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Lettre CGT PSA Mulhouse sur l’affaire Lepaon et pour mobiliser contre la loi Macron

par primp

Publie le jeudi 18 décembre 2014 par primp - Open-Publishing
3 commentaires

A Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT
A la commission chargée des négociations interprofessionnelles du « Dialogue social »
Aux organisations du CCN
Au bureau fédéral

Mulhouse le 16 décembre 2014

Camarades,
La CGT PSA Mulhouse a pris connaissance des propositions sur le « Dialogue social » que la
confédération a présenté à la presse le 13 novembre où elle propose de fait de renoncer à la
représentation syndicale dans les entreprises de moins de cinquante salariés (seuils sociaux).

Ce sont des dizaines de milliers de délégués que la confédération laisse tomber. C’est une
grande partie des travailleurs du pays qu’elle abandonne au patronat.

A un moment où le patronat propose dans le « Dialogue social » de supprimer dans le même
sens, mais cette fois à une plus grande échelle, les délégués du personnel, du CE et des
CHSCT au profit d’une représentation mixte syndicat/patrons, nous ne pouvons pas accepter
cette proposition de la confédération.

A un moment, si nous ne réagissons pas, où la loi Macron veut faire sauter par ordonnance
(alors qu’ils parlent de « Dialogue social » !), les élections des conseillers prud’homaux, veut
soumettre l’inspection du travail à la direction du patronat, veut liquider la médecine du
travail, mais veut aussi étendre le travail du dimanche et le sous-payer comme le travail de
nuit (en diminuant largement le nombre et le tarif des heures payées), empêcher la
contestation juridique des PSE (plans de licenciements), supprimer les protections contre les
licenciements personnels, supprimer les avis médicaux « d’aptitude avec restriction », limiter
le « délit d’entrave », supprimer la possibilité de réintégration des salariés licenciés « sans
cause réelle et sérieuse »... et probablement encore plus en ouvrant des portes juridiques à
de nombreuses mises en cause du Code du travail au profit du Code Civil, au point de le
réduire à une peau de chagrin, nous ne pouvons pas admettre la proposition de la
confédération sur les seuils sociaux qui va dans la même direction.

A un moment où nous sommes interpellés par des adhérents ou des salariés sur l’affaire
Lepaon, alors que nous ramons au quotidien contre les attaques patronales et
gouvernementales, la confédération devrait brandir publiquement le drapeau de ses propres
valeurs, celles de l’honnêteté et le dévouement désintéressé aux salariés et aux opprimés de
ses dizaines de milliers de militants contre le véritable « affairisme » qui est celui des profits
patronaux et de ses serviteurs gouvernementaux. Pour cela, contre les licencieurs, les
banksters, les financiers, la caste des parasites et des profiteurs qui ont plongé le monde
dans une crise sans précédent et détruisent la planète au profit du seul égoïsme patronal, et
contre la politique d’austérité de ce gouvernement, la CGT doit afficher clairement savolonté de reprendre le terrain de la lutte de classe. Elle trouverait là non seulement le
soutien de l’immense majorité de ses membres contre les attaques qui la visent mais aussi
celui de l’immense majorité des travailleurs et des exploités qui sont en manque de
perspective et d’espoir. Cela fait des mois que la confédération est silencieuse sur l’essentiel
des attaques contre les travailleurs qui n’ont jamais été aussi graves, se succèdent les unes
aux autres, ANI, retraites, CICE, Pacte de responsabilité, menaces sur les 35 H et les jours
fériés... et qu’elle laisse ses militants seuls et en plein désarroi face à de multiples reculs. Il
est temps de renouer avec une politique de défense réelle des intérêts des travailleurs, c’est-
à-dire une politique de lutte.

Pour commencer, nous pensons que la confédération devrait renoncer à sa proposition sur
les seuils sociaux, faire une large campagne de dénonciation et d’information sur le contenu
de la loi Macron et, pour bien afficher sa nouvelle volonté, claquer la porte du « Dialogue
social » qui n’a rien de son titre, mais tout d’une liquidation des dernières protections
ouvrières. Enfin, elle devrait convoquer un congrès extraordinaire afin de mettre en débat,
et en toute transparence, devant tout le monde, la politique qui serait nécessaire
aujourd’hui pour rassembler tous les exploités et les humiliés contre le MEDEF , la politique
gouvernementale et le scandale permanent qui est l’exploitation capitaliste de l’homme par
l’homme, seule véritable source de toutes les « affaires » .

Le syndicat CGT PSA Mulhouse

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