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Femme-objet pour le commerce et prostitution : Ne pas confondre !

par CD

Publie le vendredi 7 novembre 2014 par CD - Open-Publishing
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Femme-objet pour le commerce et prostitution : Ne pas confondre !

Ne pas banaliser la prostitution !

A propos d’une discussion autour du salon de l’auto avec des femmes en faire-valoir. Un contradicteur très conservateur au plan des moeurs assimilait ces pratiques commerciales certes fort contestables, ne serait-ce que par les stéréotypes souvent véhiculés, à de la prostitution. C’est excessif et faux et cela banalise la prostitution qui est bien plus grave.

Il ne s’agit pas avec le recrutement de femmes-objet (de publicité) de prostitution car ici aucune femme ne propose un acte sexuel tarifé . Aucun client non plus. Personne ne leur demande de se mettre nue totalement (le sexe est caché, et pas que le sexe). Personne ne se masturbe en les regardant. Et les propos salaces sont non admis si ils surgissent. Peut-être plus qu’ailleurs si les dirigeants contrôlent.

Elles attirent le regard masculin à des fins commerciales, c’est là que porte la critique mais c’est autre chose. C’est bien différent. C’est ne pas mesurer les dégâts de la prostitution que de rapporter l’un à l’autre.

Désir de diversité partout contre répression conservatrice.

La critique de l’Occident dépravé qui a suivi porte à faux car la femme-objet pour le commerce n’a rien à voir avec la femme séduisante ou sexy dans la rue. Il y a souvent la confusion. Mais cet amalgame vise à empêcher la séduction. Pourtant le corps et les vêtements sont un puissant facteur de séduction et de plaisir mutuel. Il n’y a pas que le spirituel ou l’intellectualité dans les rencontres humaines (hétérosexuelles ou homosexuelles). Les aspects charnels et les artifices de séduction - ceux légers et mobiles ou ceux définitifs (chirurgie) - peuvent être aussi source de harcèlement mais les deux phénomènes sont différents et à séparer.

C’est que l’on harcèle aussi des femmes qui ne correspondent pas au modèle dominant de la publicité. Peut-être parceque cette dernière tend à jouer sur plusieurs stéréotypes. L’industrie pornographique, qui n’a rien à voir avec la rencontre et la séduction mais plus avec le profit, déploie une pluralité de critères pour diversifier sa clientèle. Elle ne se contente plus de quelques stéréotypes. Les femmes âgées sont aussi sollicitées que les plus jeunes et sur tous les types de corps.

Enfin, les femmes occidentales s’habillent en général (pas toujours) plus librement que là ou elles n’ont d’autre choix que de cacher bras, jambes, george et chevelure. Ces femmes ont conquis difficilement le droit d’être un jour en jupe courte et un jour en pantalon, un jour avec des talons hauts et le lendemain avec des chaussures plates, un jour avec un décolleté plongeant et le lendemain avec un pull ras du cou etc… Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de violence - c’est évident - mais c’est une liberté - la diversité réelle - conquise qui est à défendre face aux rigoristes, aux conservateurs et autres intégristes religieux !

Le clivage passe aussi, outre la lutte contre les stéréotypes, entre les conservateurs en matière de moeurs qui empêchent la liberté de s’habiller librement et les autres qui veulent un monde uniformisé ou les femmes sont cachées voire restent à la maison. Faire en sorte que la séduction ouvre sur un plaisir partagé et non sur des violences est un enjeu.

Il importe de promouvoir la liberté et l’égalité entre hommes et femmes et dans le respect de chacun mais sans rigorisme des moeurs. Le sexoséparatisme est à combattre. Et il n’a pas à céder face à un souci "supérieur" de lutter contre le capitalisme, le patronat et autres nécessités de la "gauche". Etre anticapitaliste (ou non) n’empêche pas de réfuter et repousser ce type d’autoritarisme sexiste.