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L’Etat au service du capital pour lutter contre la baisse tendancielle du profit

par LO

Publie le mardi 5 août 2014 par LO - Open-Publishing

Les dernières statistiques sur l’évolution des salaires pour l’année 2013 font apparaître, selon l’INSEE, « un ralentissement dans l’évolution du salaire de base ». Selon ces statistiques et selon les branches, le montant du salaire de base n’aurait augmenté que de 1,1 % à 1,9 % durant l’année passée, moins qu’en 2012. Mais comme il s’agit de moyenne concernant le salaire de base, cela ne correspond pas à ce qui a pu être touché réellement par les salariés.

Des millions de salariés ont vu leur salaire bloqué, quand ils n’ont pas vu leur rémunération annuelle purement et simplement baisser. Pudiquement, l’Institut de la statistique relève que l’importance du chômage pèse sur l’évolution des salaires. C’est le moins qu’on puisse dire.

En réalité, on assiste à une pression générale à la baisse des salaires. Les millions de salariés qui changent d’entreprise par suite d’une fin de contrat, de licenciement ou pour quelque motif que ce soit, ne retrouvent bien souvent qu’un emploi à un salaire bien plus bas que précédemment. Car le patronat profite à fond de la concurrence aux emplois due au chômage de masse. Ensuite, comme plus de 90 % des embauches se font à travers un emploi précaire (CDD ou intérim), les périodes de travail alternent avec les périodes de chômage, rémunérées peu ou pas du tout, avec comme résultat une baisse importante de la rémunération. Cela sans compter tous ceux qui sont des chômeurs de longue durée, avec les conséquences dramatiques que cela entraîne.

Enfin, il y a un phénomène qui a pris de plus en plus d’ampleur ces dernières années : c’est le transfert d’une part toujours plus grande de la rémunération des salariés vers la participation ou l’intéressement. Aujourd’hui une majorité des entreprises sont concernées, et en premier celles de plus de 1 000 salariés. C’est un piège pour les salariés et une aubaine pour les patrons. En effet, ces sommes versées peuvent faire impression car elles ne sont pas négligeables, plus de 2 000 euros en moyenne par salarié.

Ce ne sont pas des salaires.

Ce qui veut dire que ces sommes ne comptent ni pour la retraite, ni pour le chômage, car elles ne sont pas soumises à cotisations sociales.

Pour le patronat c’est donc triple bénéfice  :

 1) D’abord pas de cotisations sociales à payer et donc 60 % d’économisé ;
 2) puis elles sont déductibles des impôts... pour les sociétés, mais absolument pas pour le salarié qui paiera lui ses impôts sur ces sommes.
 3) Et enfin, selon les volontés du patronat ou ses tripatouillages comptables, ces sommes seront reconduites ou pas l’année suivante. Ce qui fait qu’une part importante de la rémunération des salariés se retrouve menacée de disparition d’une année sur l’autre.

Alors, face aux salaires qui, comme l’emploi, deviennent de plus en plus précaires, il est urgent de mettre au premier plan des revendications du monde du travail l’augmentation générale et massive des salaires et des pensions. Et pour que cela ne soit pas une simple trêve dans le retard pris, il faudra les garantir ensuite par leur rattrapage automatique en fonction de la hausse réelle des prix en instituant l’échelle mobile des salaires et des pensions.