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Malraux : la plus mauvaise prédiction faite par une célébrité du 20e siècle...

Publie le dimanche 3 août 2014 par Open-Publishing

Chacun a son idée sur la place de l’autre. Et chacun a son idée sur la place qu’il doit ou devrait occuper dans la vie. En général, d’un point de vue personnel, on détient soi-même une place de choix, importante. L’autre peut être quelqu’un qui devrait faire ceci ou cela. Et s’il ne fait pas ce que nous, nous pensons qu’il devrait faire de sa vie, il est un raté ou quelque chose du genre.

Au départ, l’être humain est contrôlant. Là est le drame de nos sociétés. Quelquefois, avec l’âge et la maturité, certains apprennent à vivre et laisser vivre. Mais pas tous, car un bon nombre d’entre nous vivent leur vie d’adulte dans une éternelle adolescence.

Apprendre à vivre en société devrait être une priorité pour nos sociétés. Mais, le 21e siècle avec ses médias de masse, sa publicité, ses films, sa culture, infantilise davantage qu’il incite à la réflexion.

Car on nous l’a enseigné au cegep en philosophie. J’ai eu personnellement la chance d’avoir comme professeur monsieur Gilles Lane, auteur de plusieurs ouvrages philosophiques, conférencier émérite, et homme d’une sagesse hors de l’ordinaire. Il insistait sur l’importance de la réflexion.

La vie d’aujourd’hui nous fait courir comme des queues de veau. Ainsi, pas beaucoup de temps est consacré à la réflexion. Cela contribue certainement à créer une société d’éternels adolescents.

Et ce qui est remarquable, c’est cette superficialité que l’on retrouve chez les gens d’âge mûr. L’utilitarisme qui est la base de nos strutures socio-économiques ne mène-t-il pas directement à cette superficialité ? Pourtant, l’auteur français André Malraux avait prétendu que ce 21e siècle ne serait pas superficiel mais bien marqué par une certaine spiritualité. N’est-ce pas la plus mauvaise prédiction faite par un homme célèbre du 20e siècle ?

Ainsi, il n’y a pas à se surprendre de voir comment se déroulent les débats parlementaires dans nos parlements. C’est le "high school". Tous voient la situation sociale strictement à partir de l’idée de la perpétuation de leur prospérité personnelle et tous s’appliquent à faire qu’il en soit toujours ainsi.

C’est ainsi qu’on arrive à avoir comme décideurs politiques et économiques ceux-là mêmes qu’on ne pouvait sentir lorsque nous étions sur les bancs d’école au secondaire ou au cegep : les contrôlants, les ambitieux, les opportunistes, les m’as-tu-vus, les peu sincères, les égocentriques etc...

Tant et aussi longtemps que la superficialité issue de l’utilitarisme ambiant ne cèdera pas la place à la compassion et au souci de l’autre, cette sorte de décideurs obtiendra l’appui d’une majorité de la population dans nos sociétés du chacun pour soi et du au plus fort la poche.