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Philippe TESSON : amalgame raciste et criminel. Le MRAP porte plainte

par Le MRAP

Publie le mercredi 21 janvier 2015 par Le MRAP - Open-Publishing
6 commentaires

Les propos de Philippe TESSON tenus le 13 janvier 2015 au cours d’une émission « le grand direct de l’actu » animé par Jean-Marc MORANDINI sur Europe 1, constituent une diffamation raciste et une provocation à la haine raciste à l’égard de toute la population - française ou non - de confession musulmane.

Ainsi, les propos suivants : "D’où vient le problème de l’atteinte à la laïcité sinon des musulmans ? On le dit, ça ? Et bien moi, je le dis ! Je rêve ou quoi ? C’est ça notre problème actuellement, c’est les musulmans qui mettent en cause la laïcité ! C’est les musulmans qui amènent la merde en France aujourd’hui ! », reviennent à essentialiser les musulmans et à leur faire porter la responsabilité d’actes ignominieux commis par des fanatiques.

Ces propos créent ainsi non seulement un amalgame raciste et criminel, mais, de surcroît, suscitent de manière explicite des sentiments de haine vis-à-vis de la population - française ou non - de confession musulmane.

Le MRAP porte plainte contre Philippe TESSON pour diffamation raciste et provocation à la haine raciste.

Maître Pierre Mairat représentera le MRAP.

Messages

  • Oui, très bien,
    sauf que la récente déclaration du MRAP, "Ce que nous sommes", ne va pas du tout non plus !

    Voyez le texte ci-dessous.
    Vous souscrirez comme moi sans doute à un certain nombre de remarques, ... mais attention à l’ensemble, c’est encore et toujours le même PIEGE.

    Pour le MRAP il n’y a pas de Français, la France n’étant (en bas du texte) QUE l’addition d’identités partielles (et qu’on le veuille ou non, communautarisantes). Pour le MRAP on peut être tout ce que l’on veut, sauf Français !

    Cette vision catastrophique de la société française est partagée par un nombre important d’associations et de partis politiques (de gauche).
    Elle est le résultat du prêt à porter bien pensant des années 80.

    Déclaration du Bureau exécutif du MRAP : CE QUE NOUS SOMMES
    samedi 17 janvier 2015

    CE QUE NOUS SOMMES

    Nous sommes musulmans, nous sommes juifs, nous sommes Charlie, nous sommes policiers, nous sommes chrétiens, nous sommes infidèles athées, nous sommes homosexuels, nous sommes les Roms ...

    Nous sommes musulmans quand des mosquées et des carrés musulmans sont attaqués. Nous sommes musulmans face aux Zemmour et Houellebecq. Nous sommes musulmans quand monsieur Tesson, Torquemada halluciné, se lance dans des imprécations anti-musulmanes « Il faut le dire ! Ce sont les musulmans le problème en France ! » tombant ainsi sous le coup de la loi

    Nous sommes juifs quand une enfant juive reçoit une balle dans la tête. Nous sommes juifs quand les clients d’un commerce casher sont abattus parce que juifs. Nous sommes juifs quand des tombes juives sont taguées

    Nous sommes Charlie quand la Kalachnichov fauche le crayon insolent pour crime de blasphème. Nous sommes Charlie quand les hypocrites condamnent le crime en l’accompagnant du « oui mais » odieux et d’un procès en sorcellerie pour islamophobie.

    Nous sommes policiers, quand ceux qui protègent les journalistes, la liberté de la presse, nos libertés sont assassinés.

    Nous sommes homosexuels, quand ils sont victimes de rejets et de violences. Nous sommes homosexuels quand l’intégrisme religieux toutes tendances confondues fait descendre des centaines de milliers d’obscurantistes contre l’égalité des droits

    Nous sommes chrétiens quand des fanatiques, ailleurs dans le monde, massacrent ceux qui se réclament du Christ.

    Nous sommes les « infidèles athées » quand ils sont pourchassés ou passibles de la peine de mort comme dans certains pays musulmans. Nous sommes athées quand des extrémistes religieux ici, veulent soumettre la liberté d’expression des non-croyants à leurs dogmes et leurs interdits, dans l’art ou la presse.

    Nous sommes les Roms souvent détestés, expulsés, maltraités, Nous sommes les Roms qui fédèrent toutes les exclusions. Nous sommes les Roms poussés dans les interstices d’une société qui les méprise. Nous sommes les Roms qui fédèrent tous les rejets.

    Nous sommes la France laïque. Nous sommes la France plurielle avec ses opinions, ses philosophies, ses croyances ou non-croyances parfois contradictoires, parfois opposées, mais procédant d’une même République encore imparfaite mais que nous voulons égalitaire et pour tous.

    Nous sommes ceux qui refusons tous les fondamentalismes. Nous sommes ceux qui luttons contre tous les racismes, sans hiérarchisation, sans concurrence des mémoires.

    Paris, le 17 janvier 2015

    • Ben moi, Français depuis toujours, je me retrouve bien dans la déclaration du MRAP.

    • quand il n’existe pas de critére autre que "carte d’indentité" pour être Français,cela veut dire que oui ,rien n’est spécifiquement "français" mais a ne veut pas dire qu’on peut être tout SAUF Français.

    • « Pour le MRAP il n’y a pas de Français, la France n’étant (en bas du texte) QUE l’addition d’identités partielles (et qu’on le veuille ou non, communautarisantes). Pour le MRAP on peut être tout ce que l’on veut, sauf Français ! »

      pour Marx, dans le Manifeste Communiste, il y avait des Prolétaires de tous les pays (Unissez-vous), pas des citoyens Charlie nationaux. Je pense qu’il a été le premier à dire « Je suis un citoyen du monde  », au demeurant contradiction dans les termes, puisque pour avoir des citoyens, il faut un Etat/ une Société civile, un Etat-Nation, c’est-à-dire la forme de domination adéquate au capitalisme, si adéquate que c’est historiquement son invention. Marx le savait, c’était une formule bien trouvée, et appelée au succès qu’on connaît

      alors le "Qui nous sommes" du MRAP ne peut sonner que comme "universalisme abstrait", comme tous les Charlie qui le sont à condition de n’être pas ceux qui sont morts et de ne pas faire comme eux, sauf par bravade, pour rire encore un peu de tout au pays de la liberté d’expression

      des déclarations humanistes comme ça, tout le monde peut les signer sans que ça ne perturbe sa vie quotidienne, à l’exception des racistes patentés et revendiqués, dont certes le nombre augmente, mais surtout la parole libre

      ça a servi à quoi, jusque-là, ce genre de déclamations "antiracistes" ?

      moi, ça ne me va pas non plus - encore que je ne m’intéresse pas trop au poids du MRAP dans la situation, peuvent toujours déclamer, et je ne parle pas de ceux qui payent de leurs personnes, avec ou sans carte du MRAP

      ça ne me va pas, mais pas comme à canichon. Ça me va pas, parce que dans ce texte du MRAP, les classes sociales ont disparu, sous la baguette de l’universalisme antiraciste à la française, avec ses valeurs (la tolérance de Voltaire, inventeur du racisme et de l’antisémitisme modernes pré-colonial, faut le faire !)

      http://www.contreculture.org/AG%20Voltaire.html

      "Le Traité sur la tolérance" de Voltaire a eu un succès fou, avec Houellebecq. Bon courage aux profs qui voudront apprendre l’antiracisme tolérant de Voltaire aux infidèles de la République. Des profs témoignent qu’à défaut, il se rabattent sur "la tolérance" mais voient bien que ça tombe complètement à côté de la plaque

      Même Taubira est "voltairienne" devant les caméras (en fait, très cultivée sur la question raciale, elle sait très bien ce qu’il y a derrière...). Charlie Hebdo était "voltairien", le "devoir d’insolence" ou d’"impertinence". Cherchez l’erreur. L’erreur universelle française

    • en guise de "réponse" à : « Pour le MRAP il n’y a pas de Français, la France n’étant (en bas du texte) QUE l’addition d’identités partielles (et qu’on le veuille ou non, communautarisantes). Pour le MRAP on peut être tout ce que l’on veut, sauf Français ! »

      le danger n’est pas le communautarisme (que ne promeut d’ailleurs pas ce texte), mais le manque d’internationalisme concret

      sans déshistoriser le problème - l’abstraire de ses déterminations actuelles, repères avec Paul Lafargue, en 1905, dans Socialisme et internationalisme
      . Je laisse apprécier le terme de "mercenaires", et d’autres passages que je mets en gras.

      « On accuse les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité ; les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe maîtresse de la nation, il est par là encore national lui-même, quoique nullement dans le sens bourgeois. » Marx-Engels (Manifeste communiste)

      « Le drapeau de la patrie est une raison sociale a dit le célèbre patriote Cecil Rhodes ; mais cette raison sociale ne représente que les intérêts économiques et politiques de la classe dominante. La Bourgeoisie ne tambourine sur la peau d’âne du patriotisme l’amour de la patrie et l’honneur du drapeau que dans le but de griser et de stultifier [abrutir, déshumaniser] les prolétaires, afin qu’ils se sacrifient pour défendre les richesses sociales qu’elle leur a dérobées.

      Les classes régnantes des républiques antiques de Grèce et d’Italie n’avaient pas recouru au charlatanisme patriotique de la Bourgeoisie, parce qu’elles se réservaient jalousement le privilège de gouverner et de défendre la patrie : si, pas plus, qu’aux esclaves, elles n’accordaient de droits civiques aux artisans et aux négociants, ni même le droit de posséder les maisons dans lesquelles ils travaillaient et trafiquaient depuis des générations, elles leur interdisaient la possession et l’usage des armes et ne les employaient pas à la défense de la patrie, que seuls les propriétaires fonciers avaient le droit de défendre et de gouverner. Quand, à l’époque de la décadence, on dut dans les moments de péril extrême les enrôler dans l’armée, les Athéniens et les Spartiates libéraient les esclaves et leur donnaient des terres et des droits civiques, ainsi qu’aux artisans qui s’étaient battus pour la République. Il fallait être propriétaire foncier pour avoir une patrie. La patrie était la terre des pères de famille ; les mots anglais et allemand fatherland et vaterland conservent encore la signification primitive, qui se retrouve d’ailleurs dans le mot patrie lequel dérive de pater, père.

      Jamais, à aucune époque de l’histoire, l’amour de la patrie n’a été si profond et si fervent : la vie et les biens des citoyens étaient toujours à la disposition de la patrie. Les historiens, les philosophes, les moralistes et les hommes politiques de la Bourgeoisie ont été unanimes pour condamner ce patriotisme antique, qui sacrifiait le propriétaire à la patrie et les intérêts de l’individu à ceux de la collectivité. Le patriotisme bourgeois est d’une autre composition.

      La patrie antique était la cité, dont tous les habitants, possédant des droits civiques, étaient de même race et avaient une origine commune : la patrie bourgeoise englobe des villes et des provinces, agglomérées par la force, dont les habitants sont de races les plus diverses.

      La Bourgeoisie pour constituer sa patrie n’a eu qu’à circonscrire les provinces et les villes, réunies et maintenues ensemble par là force d’un cordon de douanes, qui lui permet de protéger ses marchandises contre la concurrence étrangère et de les vendre plus cher sur le marché national que sur le marché international. La patrie bourgeoise n’est pas forcément limitée par des mers, des montagnes et autres accidents géographiques, mais par des douanes. Le gabelou est l’ange gardien des portes de la patrie bourgeoise.

      La Bourgeoisie des pays à constitution parlementaire monopolise la direction politique des peuples enfermés dans le cercle douanier : elle seule choisit les ministres, vote les impôts, administre les ressources budgétaires, fabrique les lois nécessaires à sa domination politique économique, les fait appliquer par des juges et des jurés pris dans son sein et utilise la force morale et militaire de la nation pour agrandir le marché international de ses produits et le champ de son exploitation coloniale.

      La patrie est la chose de la Bourgeoisie  ; cependant elle ne veut pas la défendre, comme le faisaient les classes régnantes de l’antiquité, comme le faisaient les barons féodaux, qui, casque en tête et lance au poing, protégeaient leurs terres et leurs biens ; afin de se consacrer entièrement au négoce et au plaisir, elle a de tout temps donné ce pénible et dangereux travail à des mercenaires.

      Les bourgeoisies des villes commerciales de la Hollande et de la Ligue Hanséatique, qui furent des premières à conquérir leur indépendance, employaient, ainsi que la bourgeoisie de Carthage, des bandes de mercenaires louant leurs services militaires au plus offrant [il faut rire de tout]. Mais l’emploi de ces professionnels, qui étaient des étrangers sans attaches avec les populations, au milieu desquelles on les cantonnait, présentait de graves inconvénients ; il leur arrivait de troubler l’ordre publique, de malmener les bourgeois, qui les soudoyaient et de passer à l’ennemi sur le champ de bataille.

      La Bourgeoisie moderne, dès qu’elle arriva au pouvoir, remplaça les mercenaires étrangers, en qui elle ne pouvait se fier, par des mercenaires nationaux, recrutés volontairement, comme en Angleterre, ou enrôlés par force à l’aide de la conscription comme en France : elle se procura de cette façon, à prix réduits, des armées mercenaires commandées en Angleterre et en Allemagne par des nobles, et en France par des bourgeois faisant du métier militaire un gagne-pain. Le mot, qui dans les langues européennes a été substitué à celui de guerrier indique le caractère mercenaire de l’armée : soldat, français et allemand, soldado, espagnol, soldato, italien, soldier, anglais dérivent du mot latin solidus, sou, d’où solde, la paie qu’on donne au militaire.

      Les mercenaires recrutés dans la nation, par persuasion ou par force, ayant avec ses habitants des liens de parenté et une certaine communauté de langage, de vie et de mœurs, sont par ce fait animés d’autres sentiments que les mercenaires levés à l’étranger. La bourgeoisie a su profiter jésuitiquement et habilement de ces sentiments pour leur faire accepter en patience le triste et dur métier qu’elle leur infligeait, et pour les persuader qu’en se faisant tuer pour sa patrie à elle, ils se sacrifiaient pour leur patrie à eux, pour la patrie en soi, devenue pour eux une entité métaphysique.

      La bourgeoisie a accaparé tout le contenu de l’idée de patrie. Les salariés, qui, même dans les pays de suffrage universel, sont exclus de la direction politique, de la fixation des impôts, de l’administration des ressources budgétaires, de l’élaboration des lois et de leur application, de la composition du jury, parce qu’ils ne possèdent ni le sol, ni les moyens de production, ni les richesses des nations où ils sont nés, n’ont pas de patrie, ainsi que le dit le Manifeste communiste.

      Ils [les salariés] n’auront une patrie que lorsqu’ils auront conquis tout le contenu de l’idée de patrie, que lorsqu’ils auront exproprié politiquement et économiquement la bourgeoisie. Cette double expropriation, but final de la lutte de classes, ne pourra s’accomplir que dans le cadre national, imposé par l’histoire, et, c’est, pour cette raison que le prolétariat est national, ainsi que le dit le Manifeste communiste .[note Patlotch : Marx ne dit pas exactement ça, mais passons]

      La Bourgeoisie est forcément nationaliste, puisqu’elle doit exploiter le prolétariat de sa nation ; mais à un moment donné du développement économique, elle doit assumer un certain caractère international pour écouler sur le marché mondial le surplus des marchandises qu’elle a dérobé aux salariés. Si le prolétariat national, pour secouer le joug de sa classe dominante, doit s’organiser et se révolter nationalement, il ne pourra arriver à son émancipation définitive que par l’entente internationale avec les prolétariats des nations capitalistes.

      Toute révolution sociale est fatalement internationale. La bourgeoisie française du XVIIIe siècle ne put abattre l’aristocratie et s’emparer du pouvoir qu’en proclamant la fraternité des peuples, qu’en les appelant à faire cause commune avec elle pour combattre les tyrans : être patriote, pour les bourgeois révolutionnaires, ce n’était pas aimer la France, l’Allemagne ou l’Italie, mais aimer la Révolution. La révolution faite, la bourgeoisie redevint patriote nationaliste pour pouvoir organiser nationalement sa dictature et son exploitation de classe. Le prolétariat révolutionnaire n’aura ni à conserver les anciennes nationalités, ni à en constituer de nouvelles, parce qu’en s’affranchissant, il abolira les classes : le monde sera sa patrie. »