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Assassinat de R. Luxemburg. En cette année 2014, plus que jamais ne pas oublier

par c.a.r.l.

Publie le samedi 18 janvier 2014 par c.a.r.l. - Open-Publishing
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L’assassinat de Rosa Luxemburg le 15 janvier 1919 - En cette année de toutes les célébrations officielles de la grande boucherie de 2014, plus que jamais, ne pas oublier !

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Tableau de Ehmsen, lafin des spartakistes

L’assassinat de Rosa Luxemburg, une logique social-démocrate

Sinistre année à venir. On va voir tout au long des mois la célébration éhontée de la guerre de 1914-1918. On va de nouveau masquer la logique impérialiste implacable qui a mené à ces millions de morts pour rien. On va de nouveau masquer la collaboration de la social-démocratie à cette boucherie. On va de nouveau taire l’assassinat de ceux qui après avoir combattu la guerre, ont été assassinés pour fait de révolution.

Aussi cette année plus que jamais, pour ce 15 janvier, il faut parler des assassinats de Rosa Luxemburg, de Karl Liebknecht, de Leo Jogiches, de la révolution spartakiste ; assassinats voulus par une social-démocratie au pouvoir et au service du capitalisme et qui, après avoir conduit le mouvement ouvrier à la guerre, a tué l’espoir en assassinant avec et au travers eux la révolution.

Pour une note d’espoir cependant : à voir absolument le road movie d’une gamine qui part sur les traces de Rosa Luxemburg : "Ich bin eine Terroristin", de V. Gaudissart (distribué par l’Harmattan).

L’assassinat de Rosa Luxemburg le 15 janvier 1919 - Ne pas oublier !

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée.

Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l’on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel.

Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts.

Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d’une guerre impérialiste qu’ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre.

Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l’exploitation et dont elle s’était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait.

Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d’autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches. Comme eux, la révolution, et ceux qui se battaient pour elle, fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se développer aussi facilement ?

Une chose est sûre cependant, l’assassinat de Rosa Luxemburg n’est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés.

Et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d’une volonté d’éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié : la révolution.

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Messages

  • Grandeur et limites de la Revolution allemande des années 1920 :

    ..........Le « gouvernement révolutionnaire » fut formé le 10 novembre, le deuxième jour de la révolution à Berlin. Ce jour- là, les Indépendants de gauche et les spartakistes avaient fait leurs propres préparations pour résoudre la question du pouvoir.

    Ils appelèrent à une assemblée des délégués des travailleurs et des soldats – un délégué pour 1 000 travailleurs et pour chaque bataillon de soldats. Mais lorsque l’assemblée se réunit au Cirque Busch les révolutionnaires se rendirent compte que les choses n’étaient pas telles qu’ils l’espéraient.

    Les dirigeants sociaux-démocrates avaient mis en branle tout l’appareil de leur parti pour assurer leur domination sur l’assemblée. La veille, alors que la révolution faisait rage dans les rues, ils avaient constitué leur propre « comité d’ouvriers et de soldats », constitué d’une douzaine de travailleurs sociaux-démocrates triés sur le volet et de trois dirigeants du parti.

    Ces derniers avaient alors lancé des milliers de tracts dans les casernes demandant qu’il n’y ait pas de « lutte fratricide ». On donna à des soldats politiquement naïfs l’impression que quiconque mettait en question le
    besoin d’une unité inconditionnelle entre les différents partis « socialistes » était un scissionniste, un naufrageur, un saboteur.

    Plus de 1 500 délégués s’entassèrent dans la salle de réunion. Les sociaux-démocrates s’étaient arrangés pour que es soldats soient là plus tôt, de telle sorte qu’ils prenaient presque toute la place dans la salle, obligeant les délégués ouvriers plus expérimentés politiquement à trouver refuge dans les balcons.
    Les soldats n’étaient pas intéressés par les subtilités du débat. Beaucoup agitaient leurs poings et leurs fusils. Il y avait de fréquentes interruptions des intervenants – en particulier de ceux qui semblaient remettre en cause le slogan d’unité à tout prix. Il était difficile, dans cette atmosphère, pour les délégués de gauche d’objecter lorsque les notables sociaux-démocrates prirent en charge la tribune.

    Ebert parla pour eux. Il annonça la formation d’un gouvernement de coalition « purement socialiste » avec les indépendants. Haase monta ensuite à la tribune et répéta le même message. Pour les masses présentes il semblait que la révolution était terminée. Leurs dirigeants les plus connus étaient unis. La dernière chose dont il pouvait être question était davantage d’effusion de sang.

    La résolution adaptée à cette assemblée avait une sonorité assez révolutionnaire. Elle proclamait que l’Allemagne était une « république socialiste » : « Les détenteurs du pouvoir politique sont maintenant les conseils d’ouvriers et de soldats. (...) La paix immédiate est le mot d’ordre de la révolution. Des salutations fraternelles seront envoyées au gouvernement des ouvriers et des soldats en Russie ».

    Les soldats n’étaient pas contents lorsque Liebknecht mit un bémol à l’euphorie révolutionnaire. « Liebknecht, très calme, mais incisif, n’a pas la partie facile : l’écrasante majorité des soldats est contre lui, hachant son discours d’interruptions, d’injures, le menaçant même de leurs armes, scandant : « Unité ! Unité ! » à chacune de ses attaques contre les majoritaires. ».10

    Malgré tout il continua, mettant en garde les délégués contre les sociaux-démocrates « qui vont aujourd’hui avec la révolution et qui avant-hier encore étaient ses ennemis. (...) La contre-révolution est déjà en marche, elle est déjà en action, elle est au milieu de nous ! ».11

    Les avertissements de Liebknecht n’eurent aucun effet sur les soldats. Ils insistèrent pour désigner 12 soldats sociaux-démocrates majoritaires dans un Exécutif des Conseils d’ouvriers et de soldats de Berlin, aux côtés de 12 ouvriers – six venant de chacun des partis sociaux-démocrates.

    L’Exécutif berlinois des Conseils nouvellement élu proclama son droit à contrôler le gouvernement. Il était, pour l’instant, le pouvoir souverain. Mais il était entre les mains des partisans du SPD. L’organe de la révolution était contrôlé par ceux qui avaient peur de la révolution.12 ........

    http://www.marxists.org/francais/harman/1982/lrp/harmanrevolutionperdue.pdf