Accueil > Lepaon, son plan caché pour garder la main

Lepaon, son plan caché pour garder la main

par arnold

Publie le dimanche 21 décembre 2014 par arnold - Open-Publishing
6 commentaires

Une trêve, mais pas de vacances pour le numéro un de la centrale syndicale. Il manœuvre pour sauver les meubles.

Par Catherine Gasté et Valérie Hacot - Le Parisien 21 Déc. 2014, 07h24

Acculé, dos au mur, Thierry Lepaon ne lâche rien. En pleine tempête, le secrétaire général de la CGT s’accroche contre vents et marées à son fauteuil et entend bien profiter de la trêve des confiseurs pour déployer sa stratégie afin de se maintenir à la tête de l’organisation. (Lire la suite dans le doc à télécharger, lien ci-dessous)


Derrière la trêve, les grandes manœuvres

PAS DE COUP DE THÉÂTRE pendant la trêve des confiseurs… mais des grandes manœuvres. Le plan de Thierry Lepaon tient en un mot : garder la main pour préparer le jour J. Celui de la réunion de la commission exécutive (CE) extraordinaire (le gouvernement de la CGT) prévue les 6 et 7 janvier, date à laquelle le secrétaire général devra sortir du bois et annoncer la couleur : démission ou pas, ainsi que le devenir des neuf autres membres du bureau confédéral. Mais, selon nos informations, le cabinet de Thierry Lepaon pousse à la roue pour obtenir un délai supplémentaire. Il milite désormais pour que la réunion prévue le 7 soit reportée au 12 janvier… Soit la veille du rendez-vous de tous les dangers, la convocation du parlement de la CGT, seul habilité à décider de l’avenir du numéro un. Objectif : ne pas laisser le temps aux frondeurs de se retourner. Deux scénarios sont sur la table.

Soit Thierry Lepaon s’accroche et décide de rester coûte que coûte. Il mise sur un « coup politique » lui permettant de procéder à une « purge » du bureau. Dans le collimateur, les quatre frondeurs accusés de semer le désordre. Dans ce cas, « statutairement », il appartiendra à la CE « de proposer une nouvelle équipe ou le remplacement de tout ou partie du bureau », précise déjà une des proches de Lepaon, Agnès Naton (membre actuel du bureau).

Le comité confédéral national sera seul maître

Parmi les noms des remplaçants figurent celui de Nadine Prigent (candidate malheureuse à la succession de Bernard Thibault) et d’autres comme Alain Alphon-Layre, l’homme de l’ombre considéré comme un « sage », proche de Nadine Prigent.
Autre scénario : Lepaon annonce sa démission le 6 janvier en proposant le nom de son successeur, qui pourrait être Philippe Martinez, l’actuel secrétaire de la fédération de la métallurgie, avec autour de lui une nouvelle liste des membres du bureau composé essentiellement de l’équipe de Nadine Prigent.
Quoi qu’il en soit, le verdict sur le devenir de Thierry Lepaon tombera le 13 janvier, date à laquelle le comité confédéral national extraordinaire sera seul maître. Il a tout pouvoir sur les débats comme sur les décisions. C’est la seule instance habilitée à garder ou à révoquer le numéro un et son bureau confédéral. Or le risque d’une révocation est élevé. « Une révocation du secrétaire général serait du jamais-vu à la CGT, comme dans les autres syndicats. Et ce serait une humiliation terrible », tranche un expert du monde syndical.

En attendant ces échéances, Thierry Lepaon a chargé une dizaine d’émissaires, ses derniers fidèles, d’aller battre campagne, de convaincre les hésitants et même de retourner ses détracteurs. Leur rôle est clair, il s’agit de sauver le soldat Lepaon !

Au siège de la centrale, là aussi le démarchage va bon train, y compris à coups de promotions. Selon nos informations, le responsable des ressources humaines a d’ailleurs eu pour consigne de récompenser une trentaine de bons élèves dans les étages de la maison confédérale.
De belles promotions pour Noël. De quoi, en tout cas, en fâcher encore plus d’un…


Lâché par l’énergie et la métallurgie

LES CALCULETTES n’en finissent pas de tourner pour mesurer les chances de Thierry Lepaon. Vacances ou pas, les appels à la démission continuent de tomber. Le dernier gros coup de théâtre s’est déroulé à la veille de la trêve des confiseurs. Selon nos informations, en fin de semaine, deux grosses fédérations ont réclamé ouvertement la tête du leader de la CGT : la métallurgie et les mines-énergies. Et ce malgré les soutiens appuyés et répétés des deux secrétaires généraux respectifs, qui ont jusqu’ici défendu bec et ongles Thierry Lepaon. Un coup dur, car déjà mercredi dernier la fédération du commerce et ses 43 000 militants a porté le fer. Et réclamé la démission des dix membres du bureau confédéral (dont le secrétaire général et le trésorier Éric Lafont qui a déjà rendu son tablier).

Avec ses 59 000 adhérents, la puissante fédération de la métallurgie a donc basculé jeudi. À sa tête, l’un de ses fidèles soutiens, l’allié de la première heure, le secrétaire général de la fédération Philippe Martinez (possible prétendant à la succession de Thierry Lepaon). Lui, qui réclamait en début de semaine la tête du bureau sauf celle de Lepaon, a finalement dû changer son fusil d’épaule.

Selon nos informations, il a plaidé la carte de la démission de Thierry Lepaon devant ses troupes. Au même moment, le même scénario s’est joué à la fédération mines-énergie et ses 56 000 adhérents, avec dans l’ombre l’influent Fréderic Imbrecht -ancien secrétaire général et… mari de l’actuelle- qui a poussé à ne pas prendre position. En vain.

Le chemin de crête est de plus en plus étroit pour Thierry Lepaon. Ses soutiens au sein de la centrale -forte d’environ 24 000 syndicats de base regroupés en 32 fédérations- fondent comme neige au soleil. Il y a dix jours, la fédération des services publics (81 443 adhérents), la plus grosse de la CGT, a elle aussi appelé le secrétaire général à quitter son fauteuil.
Dans une lettre, elle juge cette décision « inéluctable » « compte tenu des responsabilités et de l’incapacité dans laquelle se trouve le secrétaire général pour assumer ses missions ».

Les mauvais résultats enregistrés lors des élections dans la fonction publique, où la CGT a reculé de 2,3 % tout en conservant sa place de première organisation, n’y étant pas bien évidemment étrangers. Ni les nombreux bulletins de vote barrés sur lesquels il était écrit : « Lepaon voleur ».

La fédération de la santé, deuxième avec 73 800 adhérents, a elle posé les jalons d’une demande de démission des dix membres du bureau confédéral, dont Thierry Lepaon. « On a discuté mais la fédération se prononcera le 12 janvier », veille du CCN (Comité confédéral national), a indiqué Nathalie Gamiochipi, secrétaire générale de la fédération santé.

La fédération des finances, celles de la construction, des organismes sociaux, l’union générale des fonctionnaires… demandent elles aussi sa tête. Tout comme de nombreuses régions à l’image des Bouches-du- Rhône, de Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées ou Ile-de-France. D’autres, comme la fédération du textile ou celle de la poste et des communications, pourraient suivre dans les prochains jours. À moins que Thierry Lepaon réussisse d’ici là à les convaincre de le maintenir coûte que coûte à son poste. Visiblement, cela s’annonce très compliqué…


Un étrange parachutage

Si officiellement, Thierry Lepaon a le soutien des 30 000 adhérents de la fédération des transports, en coulisses, des voix discordantes commencent à se faire entendre. Cible des attaques : Jérôme Vérité (un transfuge de la CFDT), le patron de la fédération des transports soupçonné d’avoir négocié avec Thierry Lepaon son parachutage à la tête du groupe de protection sociale Klésia. Le poste doit se libérer à la fin de l’année 2015, à la suite de la mise à la retraite d’office de Bernard Devy (FO), son actuel président qui atteindra ses 70 ans. Thierry Lepaon et Jérôme Vérité auraient rencontré par deux fois la direction de Klésia. « Ça fait partie des hypothèses », nous a confirmé hier soir l’intéressé. Certains au syndicat -où les tensions sont fortes- se demandent pourtant si le soutien inconditionnel de la CGT-Transports depuis des semaines n’est pas conditionné par ce deal…

Lien de téléchargement pour Le Parisien (pages 2 et 3) :
http://dl.free.fr/bizSphr64

Messages

  • Un camarade écrit au Front Syndical de Classe : http://www.frontsyndical-classe.org/

    Daniel LECLERC
    Syndiqué depuis 1955
    Militant aux transports Citroën, secrétaire du syndicat E.T. Aubervilliers, secrétaire de l’union des syndicats des T.C., secrétaire du C.E., secrétaire du C.C.E., licencié en 1973 suite à une provocation patronale avec la complicité de la C.F.T.

    Militant au Frêt AIR FRANCE à compter de 1976, divers mandats : élu du personnel, DS, CHSCT. FNE 1995, retraité 1998. C.E. UL Roissy C.D.G. de 1978 à 2010.
    Conseiller prud’hommes à BOBIGNY de 1979 à 1992 : président de section, juge des référés.

    Chers Camarades,

    Lorsque j’ai adhéré à la C.G.T., à 17 ans à ma sortie de l’école d’apprentissage, la formation syndicale se faisait dans les arrières salles des bistros du coin le samedi après-midi ou le dimanche matin, la formation syndicale était effectuée sur les temps de loisirs.

    J’y ai appris les valeurs de classe, une C.G.T. avec des militants intègres, honnêtes, etc. J’ai appris également que le choix des militants responsables chargés d’appliquer les décisions collectives devait résulter d’une décision collective après une réflexion permettant de savoir lequel d’entre nous était le mieux à même à prendre ces responsabilités. J’ai appris également que le syndicalisme de classe organisait l’action revendicative pour la satisfaction des revendications décidées par les salariés selon leurs besoins, pour un changement de société…

    Le problème LEPAON n’est pas un problème uniquement LEPAON. Ce n’est pas lui seul qui a pris les décisions de signer les chèques, de s’accorder des salaires hors de proportion, un logement de fonction hors norme, des indemnités scandaleuses suite à son départ de l’URM, il y a des complicités, « le ver est dans le fruit ». Il oserait affirmer qu’il n’était pas au courant de toutes ses largesses….

    La question est posée de savoir comment des individus sans valeur morale, sans valeur de classe… sont arrivés à des postes de responsabilité à la Conf, dans certaines Fédés, certains syndicats, syndicats régionaux (Ports et Docks, Nettoyage…), etc.

    L’abandon du syndicalisme de classe et de ses valeurs remplacé par le syndicalisme rassemblé qui a été imposé, le non contrôle des mandats, « le bétonnage » lors des congrès pour imposer des changements idéologiques à contre-courant, des documents d’orientations vides de tous contenus de classe (absence de véritables projets de société, de contenus revendicatifs), le choix des militants sans débat démocratique sur le seul critère tous… sauf !... etc., le refus d’organiser un véritable débat démocratique, etc., sont les résultats de cette situation.

    Il y a besoin d’un véritable débat démocratique dans la C.G.T. : pour exemple, l’accord sur la représentativité a été signé contre l’avis de la majorité des syndiqués, aujourd’hui nous en mesurons les dégâts, etc. Il y a besoin d’avoir un projet de société avec un contenu revendicatif afin de créer le rapport de force pour combattre l’adversaire de classe et ses ambitions outrancières. Le capitalisme ne s’aménage pas, il se combat. Ces dispositions découlent de la Charte d’Amiens, élément fondateur de notre C.G.T.

    La confédération ne confédère plus, les fédérations ne fédèrent plus. Les camarades de la SNCM, comme d’autres, sont livrés à eux-mêmes. Aucune solidarité et encore moins d’action de solidarité de la part de la Conf ou des fédérations pour les camarades de ces boites. Pourtant, ils combattent le système de déréglementation qu’impose le grand capital qui consiste à tout déréglementer pour satisfaire toujours plus la voracité des actionnaires et ramener les salariés au seuil de la pauvreté.

    Nous ne pouvons pas nous contenter, comme les syndicats réformistes, de préserver les acquis. Nous ne pouvons que constater qu’en l’absence de luttes et de perspective rien n’a été acquis depuis plusieurs années. Si les salariés sont dans la récession, les actionnaires qui pillent la force de travail des salariés se goinfrent de plus en plus des profits créés par les travailleurs.
    Le secrétaire de la C.G.T. n’est qu’un militant parmi les autres, il doit être considéré comme tel.

    Le salaire du secrétaire général doit correspondre, comme par le passé, à une catégorie d’ouvrier professionnel de la grille hiérarchique de la métallurgie.

    En règle générale les permanents ont une garantie de leurs salaires qu’ils percevaient dans l’entreprise.
    Les secrétaires généraux de la C.G.T. n’ont jamais eu de logement de fonction, Georges SEGUY, Henri KRASUCKI (HLM PARIS 20ème), Louis VIANNET. Leurs salaires découlaient de la règle établie.

    A quel titre LEPAON bénéficie-t-il d’un logement de fonction luxueux ? La C.G.T a accès aux logements du 1%, est-ce un crime de lèse-majesté que de vivre en HLM, lieu de vie de nombreux travailleurs, Henri y a vécu toute sa vie.

    Qui a décidé que LEPAON perçoive un salaire pharaonique de 5000€ auquel s’ajoutent les 2000€ de logement de fonction soit 7000€. Combien gagnait-il à Moulinex ?...
    S’il y a une différence de loyer entre la Province et Paris, il doit y avoir compensation mais pas avec un salaire outrancier de 5000€.

    Qui a décidé de sortir des règles de rémunération des permanents et d’entretenir LEPAON comme on entretient une demi-mondaine ?

    A quel titre LEPAON a-t-il touché un bakchich de 30000€ lors de son départ de l’union régionale de Normandie ? Des camarades normands parlent même de 100000€ ?

    Le mandat des militants permanents n’est pas l’exécution d’un contrat de travail mais un acte militant, une succession de responsabilités au sein de la C.G.T.. Les successions de responsabilités ne sont pas des ruptures successives du contrat de travail. Un permanent n’est pas un mercenaire, c’est un militant au service de la classe et de l’organisation.

    Lorsqu’un salarié est muté au sein d’une même entreprise, il ne perçoit pas d’indemnité de licenciement même lors d’un changement de prestataire de service.

    Un permanent est un militant avant tout, son rôle n’est pas de détourner l’argent des syndiqués à son profit.

    A qui fera-t-on croire que l’immeuble de la Conf serait « un vieil immeuble vétuste sous contrôle des monuments historiques » ? Utiliser l’argument d’évolution des normes de construction pour justifier l’aménagement du bureau du secrétaire général en bureau de « ministre » est malhonnête, l’argent des syndiqués est dilapidé pour satisfaire le caprice d’une « danseuse ». Je ne pense pas que le bureau de THIBAULT était d’une vétusté telle que sa remise « aux normes » coute 65000€.

    Au vu de ces malversations je m’interroge sur ce qui s’est passé à Moulinex. Qui croire ? Les militants de base de Moulinex ou un sombre personnage pour qui la C.G.T. n’est qu’une vache à lait qu’il trait pour son profit et son confort personnel.

    Le système de perversité mis en place à la C.G.T. doit être balayé, il n’y a pas de place pour les malhonnêtes ni pour un Xème syndicat de collaboration de classe, nous devons revenir à nos fondamentaux de classe, d’intégrité, d’honnêteté, de fraternité. Les syndiqués doivent se réapproprier leur outil syndical, décider de leurs revendications selon leurs besoins sans se laisser enfermer dans le carcan d’une société capitaliste qui organise éternellement sa crise pour amasser le maximum de profits immédiats. Ces perspectives claires sont le ciment qui permettra de créer un rapport de force pour la satisfaction des revendications et pour changer la société.

    Recevez, chers Camarades, mes salutations confraternelles.

  • Intervention de Marc Peyrade, secrétaire général de la FILPAC-CGT, à l’AG des secrétaires généraux de la CGT du 15/12/2014 :
    http://www.frontsyndical-classe.org/2014/12/marc-peyrade-secretaire-general-de-la-filpac-cgt.html

    • promotions indues,népostisme,achat de vote ,ho la !!!!!

      Aucune différence de gestion avec une direction d’entreprise capitaliste.
      quel différence entre un Tapie et les permanents ? aucune,juste une question de moyens.
      la découverte depuis quelques jours de ces pratiques inacceptables et honteuses et cela depuis des décennies ,montrent que la cgt n ’est plus réformable.
      Déjà même pour virer le paon,les permanents magouillent , se placent,retournent leurs vestes, font des réunions secrétes ,bref se comportent comme ceux qu’il faut remplacer.
      aucune morale,juste la défense de leur petites vie à l’abri du travail et du chomage.et si possible de leur train de vie bien amélioré(meme si pas bling bling ) par rapport au prolo de base .
      quasiment tout est à reconstruire !!

  • EN effet il y en a marre d’avoir les appels des fédés juste pour payer les cotisations, maintenant elles sont marrons à fanfaronner sur la préservation de la conf.

    LA CGT s’est trop mirer dans le contact permanent avec le patrons, à trop vouloir ressembler au patronat, on en prend ses bonnes manières.

    C’est écœurant, c’est malhonnête et ça démontre que LA VERITABLE CGT se trouve dans les boites, les UL les pieds sur le terrain la tête dans les livres du droit, des conventions collectives et de notre propre histoire.