations et les intentions de criminels), alors que personne ne bougeait un petit doigt autour de moi, chaque fois je pensais que si on n’avait pas fermé notre gueule avant, Communistes en tête, y aurait eu peut-être moins de dégâts.

      Quant à ma "connaissance" du Monde Arabe, du Maghreb en particulier, si tu tiens si bien tes archives sur mes interventions ici, tu ne dois pas ignorer que j’ai perdu un ami cher, "disparu" après les événements en Libye après qu’il ait vu sa famille assassinée par les Tomahawks de la Coalition des Assassins.

      Il était pas Ghadafiste inconditionnel, et même si musulman, certainement pas islamiste, ou pas plus que l’ensemble de la population des lieux.

      Mais s’il l’était pas alors, comme je le connais, je suis certain qu’aujourd’hui il l’est s’il est encore de ce Monde. Et que chaque fois qu’il égorge un de ces enc...s ça renforce sa conviction de ce qui est bien ou mal et de qui a tort ou raison.

      J’espère qu’il est aujourd’hui en train de zigouiller un maximum d’assassins envahisseurs de son pays, et les Quataris en premier.

      Tu vois moi aussi j’ai mes archives. Et une mémoire d’éléphant. Et en plus les pays dont souvent je parle j’y suis allé et j’ai vu et j’ai connu. Et pas avec le Club Med.

      Alors je le répète, il y a 20 ans si j’avais pu aider et soutenir physiquement les Camarades résistants syriens pour tailler des croupières à Assad ou à son Papa, je l’aurais fait avec plaisir.

      Mais aujourd’hui je suis prêt à lui filer la Médaille de la Patrie en danger face à ce que lui et son Peuple affrontent et subissent. Et la même à Poutine, en prime. Et même à cotiser pour ériger une statue à Ghadaffi.

      Comme tu vois, y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Et quant ils ne le font pas les événements savent souvent leur rappeler ou se trouve leur devoir, sinon simplement ou se trouvent leurs intérêts les plus élémentaires.

      Comme tu le sais aussi je suis de ceux qui pensent que tôt ou tard nous allons être confrontés ICI aux mêmes problèmes. Et qu’alerter sur comment ne pas se faire entuber et ne pas rouler pour nos ennemis direct, y compris en s’unissant stratégiquement à d’autres plus lointains qui ne pensent pas obligatoirement comme nous, ça fait partie du devoir d’un vrai révolutionnaire.

      Et même de la Défense Civile Citoyenne pure et simple.

      Je sais, en disant ça je passe pour un enfoiré d’arriviste ou un rêveur.

      Mais si ça peut sauver une seule vie, d’un seul innocent, ou si ça fait avancer d’un seul mètre une "cause humaniste" qui n’a pas cessé de reculer depuis 50 ans, ou si quelqu’un me lit et penses que j’ai même simplement 10% de vrai dans ce que je dis ou j’écris et qu’il prend la relève, ça n’est encore pas cher payé.

      Et c’est aussi pour ça que je passe autant de temps derrière un clavier. Mais aussi ailleurs, en plus concret, sur le terrain ; au lieu d’aller à la Pêche ou à la Montagne.

      Ce que je fais aussi, rassures-toi, dès que j’ai une minute de libre.

      Chacun voit midi à sa porte.

      Moi la mienne, de porte, aujourd’hui plus personne n’y passera que je n’ai dûment accepté, surtout pas en piétinant des convictions profondes que j’ai pu valider sur le terrain au fil de quelques décennies militantes, et les sacrifices de mes parents. Au nom d’un politiquement correct au service de mes pires ennemis, d’un arrivisme au service des assassins, ou un infantilisme béat digne d’accros au LSD.

      Mais évidemment tout ça ça ne regarde que moi. Libre à chacun d’en prendre ou d’en laisser du moment qu’on ne cherche pas à me contraindre.

      On peut même me "modérer" me "censurer", charbonnier est maître chez lui et contrôle ce qu’il veut chez lui ; et si je ne parle pas ici je parle ailleurs, ou dans les petits cercles d’amis, et de proches, ou moins proches.

      Et je suis pas le seul dans ce cas.

      Et crois moi, y a longtemps que j’ai pas besoin de Gresh pour être informé sur certains sujets. Surtout avec un ou deux ans de retard.

      J’ai, y compris des marqueurs, en direct, de certains lieux ou tout ça se passe et se concocte.

      Le boulot d’analyste géopolitique y a pas qu’à la CIA que ça se pratique. ((- :

      Cordialement,

      G.L.

    • Et crois moi, y a longtemps que j’ai pas besoin de Gresh pour être informé sur certains sujets. Surtout avec un ou deux ans de retard.

      Cet article de Gresh date de décembre 2013..
      Pour le reste, ne crois pas que j’ai "besoin de GRESH" pour unique informateur

      Pas plus que je n’avais besoin de tel journaleux hispanisant pour savoir ce qu’il en était du mouvementant antifranquiste, bien avant d’être majeur...

      Alors qu’avec mon popa et sa vielle Dauphine, on était "touriste" s’arrétant à Perpignan pour remplir le coffre de"TREBALL", le journal communiste du PSUC , Afin que des ouvriers de Gérone découvrent, à la prise de poste à 7h du mat, un ex cadre de la 3° Internationale, reconverti en bristroquet-bouchonnier assigné à résidence en Catalogne, après que les pétainistes l’aient livré aux nazis, pour camp de concentration à Djelfa puis livraison à Franco pour "vacances à Carabanchel"... son gendre-mon père- exFTP et le petit fils déjà"stalinien"grade gueule -bien que n’ayant rejoint le pC qu’à 29 ans et n’ayant jamais connu la J.C, leur glissant le journal de classe..., avec l’aide de deux trois prolos qui risquaient la taule sinon plus..
      Oui, nous sommes de vieux renards de la guerre des Classes, chacun avec son parcours..

      Mais, peut-être parce que j’ai tiré des profondes convictions personnelles sur les"chemins de la REVOLUTION"...nous resterons sur cette divergence.

      Y compris sur ma conviction d’un BESOIN de confrontations concernant informations et opinions de garçons comme GRESH

      Qui n’est pas un perroquet des thèses de l’Impérialisme.

       Cela ne fera pas, à mes yeux, de toi, un champion du manichéisme, et du refus de considérer le"gris" commeune couleur utile entre le"blanc" et le noir".

       Pas plus j’espère tu ne verras en moi le "naîf" qui commente les luttes avec le seul repère de"l’émotion" face aux cadavres de gosses, dont nous ne serons jamais s’ils auraient pu un jour être sensibles aux arguments marxistes de classe, ou kamikazes de Fous de Dieux que je hais !

      Sur ce, je t’embrasse

      comme d’autres à la russe et sans "langue"..de bois)

       :)

      A.C

      Nous parlons de nos "vies" et ceux que cela amuse ou irrite doivent comprendre que c’est pour étayer nos dires..

      Pour te suivre sur la question palestinienne, j’ai souvenir qu’étant pompeusement "responsable du Secteur Intellectuel et culture" au PC 33, j’ai animé un débat auquel participait, puisqu’ils étaient en visite en Gironde, deux membres du BP de l’ex PCUS..(juste après l’arrivée de"Gorby")

      Je me souviens encore de la gène de deux membres du C.C de mon département,du journaliste del’Huma qui couvrait le déplacement,... et de la façon dont l’interprête popoff et les deux "dignitaires" encore soviétiques pour peu de temps, avaient réagi à mon propos pourtant relativement"simple" :
      "N« ’estimez vous pas, que le PARTI, en URSS, sa Direction et donc l’ETAT soviétique, n’ont pas, concernant la PALESTINE et les questions d’émancipation dans le Proche et Moyen Orient, fait passer les intérêts géostratégiques, économiques, de l’URSS...avant le souci premier de solidarité internationale ?"..
       »

      Depuis tel ex correspondant à Moscou de l’Huma, tel responsable de laPOLEX du PC(alors dirigée par Gremetz) m’ont "rassuré" : ils partageaint mon opinion

      ..mais à voix si basse qu’on ne les a jamais entendu..

       :)

  • en plus d’alain gresh , il y a robert solé fin connaisseur de l’égypte , et un livre récent de jacques somolin sur le questionnement des débouchés des révolutions arabes et attendons une étude historique du niveau d’éric hobsbawm pour la suite.

  • on ne peut pas gagner la bataille des idées avec des discours à l’eau tiède qui renvoit tout le monde dos à dos y compris lorsque des impérialismes s ’affrontent , il y a toujours moyen de faire le tri et de retenir la position la plus proche des positions de classe , c ’est pourquoi j’ai toujours été avec ceux qui tout en refusant de choisir un camp contre l ’autre en LYBIE , en SYRIE , et maintenant en UKRAINE, se sont clairement exprimés, dans la situation géo-politique actuelle , en faveur des pouvoirs en place ...

    OUI, j ’étais contre l’intervention en LYBIE et donc contre l’élimination de KADAFI , OUI je suis pour la victoire du camp ASSAD contre l obscurantisme soutenu par l occident , OUI je suis contre l’intégration forcé de L UKRAINE dans l UE car même si dans ces trois cas on a affaire à une aspiration d au moins une partie du peuple à davantage de démocratie , cette aspiration est détournée et récupérée à son unique profit par le pire des impérialisme , celui des USA et de ses alliés européens , alors dans ce cas je pense que la seule position de classe , c est de soutenir provisoirement tout ce qui faire barrage à cet impérialisme ;même si celà nous fait soutenir ce que l’on appelle des dictatures et un autre impérialisme ; LA RUSSIE de POUTINE .

    à moins de vouloir participer au bal des faux-culs ( n est ce pas le FDG le NPA le PS et toute notre brave gauche politico-syndicale ) entre deux maux il faut chosir le moindre pour les peuples concernés et pour l’avenir du monde .