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RAS LE BOL DU PRODUCTIVISME

par 2ccr

Publie le mardi 15 avril 2014 par 2ccr - Open-Publishing
14 commentaires

Il y a urgence à dénoncer sans faille « l’irresponsabilité écologique » du gouvernement et la tyrannie actuelle du productivisme et son alliance idéologique avec un consumérisme des faux-besoins, des grands projets inutiles, des inégalités ; le réchauffement climatique, la destruction de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles ne concernent pas qu’une « problématique écologique ». En plus de la « question sociale », ils posent une question fondamentale, celle de l’urgence à transformer radicalement la société.

Et c’est d’abord à la société elle-même, à la population, de s’en mêler : pour reprendre la main grâce à une coordination démocratique de la production, qui permette la transition écologique, la promotion du bien vivre, la création d’emplois utiles et facteurs d’égalité sociale.
Reconversion industrielle : ce sont l’ensemble des filières industrielles qui devront être redéfinies démocratiquement pour permettre, par des objectifs sociaux et écologiques, de redonner un sens social et écologique aux activités productives dans le sens d’une réduction générale du temps de travail.
En matière d’énergie, nous devons remettre à plat les choix énergétiques actuels : renoncer au nucléaire et remplacer les énergies fossiles. Un tel débat devra intégrer toutes ces dimensions : l’épuisement des ressources, le climat, la précarité énergétique, le refus de la privatisation qui fait exploser les coûts et les risques, le financement de la sobriété et de l’efficacité énergétique. L’énergie doit devenir un bien public commun géré démocratiquement.
Il faut aller vers une agriculture paysanne de qualité et de proximité, sans OGM ni produits toxiques, autonome des ressources non-renouvelables, favorisant les circuits courts, reposant sur une juste rémunération.
Dans les transports, il faut abroger les lois de libéralisation du rail, développer le ferroutage, le transport ferroviaire et maritime côtier, et aller vers un service public et démocratique des transports publics pour offrir notamment des transports en commun gratuits et de proximité.
Pour tous les biens communs, l’eau, l’énergie, la biodiversité, la forêt et les sols…, nous revendiquons des gestions publiques et décentralisées impliquant les usagers et la gratuité de l’usage des besoins de base ainsi que la progressivité des coûts pour les usages secondaires, jusqu’à des prix décourageants pour les usages inutiles et les gaspillages.

Tout cela ne sera socialement et écologiquement pertinent que si nous relocalisons notre économie : réduction des transports de marchandises évitables, coopération entre les peuples et les territoires sur les politiques sociales et écologiques. Ce qui signifie que nous devons refuser l’exploitation et la domination subies par les populations du Sud global, qui sont l’autre face de la mondialisation capitaliste et productiviste. Comment faire semblant d’ignorer que le nucléaire en France signifie le pillage du sous-sol nigérien par Areva ?

Le capitalisme n’est pas qu’un mode de production, c’est un mode de vie, le modèle d’une vie aliénée. Au sud de la planète comme de l’Europe, s’expriment de nouvelles façons de dire l’émancipation : du « buen-vivir » amérindien à l’eudémonia (bonheur, bien-être) grecque. Nous entendons aussi ces interpellations ici. Pour nous, la nécessaire réduction des consommations ne peut conduire à l’austérité, cela signifie que nous rejetons le consumérisme qui piège en premier les classes populaires et pousse à acheter sans pouvoir poser la question de l’utilité sociale, de la provenance, des conditions de travail, des déchets. Il nous faut donc mener la lutte des classes dans le domaine de la consommation comme dans celui de la production : nous devons dénoncer l’infernal triptyque de l’obsolescence programmée, de la publicité et du crédit.

La tâche est immense. On ne sortira pas de la crise écologique sans mettre en place, ici et maintenant, des pratiques alternatives d’expérimentation et d’autonomie. Un nouveau modèle d’émancipation doit commencer à émerger, qu’on l’appelle : socialisme antiproductiviste, écosocialisme, société écologique libertaire ou société d’a-croissance…

http://2ccr.unblog.fr/2014/04/08/ras-le-bol-du-productivisme/

Messages

  • N’étant pas habitué à la critique je trouve ce texte très vrai et je pense que par exemple Pierre Rabhi est beaucoup plus révolutionnaire que beaucoup d’intervenants sur ce site dont certains se réclamant du communisme ont le pouvoir de censurer les autres.

    • De toutes façons, il n’est pas "communiste" de s’approprier matières premières et sources d’énergie en n’ignorant pas qu’il n’y en a pas pour tout le monde ni maintenant ni pour ceux qui nous suivront (et encore moins en refilant des déchets nucléaires enfouis sous 150 mètres d’argile comme à Bures, avec une durée de vie/mort de quelques milliers de millénaires).

      Il serait sympa de revenir aux sources du socialisme (partage) pour repenser l’alternative. Le "plein emploi" est plus à trouver du côté de l’agriculture que de celui de l’industrie. Mais comment et avec qui (organisations ?) on y arrive ?

    •  :)

      OUI !!

      Ce blog de l"ami GIL est très"révolutionnaire" ..du moins tel que ce concept est parfois utilisé chez des"altermondialites " des"anticapitalistes du stylo" ", .

      Il nous change comme tu le dis, défenseur d’un droit d’expression que tu sais menacé ici..., du verbiage "communiste" !

      En effet, chacun , s’il entend un tant soit peu fermer sa BIBLE marxienne, est cap’ de piger la cause des maux qui nous tuent !

      Cela nécessite d’en finir avec les mots..archaïques

      C’est ce que ce brave rédacteur , comme le premier milittantEELV venu, de la frange"bobo" des ex traqueurs de staliniens , a compris

      Faire hausser les épaules avec des couplets vieillots comme APRROPRIATION SOCIALE des MOYENS de PRODUCTION et DesBanques..serait dommage !!

      Non, parlons sans rappeler que"QUI POSSEDE, DECIDE"

      Restons dans le flou, soyons modernes, bordel !

      Capitalisme à flinguer, prétendez vous, pauvres tares stalino-bellachiaennes" !

      CCR vous rappelle à l’ordre..
      Les COUPABLES sont pourtant là, devant vos yeux, banan

      es !
       :)

      l’irresponsabilité écologique » du gouvernement et la tyrannie actuelle du productivisme et son alliance idéologique avec un consumérisme des faux-besoins, des grands projets inutiles, des inégalités

      Ah, ma chère, ce "consumérisme débridé", mettons y un terme !

      Chacun sait qu’un yaourt BIO remplace un steack..surtout les 30 derniers jours du mois Quand on galère comme 5 millions de chomeurs, 8millions de gens vivant au dessous du seuil de pauvreté, trop mal nourris avec des tonnes de denrées remplies hyperglycérides dangereuses -entrecôtes-ceps, poularde aux truffes, caviar, langouste -il faudrait s’autodiscipliner un peu, que diable !

      Quant au pro capitalisme objectif qui consiste à jeter ses kleenex btrempés de larmes de rage, en apprenant qu’on est viré de sa taule, dans un caniveau ..qu’on pollue.., comment qualifier cet acte ?

      Il ya même, me dit on, des insconscients qui , à bout, se jettent dans mon département , du haut du pont dePierreà Bordeaux, dans un estuaire, la Gironde, qui n’"en peut plus" !

      Il est déjà touché par le réchauffement de la planête, au pointqu’à Blaye, près de la centrale nuclaire à détruire pour la remplacer immédiatement par une fabrique de bougies BIO,..les anguilles survivantes cuisent dansl’eau.!!

      Cce quipermet cependant une économie d’huile pour les bouffer, r..elles sortent prêtesà la (sur)conso

      Et encore, Jean 1° : On a pas trop de sangliers en Gironde./.

      .Sinon comme à ALES avec les"viandards"genre LR et son gang des quatre-quatre.. Ô putain, le Capitalisme peut se reposer sur ces deux oreilles !!

      Sans "CCR" et ses liens (tels le Grand soir), sans cet horizon enfin visible,que deviendrions nous, ?

      TU as raison Jean 1°, consumérisme et censure de B.C , voilà l’ennemi..

      CCR , qui parle le patois socdem comme tout citoyen de Boboland, a bien compris que tout repose sur des nouvelles règles de"bonne conduite" entre les renards et les poules..CE qui évitera de faire hurlerla SPA , qui défendrait les Droitsdu RENARD..Si nous les chassions du poulailler, comme devulgaires ROMS du 6° Arrondissement..

      Tiens, la "dette", !

      Tout le mondenous explique qu’il faut vite la rembourser, vu qu’on va se faire taper sur les doigts par l’UE, le FMi etc etc..

      Nous, les "communistes censeurs" , on prétend que NOUS n’avons pas à la REMBOURSER

      .Les ETATS capitalistes ont gavé le Capital(excuse le jargon grossier)
      Il serait assez curieux qu’un gang de trafiquants qui serait demanteléaprès avoir intoxiqué des générations de jeunes,
      ............. demande qu’on lui rembourse les frais de location du local ou il entreposait la drogue depuis des décennies.!!

      CCR a bien intégré les solutions de la famille Boccara et autres économistes pécéiens, de lagauche du pS

      Pour réduire le déficit, il faut aussi réduire radicalement les dépenses entraînées par le remboursement de la dette publique, dont la partie illégitime, insoutenable, odieuse et/ou illégale doit être annulée

      La partie LEGITIME, pauvres minables roses, c’est QUOI ?
      Cela a profité à QUI ?
      l
      C’est aussi con que des propositions socialistes parfois reprises par des rigolos de la CGT Finance,s concernant la séparation des activités de spéculation desBanques de ce qui devrait constituer leur"vrai mission" au services des usagers( "particulierse et entreprises)

      Un peu comme si pour éviter que la pédophilie ne pourrisse la jeunesse, on demande à l’Evêque de sa ville de mettre un grillage protecteurdans les colos cathos, entre la partie"RESPECT desMômes" et l’endroit" Laissez venir àmoi les Petits Enfants"
      Ce que je balancen’est pasplus con que ce qu’écrit lauteur de ce"billet"

      La différence c’est quemoi, je lefais volontairement !!

       :)

      Bref, ce papier remplacera, si je l’imprime, quelques centimètres de P.Q dans mes chiottes.
      Recyclage et anticonsumérisme ouf.

      Que Pierre Rhabi aille se.. rhabiller pour changer un peu son costard rose vert

      A.C

      Jean 1°, ne m’en veux pas, nous les pseudos"communistes" tu nous enlèvesnos ciseaux de censeurs, la photo de Marchais, et on est" à poil"..Des nuls....

      Je m’étonne même qu’un type comme toi continue à venir se compromettre ici....

      Bonjour chez toi..à tes enfants Jean 2, Jean3

      chutt :Jean rigole, Amigo.., de ton enthousiasme antiCON-sumériste

    • Oh merde alors,je croyais que tu t’étais autoproclamé G.O. des obsèques de baudis et que ce temps disponible nous laisserait un peu de paix sur ce site très attrayant au demeurant . S.T.P. A.C lâche moi et retourne te recueillir à Colombey les 2 églises sur la tombe du grand homme ou fait 1 safari sangliers avec L R et son 4x4 (rempli de pastis dont je tairai la marque car je mets Pasqua dans le même S.A.C. que ceux suggérés ci-dessus) sur les communes limitrophes d’Alais (Alés) et demande lui si, dans le cadre de la lutte des classes, des grands défenseurs du capitalisme comme "ceux suggérés ci-dessus" doivent être exonérés de tout reproche et finalement être considérés comme des "amis".

    • S.T.P. A.C lâche moi

      mon pauvre Jean 1..Je n’ai pas à te lâcher !

      , car nous n’avons vraiement RIEN qui puisse nous unir, mon pôvre.

      .Je remarque , sans m’en étonner, que ma riposte au thèses fumeuses des combattants anti-productivistes ne te conduit qu’à l’insulte .

      J’étais stalinien et me voilà gaulliste !

      Si je n’ai n’ai rien à voir avec les voyous que Pasqua commandait, par contre, toi,bonhomme, et quelques bobos geignards jouant parfois aux anars , je vous mets dans le même S.A.C que les opposants socialistes à Valls, les néo FTP..de la Résistance FDG, et un quarteron de DRH qui sont en manque s’ils ne "consomment. ;pas leur militant communiste au petit dej !

      Le piren’est pas le niveau cu-cul de ta réponse..
      C’est que tu ne rends même pas compte que tu te ridiculises...

      J’arrête, sinon je mériterais un blame : on ne piétine pas certains adversaires à terre, , même du pied gauche : cela ne porte pas bonheur.

      ADIEU, Jean °, pour moi t’es mort.

       :)
      Cela n’est pas étonnant
      Wiki m’apprend que :

      Jean I de France, dit «  le Posthume »1, roi de France et roi de Navarre, était fils posthume de Louis X le Hutin et de Clémence de Hongrie. Né dans la nuit du 14 au 15 novembre 1316, il ne vécut que cinq jours. Il fut enterré dans la basilique de Saint-Denis. Le comte de Poitiers, alors régent, fut proclamé roi de France sous le nom de Philippe V

       :)
      .
      A.C

    • " étant pas un habitué de la critique ..." !!!

      après ce que je viens de lire JEAN connait 1 qui ferait mieux de la fermer .

    • Oh ! le duo s’est reformé.
      R P lors d’une précédente discussion je t’avais vainement posé la question suivante :
      "pendant la guerre 1939-45 aurais-tu été collabo ou résistant ? tu pourras l’ouvrir après ta réponse.
      A.C je dois reconnaître que tu as du métier car dans tes interventions tu es une véritable anguille comme tous ces politiques qui nous enfument pour payer leurs frasques avec la complicité des banquiers détenteurs de la soit disant dette.Je suppose que tu as du par le passé te proposer à 1 mandat électif et gagner.De toute façon tu as mis le pied dedans et ça pue ,prends une douche tu as le temps.

    • oups !

      Attention là, gamin
      C’est plus de l’insulte c’est de lasaloperie !

      tant pour Richard(tu mesures ce que tu envoies, p’tit mec ?) que pour moi, banane !
      Oui,’ai été élu pendant 18 ans en reversant mes indemnités à ce quiétait alorsmon Parti.

      En y "gagnant" un cas de discrimination professionnelle rarement atteint !
      Les banquiers , moi pauvre tâche, c’était mes patrons, avec un PDG , capitaliste le plus écouté deSarkosy..Et j’étais celui quileur avait planté la CGT.., et une orga communiste dans la boite !

      Qui en plus, se "farcissait" aux législatives, le Baron Aymar Achille Fould, Ministre giscardien et un des plus fortunés clients de ma boite !

      Je le dis au modérateurs : SVP laissez ce commentaire de ce type

      Chacun jugera de ce qu’est soit un troll , soit un pauvre type que oa haine de classe rend dingue !
      Soit les deux.

      Richard stp, ne réponds pas à ce voyou..

      A.C

  • avec l’ "intervention" de jean I j’ai hésité à poster mon commentaire.

    la prise en compte de la finitude de la terre et des ressources peut faire partie sans problème du bagage du mouvement de l’émancipation.

    le capitalisme c’est la rotation de plus en plus rapide du capital pour sortir toujours plus de plus value ; cela n’est possible que dans le cadre d’une production toujours renouvelée qui fait fi des générations futurs.

    un communiste ne peut pas dire que le productivisme n’est pas un problème ; bien au contraire et ce n’est que l’avènement d’une autre civilisation qui peut, peut être, résoudre cette quadrature du cercle et certainement pas le capitalisme dont le moteur est la consommation à outrance synonyme de ventes et donc de profits.

    pour les seuls écologistes conséquents sont les militants du mouvement de l’émancipation.

    notre objectif, bordel de merde ce n’est pas de se goinfrer comme les bourgeois, c’est de permettre l’avènement d’une société débarrassé de l’exploitation et du salariat

    aux producteurs (qui sont aussi les consommateurs) de décider quoi produire et comment dans le respect de tous au présent et en pensant aux générations futures.

    • Pierre Rabhi a un gros aspect "curé " en sandale qui prêche pour que nous soyons tous et toutes en sac ! Contre l’avion, les grosses bagnoles ok mais pas l’austérité monastique ! Excès !

    • Je partage pas mal de tes réflexions ;

      Ce qui devient "chiant" c’est que les thèses de certains-et ce sont ceux là que je visais en polémiquant avec Jean1-avant qu’il ne"dévisse" , sont là pour faire des problèmes REELS de surconsommation, de gaspillage, de pollutions, un cocktail d’enfumage afin que le travailleur fasse la sourde oreille aux communistes qui osent encore évoquer le Capitalisme comme source du malheur.

      .En ces temps ou les racketteurs depouvoir d’achat, de champions d’Austérité renforcée font le forcing(exemple des annonces"courageuses" de Valls hier), je préfère prendre le risque de passer à côté de questions importantes..pour tenter de débattre des questions ESSENTIELLES

      Même si mapropre histoire m’a vacciné à jamais contre l’idée que l’appropriation sociale des grands moyens de production et d’échanges, la classe ouvrière au pourvoir(nous ajoutions "un Parti communiste influent et actif"), suffisaient pour que le Socialisme enfante de l"Homme nouveau" .
      Il serait en capacité de prendre en compte TOUT ce qui devrait-c’est ton souci que je partage- permettre de vivre autrement qu’en révant de la dernière marque de pompes et en se contre foutantdes conséquences environnementales -et de santé -s’agissant de ce quiconcerne l’éco-système

      De ce point de vue, je lis toujours avec attention le blog de l’ami Jean ZIN, un adepte de Görz
      http://jeanzin.fr/

      Et celui qui fut un des mes "maitres" , parce que dans la même cellule du PC quemoi quand j’ai adhéré , et longtemps complice de "direction" pécéienne girondine, , Alain ACCARDO , sur ces questions, lui, marxiste "sérieux", qui a quitté le Parti et longtemps cheminé aux côtés de Bourdieu, m’aide aussi à me débarrasser de quelques réticences à "travailler" ces notions de"productivisme"....

      Dans une interview , Alain A. répondait à la question

      Q.7 - Dans Le petit-bourgeois gentilhomme, vous prônez, p. 84, le refus de participer à l’orgie consumériste et une forme raisonnée et maîtrisée de consommation, comme un aspect essentiel (mais non exclusif) du combat à mener contre le capitalisme. En quoi ce discours se différencie-t-il de ceux des sociologues de la massification dont se moquait Bourdieu ?

      de la façon suivante
      (extrait)

      R.- C’est une chose de constater des phénomènes objectifs (et mesurables) de « massification » sur le marché de l’offre et de la demande de biens de toute nature (plus de nourriture, de voitures, d’appareils électro-ménagers, d’ordinateurs, de maisons individuelles, d’études et de diplômes, de vacances à la neige, etc.), c’en est une autre d’en inférer, comme ont cru pouvoir le faire certains sociologues, que dans notre « société d’abondance » tout le monde consomme de tout, que les inégalités ont été rabotées, et surtout que la transformation de la population en une masse de libres consommateurs accédant tous au libre marché a fait disparaître la structure des classes sociales et a démocratisé les rapports sociaux.

      À ce genre d’élucubrations (pas tout à fait innocentes) on peut répondre, comme l’a fait Bourdieu dans La distinction en particulier, d’abord qu’en matière d’analyse des pratiques et des consommations il faut être attentif au moins autant à leur modalité qu’à leur matérialité. Monsieur Jourdain peut se payer des pratiques de gentilhomme, mais son argent ne peut lui procurer la manière aristocratique de se les approprier, ce style de vie qui fait encore la différence entre le parvenu et l’indigène de vieille souche.

      Intégralité sur
      http://www.homme-moderne.org/societe/socio/accardo/entr0306.html

      Cordialement

      A.C

      .

    • commentaire qui s’adressait, on l’aura compris à quelqu’un quelque part -

    • je vois que nous avons quelques lectures communes, AC

      le mouvement de l’émancipation sociale est jeune, environ 150 ans, et il doit grandir de ses échecs et savoir prendre en compte les avancées intellectuelles et scientifiques de notre époque et des suivantes MAIS la boussole c’est bien la suppression de l’exploitation et du salariat ; ce salariat qui n’est que la forme moderne de l’extorsion millénaire qu’est le servage.

    • merci pour le lien AC

      j’ai particulièrement apprécié la fin :

      Mais quand on considère les populations comme celles dont nous faisons partie, qu’il est convenu d’appeler globalement « classes moyennes » ou « petites-bourgeoisies », et qu’on constate que le plus souvent, même quand (dans le meilleur des cas) elles critiquent le système, leurs critiques vont rarement jusqu’à remettre en question la pente fondamentale imprimée à leur existence par le système, faute de voir clairement que c’est justement par le style de vie unique qu’il impose (et pas seulement par la « pensée unique »), que le système capitaliste les tient prisonniers et complices (qui ne-veulent-pas-savoir) de ses iniquités morales, de son indigence spirituelle, de sa démesure et de sa barbarie, alors, quand on constate cela, on se sent en droit, et même en devoir, de dire haut et fort : « nous faisons fausse route, réfléchissons aux moyens individuels et collectifs de sortir de cette danse macabre, et même s’il n’est pas possible de couper d’un coup tous les fils qui nous attachent au système, refusons d’être plus longtemps des marionnettes qu’il agite à sa guise. » Une socioanalyse d’inspiration bourdieusienne peut grandement nous y aider.