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Remi Fraisse est mort au Testet - Communiqué collectif Tant Qu’il y aura des Bouilles

par Testet liure

Publie le lundi 27 octobre 2014 par Testet liure - Open-Publishing
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Communiqué du collectif Tant Qu’il y aura des Bouilles

Publié le octobre 26, 2014

Rémi est mort cette nuit entre 2h et 3h à proximité des gendarmes et des CRS positionnés sur le chantier du barrage de Sivens à Lisle sur Tarn.

Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce décès, au plus vite. Nous sommes sous le choc et présentons toutes nos condoléances à sa famille et amis-ies.

Ce soir, dimanche à 18h nous appelons à un rassemblement à Gaillac, place de la libération. Un second rassemblement est d’ores et déjà prévu ce lundi à 14h à Albi, devant la préfecture.

Point à 23h10

Le rassemblement à Gaillac s’est terminé dans le calme grâce aux clowns et à la volonté du plus grand nombre de ne pas se laisser entraîner dans la violence, ce qui n’aurait fait que desservir notre cause.

 Rassemblement demain lundi à la préfecture d’Albi à 14h
 Rassemblement demain lundi à la préfecture de Nantes à 18h
 Rassemblement demain lundi devant la préfecture de Gap à 10h

[Samedi 25 octobre] Enracinons la résistance !

Publié le octobre 25, 2014

MERCI A TOUS ! D’être venus de toute la France : Nantes, Lille, Dijon, Marseille,…c’est tous ensemble que nous gagnerons cette lutte, celles en cours et celles à venir !

Plein de monde partout, entre 5000 et 7000 personnes selon les estimations dans une ambiance bonne enfant : musique, transhumance de mouton, discussion, débats, etc… Quelques couacs au programme mais globalement tout le monde satisfait. Beacoup de gens qui continuent à arriver ce soir.

Spectacle pyrotechnique habituel des GMs, postés à l’extrémité ouest du site (côté D999). Vite lassant pour les habitués, il a été découvert par des milliers d’autres, dans une belle lumière d’automne. La génératrice oubliée sur le site lors du départ des machines hier ayant malencontreusement brulée durant la nuit, on se demande pourquoi ils étaient là, n’ayant plus rien à protéger.

La vie continue de déferler sur la ZAD demain, tous les véhicules peuvent passer côté Barat et se garer sur le site. A bientôt !

http://tantquilyauradesbouilles.wor...

Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET

Premières réactions du Collectif après le décès d’un manifestant

Rémi, 21 ans, venu défendre la zone humide du Testet, est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre à proximité du parking du chantier du barrage de Sivens. Le Collectif présente toutes ses condoléances à sa famille et à des proches.

Les causes du décès ne sont pas encore connues, nous espérons que l’enquête sera menée avec la plus grande transparence pour que toute la lumière soit faite sur ce drame. Comme nous l’avons fait savoir dès le dimanche matin, nous sommes à la disposition des enquêteurs pour faciliter si besoin leur travail.

Nous allons indiquer sur cette page les premières réactions du Collectif (des plus récentes au plus anciennes).

Communiqué du 26/10 à 17h30

Suite au décès d’un opposant au barrage de Sivens cette nuit sur le site du chantier, le Collectif demande au Conseil Général et à la Préfecture du Tarn de favoriser l’apaisement sur place et de respecter le temps de deuil pour la famille, les proches et les opposants en suspendant le chantier du barrage de Sivens.

Étant donné le nombre important d’opposants restés à la ferme occupée de la Métairie Neuve, toute présence des forces de l’ordre sur le site du chantier serait considérée comme une provocation. Une enquête est en cours et rien ne doit venir la perturber. Les occupants ont sécurisé la zone où ont eu lieu des affrontements cette nuit afin que les enquêteurs puissent recueillir des éléments d’enquêtes notamment là où une tâche de sang est visible. Le Collectif se tient prêt à jouer un rôle de médiateur pour que les enquêteurs puissent accéder au site sans tensions.

Pour sa part, face à un fort sentiment de colère des manifestants encore sur place, le Collectif Testet appelle l’ensemble des opposants au calme et au respect du deuil. Il faut éviter une escalade de la violence et le Collectif tentera par tous les moyens à sa disposition de contribuer à cela.

Ben Lefetey, porte-parole

Après entretien téléphonique avec l’AFP, dépêche du 26 octobre 2014 12:27 :

Barrage contesté dans le Tarn : un mort lors d’affrontements, selon les opposants

Un homme est décédé dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn), a annoncé la préfecture, les opposants affirmant que la mort est survenue "dans le contexte d’affrontements" avec les gendarmes.

"Selon les premiers éléments que nous avons recueillis, la mort a eu lieu dans le contexte d’affrontements avec les gendarmes. Nous ne disons pas que les forces de l’ordre ont tué un opposant mais un témoin nous a dit que le décès s’était passé au moment d’affrontements", a déclaré à l’AFP par téléphone Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage.

"Un témoin dit avoir vu quelqu’un s’effondrer lors d’affrontements et être enlevé par les forces de l’ordre", a ajouté M. Lefetey.

"On mène l’enquête et nous allons coopérer avec les enquêteurs", a-t-il souligné.

Contactée, la préfecture n’a pas voulu faire de commentaire.

Quelques heures auparavant, elle avait annoncé dans un très bref communiqué que, "vers 2 heures du matin, le corps d’un homme (avait) été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens". "Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement mais n’ont pu que constater le décès de la victime. Une enquête a été ouverte sous l’autorité du procureur d’Albi afin de déterminer les causes du décès et l’identité de la victime", ajoute le texte qui ne donne aucun autre élément.

Le procureur de la République à Albi était injoignable.

Interrogé par l’AFP, le lieutenant-colonel Sylvain Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, n’a pas voulu faire de commentaire sur le décès.

Le responsable, qui gérait sur place les opérations de gendarmerie lors des échauffourées de samedi soir, a simplement indiqué que le calme était revenu "vers 21h".

Il a précisé que sept membres des forces de l’ordre avaient été blessés mais que les pompiers ne lui avaient fait état dans la soirée d’aucun blessé dans le camp adverse.

 "Anarchistes" -

Selon le lieutenant-colonel, "100 à 150 anarchistes encagoulés et tout de noir vêtus ont jeté des engins incendiaires" et autres projectiles aux forces de l’ordre encadrant une mobilisation de "2.000" opposants qui, elle, est restée pacifique, selon lui.

Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de flash-balls, a-t-il ajouté.

Il a précisé que des négociations avaient été entamées, en vain, entre un représentant pacifique des opposants à la construction du barrage de Sivens et un des assaillants qui avait alors dit qu’ils se réclamaient de "l’anarchisme".

M. Lefetey a dit ne pas être en mesure de confirmer les affirmations des gendarmes selon lesquelles les assaillants s’étaient présentés comme des anarchistes. Il a simplement évoqué "des radicaux qui voulaient s’attaquer aux équipements de chantier".

Selon une source proche de l’enquête, la personne décédée est un "homme âgé d’une trentaine d’années qui faisait partie de ceux qui étaient au milieu des échauffourées hier soir" (samedi).

Le projet de barrage-réservoir d’1,5 million de m3 d’eau stockée fait de plus en plus figure de "Notre-Dame-des-Landes du Sud-Ouest", en référence à cette commune de Loire-Atlantique, où une importante mobilisation a provoqué le gel en 2012 de la création d’un nouvel aéroport.

Depuis le début des travaux de déboisement le 1er septembre, les échauffourées et les rassemblements se sont multipliés aux alentours du chantier.

La retenue d’eau est portée par le conseil général du Tarn, qui assure qu’il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu’une autre zone humide sera recréée.

Les opposants dénoncent un projet coûteux qui, selon eux, ne servira qu’à irriguer les terres d’un petit nombre d’exploitants pratiquant une agriculture intensive.

Ils ont reçu l’appui de l’ancienne ministre Cécile Duflot, des députés écolos Noël Mamère et José Bové, et du dirigeant du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui a participé samedi à la mobilisation de 2.000 personnes, la plus importante depuis le début du mouvement.

Un rapport d’experts, commandité par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal, doit être rendu public la semaine prochaine.

Communiqué de presse de la Préfecture le 26 octobre 2014 avant 10h :

Cette nuit, vers 2 heures du matin, le corps d’un homme a été découvert par les gendarmes sur le site de Sivens. Les sapeurs-pompiers sont intervenus rapidement mais n’ont pu que constater le décès de la victime.

Une enquête a été ouverte sous l’autorité du procureur d’Albi afin de déterminer les causes du décès et l’identité de la victime.

http://www.collectif-testet.org/act...

"Paix à ton âme Rémy, la forêt humide va cicatriser et portera désormais ton nom : ICI POUSSE LA FORET DE REMi FRAISSE !"

Messages

  • Les témoignages http://www.reporterre.net/spip.php?...

    Rémi Fraisse a été touché par une grenade, selon un témoin

    Isabelle Rimbert (Reporterre)

    lundi 27 octobre 2014

    http://www.reporterre.net/local/cac...

    Reporterre a recueilli les témoignages de personnes ayant participé aux évènements de la nuit de samedi à dimanche sur la zone du Testet. Ils attestent que les gendarmes ont retiré le corps de Rémi Fraisse, qui est décédé cette nuit-là. Un témoin dit qu’il avait été touché par une grenade.

     Lisle-sur-Tarn, reportage

    Dimanche 26 octobre, avant l’aube, dans la nuit, les affrontements se déroulaient sur le Testet, près du chantier où, après avoir terrassé la forêt défrichée, des engins devaient préparer la digue du barrage de Sivens. Parmi les groupes qui se confrontaient aux gardes mobiles, il y avait Rémi Fraisse, un étudiant toulousain de vingt-un ans. Il est décédé cette nuit-là, et son corps a été emporté par la police. L’autopsie aura lieu lundi après-midi. Nous étions sur place dimanche matin, avons photographié la scène du trépas, et avons interrogé des personnes qui avaient participé directement aux événements. Voici leur récit. Une personne dit avoir vu M. Fraisse être touché par une grenade et tomber.

     Baïk (pseudo) :

    « Les affrontements ont commencé dans l’après-midi de samedi, vers 16 heures. De nombreux camions de CRS et de gardes mobiles sont arrivés en renfort sur la zone. Les affrontements ont fait une dizaine de blessés, dont cinq ont été évacués vers l’hôpital. Parmi eux, une personne a reçu un tir de flash-ball dans la figure. Le SAMU, appelé par l’équipe de secours d’urgence des opposants, a refusé de venir sur place.

    « Après une accalmie vers 21 heures, les affrontements ont repris dans la nuit. Les gardes mobiles (GM) étaient positionnés au lieu-dit des Bouilles, derrière la grille.

    « Entre 2 heures et 3 heures du matin, il y a eu des tirs tendus de grenades lacrymogènes incapacitantes et explosives. La scène était éclairée par les lumières des phares des camions de GM. À un moment, après un lancer massif de grenades, un groupe de GM s’est avancé sur la dalle de béton, a attrapé une personne à terre et l’a porté près de la route. Cette personne était à deux/trois mètres du grillage, elle a pu recevoir une grenade en tir tendu. On pensait que c’était une interpellation. Les affrontements ont continué jusqu’à au moins 4 heures du matin. »

    « À midi, ce dimanche, sur le lieu des affrontements de la veille, il n’y avait aucune présence policière et aucune sécurisation de la zone où aurait eu lieu le décès. »

    http://www.reporterre.net/local/cac...
     C’est sur ce terrain, près de la digue projetée, que se sont produits les affrontements et qu’a eu lieu le drame. -

     Ju :

    « À un moment, lors des affrontements nocturnes, il y a eu une grosse salve de grenades lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Six GM ont ramassé un mec qui était au sol et l’ont traîné puis porté jusque sur la route. Quand je suis rentré au campement (qui est proche du lieu des affrontements), il était 5 h moins le quart, il y avait encore des tirs de grenades. »

    http://www.reporterre.net/local/cac...
     Impact au sol d’une grenade - assourdissante ou explosive -, à quelques mètres du lieu où est tombé Rémi. -

     Christian :

    « J’étais sur le lieu des affrontements, devant, près des flics, sur la gauche, près de là où ça s’est passé. Entre deux et trois heures du matin, ils ont envoyé une grosse charge sur la gauche, gazé. Il y a eu un gros nuage opaque, puis dans les lumières des phares de fourgon, six ou sept gendarmes sont arrivés sur la dalle, ont attrapé quelqu’un au sol et l’ont porté à plusieurs. À la façon dont ils l’ont attrapé, le mec semblait inerte. J’ai crié : « Attention, ils embarquent quelqu’un. » On pensait qu’ils l’emmenaient en garde à vue. Environ vingt minutes plus tard, on a vu un gyrophare bleu. Ca semblait être des pompiers. C’était avant quatre heures du matin. »

     Bonnie :

    « J’ai passé la soirée et la nuit sur le lieu des affrontements. Il y avait des tirs dans tous les sens. Vers 3 heures du matin, il y a eu une charge. Les GM se sont avancés sur dix mètres sur la route. Ils ont chargé à une vingtaine et tiré des lacrymos. C’était à droite, sur le lieu des affrontements. Sur la gauche, les flics se faisaient caillasser près du grillage sur la dalle en béton.

    « Il y a eu des tirs de grenades, puis j’ai vu un gars au sol se faire traîner en arrière, tenu de part et d’autre par des flics. Après çà, il y a eu un écran de fumée, ils se sont retranchés, et les tirs de grenade se sont calmés. Plus tard, on a vu des lumières bleues d’ambulance. Il y a eu un blackout : les lumières des phares des camions de GM ont été éteintes (il y avait deux camions dont les phares étaient allumés). Puis ils ont recanardé un max. Plus tard dans la nuit il y a encore eu une énorme charge avec une vingtaine de lacrymo tirées. Ca a fait un gros nuage de fumée. Quand la fumée s’est dissipée, tous les camions de GM étaient partis. Au cours de la nuit, il y a eu plusieurs blessés, environ une dizaine dont cinq ont été évacués. À partir de trois heures avant la fin des affrontements, il n’y avait plus de sommations avant les tirs de grenades. »

    http://www.reporterre.net/local/cac...
     On voit le lieu où Rémi est tombé, au deuxième plan. Son sang séché est cerclé de bleu. Au premier plan, à quelques mètres, l’impact au sol d’une grenade explosive. On observe dans le coin droit un bout de sangle de sac à dos. -

     Camille :

    « Il était à trente mètres de moi sur ma gauche. Je l’ai vu se faire toucher alors qu’il y avait des explosions à côté. Ils ont envoyé des grenades explosives, des tirs de flashballs. Après, cette personne s’est retrouvée à terre. Il y a eu une charge de flics, j’ai chargé aussi, mais je me suis retrouvé tout seul, du côté gauche. Mais tout le monde est arrivé trop tard, ils ont mis en joue ceux et celles qui arrivaient. J’ai vu ce gars à terre se faire trainer par les policiers et on n’a pas pu en savoir plus. »

    http://www.reporterre.net/local/cac...
     On voit la direction dans lequel le corps sanglant de Rémi a été emporté par les gendarmes. -

  • Testet : Rémi Fraisse a été touché par une grenade

    http://www.reporterre.net/spip.php?...

    Reporterre a recueilli les témoignages de personnes ayant participé aux évènements de la nuit de samedi à dimanche sur la zone du Testet. Ils attestent que les gendarmes ont retiré le corps de Rémi Fraisse, qui est décédé cette nuit-là. Un témoin dit qu’il avait été touché par une grenade.

     Lisle-sur-Tarn, reportage

    Dimanche 26 octobre, avant l’aube, dans la nuit, les affrontements se déroulaient sur le Testet, près du chantier où, après avoir terrassé la forêt défrichée, des engins devaient préparer la digue du barrage de Sivens. Parmi les groupes qui se confrontaient aux gardes mobiles, il y avait Rémi Fraisse, un étudiant toulousain de vingt-un ans. Il est décédé cette nuit-là, et son corps a été emporté par la police. L’autopsie aura lieu lundi après-midi. Nous étions sur place dimanche matin, avons photographié la scène du trépas, et avons interrogé des personnes qui avaient participé directement aux événements. Voici leur récit. Une personne dit avoir vu M. Fraisse être touché par une grenade et tomber.

     Baïk (pseudo) :

    « Les affrontements ont commencé dans l’après-midi de samedi, vers 16 heures. De nombreux camions de CRS et de gardes mobiles sont arrivés en renfort sur la zone. Les affrontements ont fait une dizaine de blessés, dont cinq ont été évacués vers l’hôpital. Parmi eux, une personne a reçu un tir de flash-ball dans la figure. Le SAMU, appelé par l’équipe de secours d’urgence des opposants, a refusé de venir sur place.

    « Après une accalmie vers 21 heures, les affrontements ont repris dans la nuit. Les gardes mobiles (GM) étaient positionnés au lieu-dit des Bouilles, derrière la grille.

    « Entre 2 heures et 3 heures du matin, il y a eu des tirs tendus de grenades lacrymogènes incapacitantes et explosives. La scène était éclairée par les lumières des phares des camions de GM. À un moment, après un lancer massif de grenades, un groupe de GM s’est avancé sur la dalle de béton, a attrapé une personne à terre et l’a porté près de la route. Cette personne était à deux/trois mètres du grillage, elle a pu recevoir une grenade en tir tendu. On pensait que c’était une interpellation. Les affrontements ont continué jusqu’à au moins 4 heures du matin. »

    « À midi, ce dimanche, sur le lieu des affrontements de la veille, il n’y avait aucune présence policière et aucune sécurisation de la zone où aurait eu lieu le décès. »

     Ju :

    « À un moment, lors des affrontements nocturnes, il y a eu une grosse salve de grenades lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Six GM ont ramassé un mec qui était au sol et l’ont traîné puis porté jusque sur la route. Quand je suis rentré au campement (qui est proche du lieu des affrontements), il était 5 h moins le quart, il y avait encore des tirs de grenades. »

     Christian :

    « J’étais sur le lieu des affrontements, devant, près des flics, sur la gauche, près de là où ça s’est passé. Entre deux et trois heures du matin, ils ont envoyé une grosse charge sur la gauche, gazé. Il y a eu un gros nuage opaque, puis dans les lumières des phares de fourgon, six ou sept gendarmes sont arrivés sur la dalle, ont attrapé quelqu’un au sol et l’ont porté à plusieurs. À la façon dont ils l’ont attrapé, le mec semblait inerte. J’ai crié : « Attention, ils embarquent quelqu’un. » On pensait qu’ils l’emmenaient en garde à vue. Environ vingt minutes plus tard, on a vu un gyrophare bleu. Ca semblait être des pompiers. C’était avant quatre heures du matin. »

     Bonnie :

    « J’ai passé la soirée et la nuit sur le lieu des affrontements. Il y avait des tirs dans tous les sens. Vers 3 heures du matin, il y a eu une charge. Les GM se sont avancés sur dix mètres sur la route. Ils ont chargé à une vingtaine et tiré des lacrymos. C’était à droite, sur le lieu des affrontements. Sur la gauche, les flics se faisaient caillasser près du grillage sur la dalle en béton.

    « Il y a eu des tirs de grenades, puis j’ai vu un gars au sol se faire traîner en arrière, tenu de part et d’autre par des flics. Après çà, il y a eu un écran de fumée, ils se sont retranchés, et les tirs de grenade se sont calmés. Plus tard, on a vu des lumières bleues d’ambulance. Il y a eu un blackout : les lumières des phares des camions de GM ont été éteintes (il y avait deux camions dont les phares étaient allumés). Puis ils ont recanardé un max. Plus tard dans la nuit il y a encore eu une énorme charge avec une vingtaine de lacrymo tirées. Ca a fait un gros nuage de fumée. Quand la fumée s’est dissipée, tous les camions de GM étaient partis. Au cours de la nuit, il y a eu plusieurs blessés, environ une dizaine dont cinq ont été évacués. À partir de trois heures avant la fin des affrontements, il n’y avait plus de sommations avant les tirs de grenades. »

     Camille :

    « Il était à trente mètres de moi sur ma gauche. Je l’ai vu se faire toucher alors qu’il y avait des explosions à côté. Ils ont envoyé des grenades explosives, des tirs de flashballs. Après, cette personne s’est retrouvée à terre. Il y a eu une charge de flics, j’ai chargé aussi, mais je me suis retrouvé tout seul, du côté gauche. Mais tout le monde est arrivé trop tard, ils ont mis en joue ceux et celles qui arrivaient. J’ai vu ce gars à terre se faire trainer par les policiers et on n’a pas pu en savoir plus. »