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Cet Etat espagnol où les gens scandent "Nous pouvons" !

par antoine (Montpellier)

Publie le dimanche 2 novembre 2014 par antoine (Montpellier) - Open-Publishing
3 commentaires

Podemos, le parti qui veut chasser la "caste" !

Neuf mois après son lancement et seulement cinq mois après sa spectaculaire percée aux élections européennes, Podemos bénéficie d’une dynamique fulgurante qui s’est vérifiée dans la tenue, en ce mois d’octobre, de son assemblée constituante, « l’assemblée citoyenne » que la presse a largement traitée. Il y a en effet à l’œuvre dans et autour de cette organisation un puissant effet boule de neige politique et social dont les médias, pourtant largement acquis au consensus structurel qui verrouille l’espace politique espagnol depuis 1978, ont décidé de rendre compte. Les arrière-pensées politiciennes ne sont évidemment pas absentes dans une situation où les coups bas entre partis institutionnels (et leurs relais dans les médias), le Parti Populaire, au gouvernement, et les socialistes du PSOE, sont légion.

Chacun d’eux cherche à tirer parti, en le transformant en épouvantail, de la poussée de Podemos que pointent les sondages mais que l’on sent aussi dans la rue, les quartiers, les villages… Ces politiciens cherchent par là à affaiblir leur rival, mais dans la logique de ce consensus conflictuel généré depuis la Transition dite démocratique des années 70 où l’enjeu se réduit, pour eux, à accéder au gouvernement pour mener la même politique, à quelques nuances près, d’inféodation du pays aux règles du libéralisme le plus échevelé. La force de Podemos, qui lui permet de déjouer cette tentative de l’instrumentaliser et de l’insérer dans ce simulacre politique, est de garder le cap de la rupture avec ce qu’il désigne d’un nom qui a fait florès dans la population : « la caste ». Caste qui inclut, d’une part, les partis de cet ordre/désordre libéral qui, sur un fond de corruption des « élites » s’étalant de plus en plus ouvertement, impacte avec une violence inouïe la population depuis la « crise » de 2008, mais aussi, d’autre part, les « puissants » qu’ils appuient servilement sous l’égide d’une Union Européenne acquise à l’idée qu’il revient aux peuples de payer « leur » crise, celle des possédants ! Cliquer ici

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Messages

  • MERCI ANTOINE pour cet article , en effet PODEMOS , parti tout neuf , semblant surgit de nulle part (mais peut-être une suite logique du mouvement des indignés ? ) est en train de faire la guigne à TOUS LES PARTIS INSTITUTIONELS , puisque selon un sondage récent , il arriverait en tête des élections législatives en mordant sur l’électorat de tous les partis , du PP au PSOE ( Qui malgré tout se refait une santé ) mais également sur les partis de "gauche" , IU et UPYD ...

    Même s’il est diificile à l heure actuelle , vu la soudaineté de cette notoriété, de faire une analyse exhaustive de cette progréssion , on peut néanmoins constater deux choses :

    TOUS LES PARTIS SONT TOUCHES PAR LA CORRUPTION , or si le TOUS POURRIS , en FRANCE profite à l’extrême droite fascisante du FN , les esspagnols qui ont déja donné , expriment leur dégout de cette déliquescence de la société en apportant leur soutien à un parti composé de jeunes citoyens qui ont les mains propres et qui propose un controle citoyen de la vie politique

    les autres partis de la gauche critique avec la politique du PP et du PSOE , sont pro-européens , et la majorité des espagnols sont remontés contre cette europe qui leur impose une austérité cruelle qui fait des dégats considérables dans tous les domaines . PODEMOS , même si ce n est pas encore à mon gré suffisamment établi est très critique avec L UE et le soutien que lui apporte les autres partis espagnols ...

    Nous devons donc suivre attentivement ce qui se passe en ESPAGNE autour de PODEMOS , nous avons peut-être des enseignements interressants à en tirer

    amicalement

    • Oui, Richard, Podemos est un grand espoir de chambouler le "jeu" politique en place. Mon texte (cosigné avec un camarade parisien) essaye cependant de tempérer un enthousiasme qui parfois vire à l’aveuglement : le pari électoral par exemple n’est pas du tout fondé en raison ; alors que Podemos a reçu une impulsion d’un mouvement social, certes bien particulier, celui des Indignés qui était totalement, probablement excessivement, hors champ politique, la direction de Podemos qui se profile autour d’Iglesias accentue une démarche assez électoraliste. Posons ouvertement la question : malgré la montée en puissance spectaculaire de cette organisation, qui peut penser qu’elle décrochera la majorité absolue lui permettant de gouverner seule et de mettre en pratique son programme ? Un programme assez flou sur bien des sujets (l’Europe en est un). Le plus probable est qu’une victoire électorale posera la question des alliances : il y a peu à espérer du côté d’IU qui semble pâtir justement de la poussée de Podemos. Alors quoi ? Le PSOE ? Inutile de te faire un dessin sur ce que donnerait une alliance de Podemos avec ce parti : à commencer par une crise de interne car, à la base, il apparaît à beaucoup insupportable l’idée même de poser la question de faire quelque chose avec l’un des deux partis de la "caste" ! Le "système" est d’ailleurs à la manoeuvre qui distille de plus en plus que la clé politique du moment c’est une alliance de Podemos et du PSOE. Retenons au passage que ces socialistes n’ont rien renié de ce qu’ils ont fait pour préserver la "paix sociale" et le développement des privilèges. Pourtant Pablo Iglesias échange aimablement depuis quelque temps avec le nouveau, jeune et beau, et fringant, secrétaire national du PSOE (le ravalement de façade de la maison décrépite a eu lieu) !

      Je crois que tout ceci, la "gestion" d’alliances électorales, est dans la tête de ceux que je crois électoralistes dans Podemos et que c’est pour cela qu’ils cherchent à verrouiller vis-à-vis des anticapitalistes en essayant de caler les espoirs fous que l’organisation soulève sur ce terrain piégé. C’est une hypothèse, à vérifier. L’autre pan de la question est : si on n’est pas électoralistes et si donc la participation aux élections ne devient pas la fin en soi, quelle est la stratégie à avoir ? Ma réponse (celles de bien d’autres dans Podemos) : l’investissement de Podemos dans les lieux où, comme les Indignés, il n’a pas percé, les lieux de travail. Et donc dans la préparation de la seule chose qui peut neutraliser les dérives électoralistes : la préparation, le temps qu’il faudra, d’un mouvement social, plus seulement sur les places ou les quartiers mais dans ces lieux de travail ! Ce qui poserait immédiatement la grosse question de la nécessité de lever le blocage que les grandes centrales ouvrières, CCOO et UGT, font peser par leur intégration dans le consensus sur le régime de la Transition né en 1978.
      Comme quoi, Podemos c’est du bien et du beau, c’est aussi du compliqué et du pas gagné d’avance ! Du moins pour une rupture anticapitaliste.

    • lire

      ¡Sí se puede ! :

      Crónica de una pequeña gran victoria
      de ADA Colau et Adria Alemany

      C’est aussi en français

      http://www.lespetitsmatins.fr/collections/si-se-puede-quand-le-peuple-fait-reculer-les-banques/

      Du fait de la crise économique, de nombreuses familles en Espagne se sont retrouvées dans l’impossibilité de rembourser leurs emprunts immobiliers. Or, la loi espagnole sur le crédit hypothécaire privilégie les intérêts des prêteurs au détriment des emprunteurs. Résultat : ces familles se sont vu non seulement saisir leur logement, mais également endettées à vie.
      Un mouvement citoyen s’est alors élevé contre cette situation. Dès 2009, Ada Colau et ses camarades de la Plateforme des personnes touchées par l’hypothèque (PAH) ont interpellé sans relâche les élus au cri de « Sí se puede ! » (« oui on peut ! ») pour réclamer l’annulation de la dette des personnes saisies, un moratoire sur les expulsions et le relogement des familles. Une ILP (Initiative législative populaire) a vu le jour, et la Cour de justice de l’Union européenne a obligé l’État à modifier la loi.
      Ce témoignage met à nu les mécanismes de la bulle immobilière espagnole, mais raconte également toutes les actions mises en oeuvre par des citoyens engagés contre l’injustice, soulignant ainsi la force et la grandeur du combat collectif.

      J’ai rencontré cette femme extrordinaire, en compagnie du GRAND ex dirigeant du PCE et ex maire de Cordoue,le"calife rouge" ANGUITA...

      J’en profite pour signaler un papier concernat ce P.CE.

      http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/article-l-experience-izquierda-unida-n-a-laisse-aux-communistes-espagnols-qu-un-desert-43213061.html

      L’expérience Izquierda Unida n’a laissé aux communistes espagnols qu’un désert

      Article d’AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/