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Mélenchon prend de la distance pour en appeler directement au peuple...

par antoine (Montpellier)

Publie le vendredi 19 septembre 2014 par antoine (Montpellier) - Open-Publishing
9 commentaires

Le titre complet est "Mélenchon prend de la distance pour en appeler directement au peuple, le Front de Gauche reste éclaté... "

... c’est par où la voie de l’alternative aux impasses antilibérales pour construire l’alternative au capitalisme ?

[A lire ci-dessous : en débat avec Ensemble (Front de Gauche)]

Les dernières séquences électorales ont percuté Jean-Luc Mélenchon. Loin de passer devant le PS comme il le prétendait, le Front de gauche n’a obtenu qu’un peu plus de 6 %. Un échec qui est aussi le bilan d’une politique qui n’a pas voulu clarifier la question de l’indépendance vis-à-vis du PS...

Lorsque le PCF s’est allié au PS aux dernières élections municipales, le Front de gauche a explosé, et ce n’est pas la recherche d’alliance avec les Verts qui pouvait constituer une alternative à la politique du gouvernement. Là aussi échec. Du coup, la formule initiale du Front de gauche est «  caduque  ».
Mélenchon déclare aujourd’hui qu’«  il ne veut plus rassembler la gauche mais le peuple  », et se référant à l’expérience de Podemos dans l’État espagnol, il prend du champ, se situe au-delà des partis… et lance un nouveau projet  : un «  Mouvement pour la VIe République  ».

Incarner le neuf  ?
On ne peut saisir la dynamique de Podemos, une des expériences les plus intéressantes en Europe, sans prendre en compte les principaux traits de la situation espagnole  : crise du régime de la transition postfranquiste, questions nationales avec une crise aiguë en Catalogne, résistances impressionnantes contre la brutalité des plans d’austérité, mouvement des Indignés, succession de grèves nationales, «  marées  » de mobilisation dans la santé et l’éducation... Podemos est apparu comme l’expression politique de ces mouvements, avec des personnalités nouvelles comme Pablo Iglesias, incarnant ces mouvements en rupture avec le jeu politique traditionnel.
Il y a une idée juste dans l’approche de Mélenchon  : viser l’émergence d’un mouvement en rupture avec la vieille gauche traditionnelle. Mais est-il le mieux placé pour incarner le renouveau, lui l’ancien ministre, le représentant d’un Front de gauche marqué par les choix du PCF dans l’alliance avec le Parti socialiste  ?
Plus substantiellement, Podemos est l’expression d’un mouvement de masse qui n’a pas encore marqué la conjoncture française, ce que ne comprend pas Mélenchon qui ne retient de Podemos que l’expression de fortes personnalités et des références au modèle nationaliste révolutionnaire sud-américain, comme celui du Chavisme au Venezuela. Or, une chose est le rôle progressiste que Chavez a eu contre l’impérialisme américain, autre chose est le modèle politique et socio-économique qui s’inscrit dans la longue tradition du caudillisme latino américain et d’un capitalisme d’État basé sur la rente pétrolière. Nous ne croyons pas que ce type de modèle puisse être une réponse aux défis de la crise en Europe en ce début du 21e siècle.

Démocratie et indépendance
Aussi lorsqu’il prétend lancer un «  Mouvement pour la VIe République  », loin de s’appuyer sur des éléments de préparation d’un processus constituant en partant d’en bas, d’un vrai mouvement populaire, il le présente comme le support d’une candidature à la présidentielle, donnant à sa démarche des allures «  bonapartistes  », au-dessus des partis. Sur le contenu, Mélenchon reste toujours évasif sur la suppression ou pas de l’élection du président de la République au suffrage universel. Ses inspirations chavistes ne sont pas faites pour mettre en œuvre un projet de démocratie réelle.
Enfin, après avoir sous-estimé la nécessité du débat avec le PCF sur les rapports au PS, et après avoir eu, lui-même, des postures plus qu’ambiguës sur le fait de prétendre rassembler la majorité de gauche pour être Premier ministre de Hollande, Mélenchon défend maintenant une logique de contournement du mouvement ouvrier et de ce qui reste de la gauche.
Nous rejetons toutes les formules d’union de la gauche avec un PS devenu parti néolibéral, mais nous ne pensons pas qu’on puisse rassembler sans les syndicats , associations, courants, qui, à gauche, s’opposent au gouvernement, où alors dans des situations de forte activité des masses.
Des initiatives comme le 12 avril en témoignent. L’unité des salariéEs et de leurs organisations ou leur auto-organisation exige une politique d’indépendance vis-à-vis de l’État et de ses institutions. Une question que Mélenchon, défenseur d’une République qui fusionne État et Nation, ne pose toujours pas.

François Sabado

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Messages

  • Ah la bonne vieille nostalgie franchouillarde du bonapartisme. Mais comme disait le vieux, après la première fois c’est à chaque reprise plus farcesque.

  • La seule République que je reconnaîs c’est celle des Conseils Ouvriers, Paysans et de Quartiers. Alors la VI, VII, VIII, ... à la mode Mélenchon, Sarkosy ou Marine (si, si, elle est prête à tout pour faire parler d’elle, vous verrez !!!), on s’en fout.
    Vive le communisme.

  • Je retiens de cet article pour l’essentiel deux choses ! Sur la personnalité de Mélenchon et le combat qu’il mène ce n’est pas lme problème qu’il ait été au PS. Ce parti a perdu beaucoup d’adhérents depuis la grande illusion de 1981 ! Il n’est pas interdit a qui que ce soit de tirer les leçons de ses erreurs ou d’avoir été mal informé sur les dessous de l’actualité ! Donc le problème n’est pas là . La question posée et pas résolue à ce jour par manque de crédibilité est , comment aller dans le sens de tout ce qui peut affaiblir le capitalisme à commencer par gommer ses innombrables injustices ! Un pas en avant serait fait logiquement présentant un programme de justice sociale financé sur les revenus en dormant des ultras-riches ! Il ne manque pas d’exemples scandaleux lorsque l’on voit des banquiers sortir d’un chapeau des milliards pour payer des amendes infligées par des lois étrangères à notre pays . Et les actionnaires des autoroutes continuer à recevoir des dividendes alors que les prêts sous remboursés depuis longtemps, on parle de plus de 25 milliards d’euros ! De ces exemples il y en a d’autres il suffirait de bien fouiller les fonds de tiroirs de la Bourse. Il y a là une véritable caverne d’Ali Baba qui permettrait citée dans un programme de réaliser une avancée sociale et de tout ce qui est justice pour une majorité du Peuple . Quant au Venezuela et les pays du Tiers-monde en Amérique-Latine La donnée sociologique comparée à la nôtre n’est pas du tout la même . Il y avait dans les pays qui réalisent une avancée progressiste de justice sociale, on peut même dire Révolutionnaire une majorité de citoyens pauvres ou misérables ! Ce n’est pas le cas chez nous et dans les pays capitalistes occidentaux où il se trouve encore une majorité de citoyens qui vit bien et que peu leur importe la frange de citoyens au bord ou dans l’exclusion économique !

  • Au minimum il faut que JLM :
    1/ REGRETTE d’avoir approuvé l’abjecte expédition de l’EMPIRE contre le PEUPLE LIBYEN...
    2/ Utilise son écho médiatique et son réseau de fans pour dénoncer la purification ethnique anti russukrainiens et l’ostracisation des russophones... +L’interdiction du parti communiste ukrainien, de BOROTBA et de tous les mouvements de gauche...
    3/ DENONCE la franc-maçonnerie en général et aussi le GOF comme des lieux de connivence entre magouilleurs (cf. 2002 : connivence JOSPIN-BAUER = hystérie sécuritaire et délire répressif unanimes pendant la campagne électorale avec résultat abject...).
    4/ PROUVE qu’il a fait le bilan des luttes sociales en FRANCE depuis 1968-1995 et DENONCE les trahisons saint-dicales...
    5/ CESSE de nous faire croire que le PARTI ECOLO est une force favorable au SOCIALISME... Depuis qu’il est député européen écolo José BOVE ne sert plus à rien... sauf à insulter Mélenchon avec ce salopard de KOHN-BENDIT !!!
    6-7-8/ Etc...etc...