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La Gasconnerie de la semaine : Henri-Bernard Cartier et Sivens

par md

Publie le lundi 27 octobre 2014 par md - Open-Publishing
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Le Président de la Chambre d’agriculture du Gers s’est encore distingué dans son dernier éditorial dans la Volonté paysanne du Gers.

Henri-Bernard Cartier tente de justifier la construction du barrage de la Barne sur le Tescou (et non pas Testou). Et il donne des chiffres… en oubliant le coût total de l’ouvrage : 8,5 millions d’€.

Voilà ce que ça donne :

140 000 m3 : ce qui fait plus de 6 € le m3 d’eau stockée. Même Véolia n’ose pas vendre l’eau potable du robinet à ce prix !
300 hectares irrigués pour 48 hectares sacrifiés : à ce rythme il faudrait inonder 1/6 des terres…
Ça fait aussi plus de 28 000 € par hectare irrigué, à comparer au prix moyen des terres agricoles dans le Gaillacois – dans les 5 000 € (cette moyenne inclut les vignobles beaucoup plus chers).
Au fil des ans, il ne reste plus que 20 agriculteurs bénéficiaires (encore un chiffre que Cartier oublie de mentionner), ça fait 425 000 € par exploitation !

Quant aux objectifs, ils parlent d’eux-mêmes :

soutien d’étiage (30 %) : lire remettre de l’eau quand les maïsiculteurs ont trop pompé
irrigation (30 %) : là, c’est clair !
constitution d’une réserve en cas de sécheresse (40 %) : et bien oui, la maïsiculture continue en cas de sécheresse.

Cartier n’hésite pas à invoquer le réchauffement climatique pour justifier ce barrage destructeur. Et donc pour lui, on continue avec les mêmes cultures mal adaptées à des territoires secs et chauds en été, et on stocke toujours plus d’eau pour irriguer.

Quant à la prétendue idée de bon sens de stocker l’eau en hiver et l’utiliser en été, elle va à l’encontre de ce que nous apprend l’hydrologie.

Enfin, Cartier ne nous dit rien de son intérêt dans Sivens, mais en plus de présider la Chambre d’agriculture du Gers il est aussi Vice-président de la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne. La CACG appartient en partie aux Conseils généraux du Gers et du Tarn. C’est cette même CACG qui a fait les études justifiant de la construction de ce barrage, comme de celui de la Barne dans le Gers. Et c’est la même CACG à qui a été attribué le marché de la construction de ces deux barrages.

Mélange des genres, conflit d’intérêt, tout cela n’est ni démocratique ni éthique.

François Favre
http://www.npa32.fr/spip/spip.php?article988

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