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Le monde appartient (aussi) à l’humanité-classe !

par CD

Publie le dimanche 22 juin 2014 par CD - Open-Publishing
11 commentaires

Le monde appartient (aussi) à l’humanité-classe !

1 - L’humanité-classe ou la solidarité des peuples-classe du monde !

C’est une utopie mobilisatrice de type communiste ou socialiste

(dans un sens ici transnational qui ne néglige pas le cadre national mais sans le fétichiser).

C’est une utopie évidente car le monde n’est pas seulement coupé en deux entre la Caste mondialisée (1) et le reste de l’humanité mais aussi par d’autres divisions : le clivage national, celui continental, les "blocs civilisationnels" et ou religieux, le clivage de genre, etc. Mais ces entités englobantes que sont la Nation, l’Europe, etc sont elles-même divisées entre des dominants d’en-haut et peuples-classe. C’est en ce sens que l’on peut évoquer de faux "vivre ensemble", de fausse(s) "cohésion(s) sociale(s) ou nationale(s)", de faux "commun(s)". Ce n’est pas tant la perspective qui est fausse que l’hypocrisie qui masque la conflictualité et les multiples rapports sociaux que le néolibéralisme a durci.

La référence à l’humanité-classe est une façon de reprendre ce qu’écrivait l’altermondialiste Christophe AGUITON en 2001 : "Le monde nous appartient" (2).

L’humanite-classe doit devenir Humanité au lieu d’être une sous-humanité, une humanité objet du pouvoir de la Caste, subissant sa domination néolibérale.

L’humanité-classe a vocation à ne pas rester soumise à la Caste mondiale, à l’hyperclasse dominante, à l’oligarchie mondiale.

L’hyper-classe doit mourir sur ces deux traits qui la caractérisent : comme Pouvoir sur l’humanité-classe soit le reste de l’humanité et comme "Tas d’or" c’est à dire comme accumulation de richesse financière et matérielle.

La Caste refuse d’appliquer la justice sociale dans le monde qui implique de déposséder les riches et d’enrichir les pauvres. Au contraire sa logique fondamentale est d’accroitre de façon prédatrice tout à la fois son accumulation financière et ses pouvoirs oligarchiques.

Quand Nasser Mansouri-Guilani (NMG pour les CGTistes) plaide en avril 2004 (dix ans) pour une "mondialisation à l’usage des citoyens" c’est bien des citoyens des peuples-classe qu’il parle, des citoyens de l’humanité-classe, de tous les travailleurs salariés du privé et du public mais aussi des paysans de tout pays, sans considération d’ethnie ou de sexe.

2) Cette position se répète au plan européen.

Il existe un pouvoir oligarchique au niveau européen qui assure sa domination de classe sur tous les peuples-classe d’Europe via l’Union européenne. La critique de l’UE est variable mais indispensable à toute avancée démocratique, sociale et écologique en Europe.

On peut distinguer les peuples-classe de l’Est (très dominés), les peuples-classe du sud de l’Europe (Grèce, Italie, Espagne, Portugal) très dominés aussi par rapport aux autres peuples-classe d’Europe (dont celui de France) dans la mesure ou le niveau de prédation, le niveau d’exploitation des travailleurs salariés du privé et du public y est différent.

Les peuples-classe d’Europe sont appelés aussi à prendre toute leur place en Europe. Il ne s’agit pas "d’en sortir" comme certains communistes nationalistes le préconisent mais d’y entrer et d’occuper toute la place ! Pour cela il faut bousculer l’Union européenne et enclencher un rapport de force à tous les niveaux.

3 ) Les luttes nationales d’un peuple-classe contre sa classe dominante !

Le mouvement socialiste-communiste est ici divisé.

a) Soit le peuple-classe doit toujours et encore "devenir Nation"

Marx préconisait jadis un tel devenir et cette logique est toujours préconisée par certains communistes.

Ainsi Georges Gastaud, communiste "national", écrit : "Dans le « Manifeste », l’internationaliste Marx conseillait à la classe ouvrière de "devenir la nation" pour entraîner derrière elle la masse des exploités. La Commune, premier gouvernement ouvrier de l’histoire, fut le résultat d’une insurrection patriotique contre l’occupant prussien et ses collabos versaillais"

in « Vive la Nation ! » par Georges Gastaud (PRCF)

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article236

Cette piste a été exploitée théoriquement ici :

Peuple ethnique, Etat, peuple-nation chez E. Gellner : « Nations et nationalisme » (Christian Delarue) - Les blogs d’Attac

http://blogs.attac.org/groupe-societe-cultures/articles-cultures-anthropologie/article/peuple-ethnique-etat-peuple-nation

La gauche, la nation et l’émancipation du peuple-classe. C Delarue

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article666

Dans cette perspective - si elle ne débouche pas sur une option droitière de fermeture type "sortir de l’Europe"" - il s’agit alors - à mon sens - de mettre beaucoup plus l’accent sur la constitution du peuple-classe national comme force sociale de transformation interne, ouverte et inclusive, que de valoriser une sorte de fétichisme de la Nation comme le font certains à gauche et le font aussi les serviteurs des bourgeoisies nationales ! C’est gênant ! Parler de "national" n’est pas identique à dire et répéter "Nation" comme d’autres répètent Entreprise, Europe ou Patrie, ce qui introduit toujours de "faux communs" ou l’on trouve ensemble le loup et les agneaux, le renard et les poules !

Dans certains Etat, les peuples-classe peuvent prendre appui sur l’existence d’un Etat social national et sur d’autres conquêtes sociales pour construire un peuple-classe national offensif. Il importe là encore de le dépouiller ce peuple-classe national de tout germe de peste impérialiste car l’Etat social national a beaucoup été construit sur l’impérialisme.

Enfin il y a d’autres dominations ou oppressions à se libérer : le racisme, le sexisme, et aussi la surexploitation de la force de travail qui s’exerce aussi dans les PME et TPE, pas que dans les FMN ou STN !

La question de l’écologie est transversale et ne trouve pas réponse dans le seul cadre national !

b) Soit il y a souci de transcroissance des luttes et les luttes qui commencent dans une région (Bretagne par exemple) s’étendent au territoire national puis dans les territoires voisins.

Le mode dominant de luttes sociales en Bretagne lors de l’automne 2013 n’a pas permis que les luttes en Espagne de début 2014 puissent "transcroitre" car en Bretagne c’était le patronat productiviste qui était souvent aux commandes !

La logique et le "modèle" de la "transcroissance des luttes" implique que l’accent soit mis sur des revendications sociales salariales. Cela ne signifie pas absence de revendications paysannes et de revendications écologiques bien au contraire mais une recherche de revendications communes hors du monde patronal qui défend d’abord la logique de profit !

4 ) L’altermondialisme lutte contre toutes les formes de domination

Il vient de divers modes de luttes historiques mais il change lui-aussi au cours de son évolution. Ce n’est pas par gout du "néo" mais bien parce que certaines théorisations ont négligé l’apparition de dominations dites secondaires que l’altermondialisme a voulu les prendre en charge : sexisme, machisme, autoritarisme, racisme, intégrisme religieux, etc... Le retour des forces fascistes et crypto-fascistes repose la question de ces luttes pour l’égalité dans la liberté et la laïcité !

L’altermondialisme contemporain est marqué par la prise en compte du néolibéralisme et du poids de la finance et de la dette comme pouvoir et ce au niveau mondial ainsi qu’à tous les niveaux territoriaux. C’est pouquoi il y a beaucoup d’économistes non orthodoxes dans l’altermondialisme intellectuel mais il y aussi de nombreux intellectuels venant d’autres champs de pensé . Il y a aussi des différences entre ATTAC et le CADTM comme organisations altermondialistes contemporaines mais toutes les deux mènent des combats contre toutes les oligarchies néolibérales nationales, continentales ou mondiales , contre le FMI, la BM, l’OMC, contre les grandes banques privés (bourgeoisies bancaires mondialisées) . Le soutien à l’ONU est continu quoique critique. La préférence va pour un mouvement de solidarité venant des divers peuples-classe, travailleurs salariés et paysans surtout et contre les diverses formes de domination.

Le CADTM a une composante féministe active comme ATTAC et son groupe "genre". Le MRAP, organisation antiraciste, est membre co-fondateur d’ATTAC et participe à une activité qui lutte contre toutes les formes de racisme. Le CADTM est actif contre le fascisme de par ses liens avec la Grèce.

Christian DELARUE

1) Une caste mondiale contre une humanité-classe.

Note de Christian DELARUE sur « LA CASTE » de David ROTHKOPF - Ed Robert Laffont mars 2009 (330 pages).

http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article2522

2) Christophe Aguiton, Le monde nous appartient, Paris, Plon, 2001.

Messages

  • Je connais la lutte de classes. Ce qui inclut la lutte de tous les travailleurs contre le capitalisme international.
    Je ne connais pas l’Humanité-classe...terme verbeux qui sent la social-démocratie à plein nez.

    • Ce rebat a déjà eu lieu sur BC .Certain social dem sont tenaces.

      Vive la lutte des classes, toute les luttes de classes,RIEN QUE LA L D C !!

    • mais enfin, l’Europe, comme visée, c’est un peu court, relativement à l’idéal - ne serait-ce que de Marx et de la Première Internationale alors que toute cette merde nationaliste n’était pas aboutie.

      le problème est que l’universalisme occidentaliste, eurocentré, des Lumières est loin d’être absent chez certains de nos "marxistes" particulièrement français, le Peuple vs la classe, le genre, la race... comme base d’un dépassement des particularismes identitaires construits par le capital

      mon avis est qu’il n’y a pas de visée européenne, la plus démocratique serait-elle, qui n’entérine l’idéologie du capital et des Etats (nations ou continents régionaux)

      donc oui, rien que la classe, mais toute la classe, y compris quand elle s’exprime depuis la position de femme ou de ’racisée.e’ exploité.e, dominé.e, "expulsé.e" même du prolétariat exploitable, comme le montre Saskia Sassen ("Expulsion")

      donc voilà, y réfléchir

      les communismes comme combats : une exploration des voies de la révolution http://patlotch.com/text/488b2cdb(Patlotch2013)-548.html

      bon courage à toussétoutes

  • C’est du charabia, du baragouinage, de la bouillie pour les chats, mais indigeste !

    • c’ est la NOV LANGUE de tous ceux qui pratiquent l’enfumage des masses et qui derrière les mots cachent leur positionnement réformiste et de collaboration de classe : la lutte des classes internationaliste devient l’humanité-classe , le salaire différé devient le salire "socialisé" , la retraite devient ’le salaire continué ’ etc ...

      les mots ont leur importance et les changer ne mettront pas spontanément les masses en mouvement , çà , c est justement LA LUTTE DES CLASSES qui s’en charge ...

  • "peuple-classe", "humanité-classe", ça fait un peu bisounours, tout le monde il est gentil. C’est de la macédoine interclassiste où le prolétariat est noyé à égalité avec la classe moyenne bobo sauce-dèm.
    Non !! Vive la lutte des classes, vive le communisme y compris contre cette classe moyenne si il lui prenait l’idée de se lever contre nous.

    • Euh, PierreP, je suis complètement d’accord avec toi, mais fais gaffe, la "classe moyenne" n’est pas vraiment un concept marxiste... c’est une invention utilisée pour nommer la "macédoine" dont tu parles avec pertinence. Il ne fout pas reprendre une fausse didée qu’on vient de dénoncer, ça trouble une vision nette de la réalité.

    • le prolétariat est noyé à égalité avec la classe moyenne bobo sauce-dèm

      Tu mélanges tout, appartenance sociale, positionnement politique, qualificatifs à la Nouvel Obs (bobo).

      En outre, tu ne connais pas la définition de "prolétariat".

      Un prolétaire, ce n’est pas un mec en salopette avec du noir sous les ongles, c’est un mec qui n’a pas de capital et doit vendre sa force de travail pour vivre.

      Un ouvrier du bâtiment ou un instit ou une infirmière etc. sont des prolétaires. Le prolétariat, c’est 85% de la population.

      Les mots ont leur importance.
      Et diviser le prolétariat entre "prolétaires" et "couches moyennes" (forcément bobo soc-dém... n’importe quoi !), c’est tout bénef pour le camp d’en face.

    • Pierre a fait son mea culpa.

      .Tu l’enfonces pour rien...
       :)

      Bien entendu, je partage le rappel de la division entre CLASSES..

      Cela ne doit pas nous empêcher de prendre en compte que malgré leur "prolétarisation objective" , la spécificité de couches de le C.O - cadres ,Ingéhieurs, téchniciens)nous impose de savoir partir du "vécu" de milieux divers

      Nous sommes dans une Société qui entretient la "division"sur crières subjectis :
       oppostion "nantis" à statut-/ travailleurs du "privé" , prolos retraités- chômeurs saignés àblanc sur dentteés aux fins de mois qui commencent le2../ ménages encore la tête un brin hors del’eau (pour l’insatnt) etc

      Cela nécessite de bien comprendre qu’il faut davantage argumenter qu’ asséner

      Quand on entend "démolir" ces notions "humanité-classe" ou "peupple classe", il ne SERT à tien d’avoir raison..si l"autre ne t’ écoute pas.., dépourvu de"décodeur marxien" !

      DERNIER MOT : Je pense que tu ne seras pas d’accord avec moi, mais..tant pis.

      Il ya chez des Camarades, un ton ironique dès qu’on oseparler du PEUPLE, qui me dérange..
      Car nous avons été et nous serons toujours de coeur, de tripes et de neurones avec ceux qui scandent"el PUEBLO unido jamas sera vencido" .
      Et non "la clase"..

       De même , tout rejet d’un revers de main de ce que traduit le lien Classe- et cadre national..est , selon moi, en contradiction avec une réalité:leK..ne peut mêmeplus "compter" sur SON etat bourgeois, pour endiguer la baisse tendancielle..

      Il lui faut un nouvel espace, genre"Europe des landers"

      MARX n’avait pas de boule de cristal...

      "Oser" dire cela ne fait pas demoi un non-marxiste..

      D’ailleurs je chante l’Inter-..NATIONALE".

      Tu n’as pas une inter-nationalité" sans Nations.

      Tu ne détruis pas l’ETAT bourgeois, en le conquérant par LDC tous terrains...pour le faire dépérririr...s’il n’EXISTE PLUS...

       :)

      OUI, la CLASSE ouvrière ce notre NATION .,fait partie d’un GRAND PEUPLE !!
      Désolé :

      ..je préfère faire froncer les sourcils d’un CAMARADE Marxiste "pur et dur" que de parler dans le désert quand je cherche à unir des prolétaires.."objectifs"

       :)

      Cordialement, ,"communistement"..

      A.C

    • Pour moi la notion de "peuple" n’est pas liée avec la nation.Je n’arrive pas a me sentir "patriote ni citoyen de ce pays dans lequel je suis né. j’ai rien fait pour et
      j’aurai pu être né en Papouasie .
      De plus son histoire ancienne et pressante n’est pas des plus glorieuse ;
      Au regard de ce qui ce passe a travers le monde, j’ai même du mal a me sentir
      citoyen de ce dernier.
      Quatre ans dans les mines et 32 ans dans le bâtiment mes frontières sont celle
      de ma classe sociale.
      Je me sent bien plus proche d’un manœuvre émigré meme totalement dépolitisé
      ( car il a les excuses de sa condition sociale écarte des savoirs),que d’un bobo de gôche imbu de ses connaissances et qui semble ne pas mesurer son égoïsme ``
      envers la vie d’une grande majorité de l’ humanité.
      P our moi la se trouve la frontière et non autour de " mon " exagone.`

      Vive le proletaria et vive la LDC jusqu’a la finale.Vive le communisme avec une dose de libertaire.

      cordialement