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Pour le boycott de la conférence sociale, ça monte !

par Jean-Yves Lesage

Publie le samedi 28 juin 2014 par Jean-Yves Lesage - Open-Publishing
5 commentaires

Vous trouverez sur le site
http://communisteslibertairescgt.over-blog.net/
les prises de positions des congrès des UD CGT 76 et 92, des syndicats de Renault-Cléon et du Syndicat du Livre parisien. Avec des propos d’une grande prudence plusieurs secrétaires généraux de fédérations et d’UD ouvrent le débat publiquement.

Plusieurs secrétaires de fédération ou d’union départementale signent dans l’Humanité un appel : "Ensemble tout est possible". Malgré bien des faiblesses ce texte ouvre des pistes pour celles et ceux qui souhaitent une CGT plus combative. L’initiative elle-même permet de mesurer l’ampleur des débats stratégiques qui traversent la CGT jusqu’aux sommets. C’est pourquoi nous la publions ici avec nos premiers commentaires :

1) Le texte devait paraitre avant les manifestations du 26 juin pour dynamiser les mobilisations contre le pacte de responsabilité. L’Humanité le publie finalement le lendemain, le 27 ! Question : une partie des signataires se sont dégonflés ou bien la direction du PCF a retardé la parution pour protéger Lepaon ?

2) Conférence sociale : une dénonciation bien timide ! Très en retrait des prises de position que nous avons publié sur notre site pour le boycott de la conférence de juillet, la délcaration n’évoque même pas la nécessité d’un coup d’éclat à l’occasion de la mascarade sociale.

3) Si la déclaration évoque à juste titre la nécessité de poursuivre la lutte contre l’austérité et contre l’extrême-droite en rassemblant les forces syndicales, associatives et politiques, elle se garde de formaliser des propositions et elle évite de poser le problème de l’attitude hégémonique et récupératrice du Front de gauche pour la manifestation du 12 avril. Il va sans dire qu’un front large et combatif sur ces deux sujets suppose le respect de tous les partenaires, de leur indépendance et le refus de la récup électorale.

4) Faute de dénoncer clairement le système capitaliste (gros mot introuvable dans le texte...) le flou le plus complet demeure sur "l’émancipation par la transformation sociale". L’objectif, que nous partageons, nécessitera un discours et des actes autrement plus audacieux !

Ensemble, tout est possible

Pour nous syndicalistes CGT, la défense des intérêts des salariés, des retraités et des privés d’emploi nécessite la construction d’un mouvement social capable de porter un coup d’arrêt à l’austérité et à l’extrême droite qui s’en nourrit. Cet objectif ne souffre ni délai ni division. L’urgence est au rassemblement le plus large sans a priori ni exclusive de tous celles et ceux qui combattent l’austérité et recherchent la voie d’une alternative pour la transformation sociale. C’est pourquoi nous avons été de toutes les mobilisations récentes allant dans ce sens. Ainsi de la journée d’action interprofessionnelle du 18 mars, de la marche citoyenne du 12 avril, du 1er mai, des journées unitaires des fonctionnaires et des retraités. Le 26 juin doit s’inscrire dans cette lignée. Les mouvements des cheminots et des intermittents, ainsi que les nombreuses luttes en cours, participent à cette construction.

La détermination des tenants de l’actuelle politique d’austérité les conduit à s’opposer à l’intérêt général jusqu’à la dernière extrémité. Le verdict des urnes, la représentation des salariés et la prise en compte de leur avis ne sont rien dans leur stratégie du choc qui suppose l’exclusion de la question sociale.

Le chômage, au niveau inédit depuis la crise de 1929, nourrit une atmosphère de peur, qui s’empare en particulier d’une jeunesse globalement exclue. La ronde sans fin des fermetures d’entreprises est en soi un acte d’accusation d’un patronat de rentiers et d’actionnaires à l’égoïsme glacé. Les victimes de la précarité tombent dans une trappe sans retour, pendant que les salariés, tous cibles potentielles de licenciements sans entraves, nourrissent une angoisse à l’égard de leur possible chute dans la pauvreté.

Premier intéressé par cette orientation austéritaire, le Medef accuse tous les aspects sociaux de la condition salariale d’être les fauteurs de la crise. Il ne s’agit plus de demander aux actifs, chômeurs et retraités des sacrifices de circonstance en attendant la sortie du tunnel. L’objectif patronal est bien de se débarrasser de pans entiers de positions sociales et publiques issues du programme du Conseil National de la Résistance et conquises à la Libération.

Dans les projets de lois de finance rectificatives, soumis fin juin au vote de l’Assemblée nationale, le gouvernement aligne son Pacte dit « de Responsabilité » sur la perspective de démantèlement de la protection sociale, phare du système social national. La baisse des cotisations, les exonérations fiscales, le gel des prestations sociales font suite aux attaques contre le régime des retraites et celui des allocations familiales.

La réduction des déficits et des dettes publiques est l’objectif prioritaire de la politique économique menée en France comme dans la plupart des pays européens. La baisse des salaires des fonctionnaires, ou le Pacte « de responsabilité » qui prévoit 50 milliards supplémentaires de réduction des dépenses publiques, sont justifiés au nom de cet impératif. Le discours dominant sur la montée de la dette publique fait comme si son origine était évidente : une croissance excessive des dépenses publiques. Or, cette affirmation ne résiste pas à un examen sérieux des faits : au total, 59 % de l’actuelle dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêt excessifs.

En engageant à marche forcée une réforme territoriale lourde de danger pour la démocratie de proximité, les services publics et le statut des personnels, le gouvernement entend mettre les structures territoriales au service de la stratégie du capital, pour qui démocratie et citoyenneté sont devenues incompatibles avec la conservation de ses privilèges.

La politique d’austérité n’est donc pas le moindre mal choisi par un gouvernement raisonnable mais le mal libéral qui subvertit tout système social et démocratique. Discréditer les garanties républicaines et le droit social en pratiquant la surdité volontaire à l’égard de l’immense majorité de la population dope les menées subversives de l’extrême droite. Le lien entre la dérive des institutions mises au service exclusif de politiques d’austérité et la résurgence de l’extrême droite est attesté dans les pays du continent où elle se manifeste.

Les germes de cette situation hautement préoccupante nous avaient conduits à considérer qu’il était nécessaire, dans le respect des prérogatives de chacune et de chacun, de mettre en œuvre des constructions nouvelles entre syndicats, associations et partis politiques, potentiellement de nature à relever les défis qui étaient devant nous.

C’est cette démarche qui, en particulier, a permis la marche nationale le 12 avril dernier.

Depuis lors, avec la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre et l’accentuation de la politique libérale menée, les choses se sont encore aggravées et nous sommes sans aucun doute à la veille de bouleversements profonds, dont personne ne peut prédire ni l’ampleur ni les conséquences.

L’extrême droite atteint des scores dramatiquement élevés aux élections, gagne des mairies, étend ses réseaux, cependant que la montée de l’abstention confirme la profondeur de la souffrance et de la désillusion dans la population.

L’identité fondamentale de notre syndicalisme est de ne jamais déroger à la mission définie au cours de son histoire, la représentation des intérêts matériels et moraux du travail, par leur défense au quotidien et la recherche de l’émancipation par la transformation sociale. La situation actuelle n’échappe pas à cette conduite rigoureuse.

Bien entendu, en tant que syndicalistes CGT, nous nous félicitons des luttes syndicales menées, des brèches ouvertes. Tout doit d’ailleurs être mis en œuvre pour que, à l’intérieur d’un projet syndical cohérent, ces mobilisations gagnent en profondeur et fassent progresser les alternatives aux politiques actuelles.

A l’opposé de toute « union sacrée pour l’austérité », que le gouvernement cherchera à promouvoir lors de la conférence sociale de juillet, nous préconisons la constitution d’un vaste rassemblement de toutes les forces disponibles, autour de deux objectifs indissociables : la rupture avec l’austérité ; la lutte dans l’union la plus large contre une extrême droite qui prétend au pouvoir.

Mais, encore plus qu’hier, nous considérons que le caractère inédit de la situation à laquelle nous sommes confrontés appelle à des passerelles larges de toutes celles et ceux qui partagent la nécessité de rompre avec les politiques mortifères d’austérité, de promouvoir une toute autre répartition des richesses créées, une rupture dans les logiques de gestion et une véritable démocratie rendant le citoyen acteur des changements profonds à mettre en œuvre.

Eric Alligner ; Sylviane Brousse ; Jean-Marc Canon ; Ollivier Champetier ; Mireille Chessa ; Christophe Delecourt ; Pascal Joly ; Denis Lalys ; Hervé Ossant ; Marc Peyrade ; Pierre Place ; Cédric Quintin ; Serge Ragazzacci ; Daniel Sanchez ; Baptiste Talbot ; Gisèle Vidallet ; Céline Verzeletti ; Emmanuel Vire

Tribune parue dans L’Humanité du 27 juin 2014

Messages

  • ma fédération des retraités des organismes sociaux ( UFROS) a adressé un courrier aux diverses instances de la CGT pour demander que la CGT ne participe pas à" la conférence sociale" .
    Ce gouvernement qui a toujours le mot concertation à la bouche a imposé la réforme des retraites , L’ANI , l’accord sur la formation professionnelle , le pacte de respponsabilté etc...et vient d’ afficher le plus profond mépris pour les cheminots en engageant malgré les grèves le dépeçage de la SNCF ...

    La CGT ne doit pas participer à cette parodie de négociation aux cotés de la CFDT qui a accepté tous ces accords quand elle ne les a pas elle-même sollicités , participer à cette conférence serait trahir les intérêts de la classe ouvrière , adresser un bras d ’honneur aux cheminots et à tous ceux qui sont en lutte ...

    ON NE NEGOCIE PAS LA REGRESSION SOCIALE ...

    les syndiqués , syndicats de base , UL , UD , FEDE doivent prendre leur responsabilité , s ’adresser à la CONFEDE pour que celle-ci boycott la conférence dite sociale ...

    THIERRY LE PAON vient de faire de grandes déclarations contre la politique du gouvernement qui serait " dur avec les faibles et faible avec les mous" ( L’ HUMANITE ) il lui appartient de mettre en concordance ses propos avec ses actes et il doit donc déclarer officiellement que la CGT ne participera pas à cette opération d ’enfumage et de collaboration de classes .

    C ’est pas dans les salons , c’est pas à MATIGNON que nous aurons satisfaction, C’ EST DANS L’ ACTION !!!

    • Syndicalisme d’accompagnement, syndicalisme de complaisance, syndicalisme "responsable", syndicalisme résolument européiste (la CES) de propositions qui a pris le pas vis à vis du syndicalisme revendicatif : voilà où nous en sommes.
      Impossible de détailler les catalogues fournis, noircis de propositions avancées sans rapports de forces réels. Des délégués des grosses entreprises publiques et privées pris en otage dans une réunionite permanente improductive avec les DRH au détriment du travail de base dans les ateliers, sur les chantiers et dans les bureaux...
      Je ne parle pas des "institutions" (Conseil économique et social) où l’on peut le cas échéant pour les cadres myens du syndicalisme sympathiser en toute convivialité avec des représentants du MEDEF : nous ne sommes pas des chiens !
      Il y a aussi les "dîners du Siècle" de haute volée, les nominations qu’on évite de trop ébruiter : pour "services rendus"...
      La répression syndicale quotidienne en bas, la précarité à tous les étages et un divorce, un fossé qui se creuse toujours plus large, avec les aspirations des travailleurs comme en politique
      Bref, le syndicalisme, "corps constitué comme les autres" représente aujourd’hui 8% des salariés. La CGT n’échappe pas à la règle, il suffit d’écouter...

    • il n’y a que les salariés pour croire que la lutte de classe n’existe pas/plus

      c’est tous les jours que les patrons la mènent et il y mettent les moyens humains et financiers nécessaires ; là le fric coule à flot ; journalistes, universitaires des sciences sociales pour manipuler, cabinet de conseils en communications et de temps de crise, ....

      ET surtout, il n’y a pas que des affrontements clairs et bruts ; il y a surtoout l’utilisation de la réunionnite.

      car quoi qu’en pensent les pseudo syndicalistes, la participation a un tas de commission dans et à l’extérieur de la boite fini par créer des "connivances"

      le seul moment où il devrait y avoir rencontre c’est lors des luttes pour négocier : c’est le seul moment ou les négociations se font dans un rapport de force qui peut être favorable aux salariés

      mais même là, il n’y a plus grand chose à négocier : les capitalistes ne veulent plus rien lâcher ; si les salariés ne veulent pas le comprendre et voir d’autres perspectives et bien la barbarie finira pas s’installer car c’est la féodalité qui revient

    • Tu as entièrement raison . La lutte essentielle aujourd’hui est le boycott du système capitaliste par toutes sortes d’action pour le rendre inutile et ainsi l’abattre définitivement . Trop de camarades croient encore au compromis de classe avec la bourgeoisie ultra-rentière et anti-nationale , ils doivent donc changer d’avis devant les faits et la réalité socio-économique du capitalisme en crise permanente . La grève "insurrectionnelle" doit se préparer méthodiquement avec la classe ouvrière dans toutes ses composantes . La fuite en avant du capital vers plus d’autoritarisme par la promotion du fascisme new-look est en cours ,les élections européennes en ont démontré la logique . Le MEDEF se durcit de plus en plus car les marchés se raréfient pour la bourgeoisie nationale axée sur le marché intérieur frappé par la baisse du pouvoir d’achat des masses populaires . Seules les multinationales tirent leur épingle du jeu par l’internationalisation des capitaux et la mondialisation des marchandises grâce à l’OMC .
      Le pouvoir bourgeois PS allié en coulisses avec la bourgeoisie UMP-UDI cherche désespérément des solutions plus ou moins légales pour poursuivre le démantèlement de l’Etat Social , prélude à la fin de la Nation Française intégrée dans une Europe Capitaliste Fédérale (La candidature Juncker à la commission de Bruxelles en est la démonstration évidente) . Le peuple français , nationaliste avec son équipe de Foot , devrait réagir en sens inverse du fédéralisme que la réforme des régions prépare sans le dire explicitement . Les dangers nous guettent de partout face à cette offensive tous azimuts de notre bourgeoisie pour sauver ses profits pour certains et les augmenter pour d’autres .
      La lucidité des dirigeants syndicaux est-elle à la hauteur de la situation ? Toutes les organisations révolutionnaires organisées sont-elles à la hauteur de l’enjeu alternatif au capitalisme . L’Union prônée sans cesse , de réunions en réunions de sommet , n’est pour l’instant que dans les mots malgré ce que nous exprimons tous sur ce site Bellaciao . La 5ème république avec ses scrutins majoritaires à deux tours a sclérosé les minorités qui crient dans le désert au-dessus de la tête du peuple résigné pour l’instant .
      Sarko affirme qu’il faut tout changer !!! Je suis d’accord avec lui sur le principe, mais pas dans son sens à lui de favoriser les riches repus- fainéants-rentiers . Il faut tout changer dans le sens de l’abolition du système capitaliste avec tous ses privilèges . Le pouvoir au peuple sans aucune entrave , tout le pouvoir économique,social au peuple avec l’abolition de l’Etat Bourgeois pour instaurer l’autogestion populaire et construire la nouvelle société communiste .

      Notre choix de combat est dans cet objectif absolument nécessaire sinon la coalition bourgeoise au pouvoir détruira notre pays et son peuple par une misère galopante et permanente . Notre jeunesse doit réagir au lieu d’applaudir aux résultats footballistiques d’une équipe de mercenaires bien payés qui se foutent pas mal des smicards et des chômeurs . Les couleurs patriotiques ne sont pas dans le Football , ils sont dans des équipes de jeunes révolutionnaires pour transformer leur pays et son peuple en citoyens aguerris et compétents dans tous les domaines de la vie en société .
      La révolution populaire est vraiment la seule solution ....

      Bernard SARTON , section d’Aubagne

    • c ’est le medef qui vient officielement de menacer de boycott cette conférence !!
      et pas la cgt ,on croit réver,ça en dit long sur la soumission de la direction de la cgt au gouvernement !
      ha si les" notres" nous défendaient aussi bien que le medef défend les patrons.