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que crève la social-démocratie, définitivement

par réseaux communistes libertaire autonomes (reseauxcla.wordpress.com)

Publie le mardi 31 mars 2015 par réseaux communistes libertaire autonomes (reseauxcla.wordpress.com) - Open-Publishing
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Un mensonge ronge le mouvement social. Ce mensonge, c’est la social-démocratie. A l’heure de Hollande le lamentable au pouvoir, qui se plaît récemment à prouver coûte que coûte d’être « au service des plus pauvres », que c’est jusqu’à « sa raison d’être » pour conquérir à nouveau les imbéciles qui ont pu le croire, le dégoût se mêle au mépris. Mais ce n’est pas Hollande le problème, ni même le nom de son parti, qui restent des pantins parmi d’autres de ce qu’il représentent, et qui est le vrai problème : la social-démocratie.

Fut un temps, l’on n’était pas fier comme c’est le cas aujourd’hui de se proclamer social-démocrate, il y avait un goût de trahison nauséabond rien qu’à lâcher le mot. Aujourd’hui, on s’en réclame. Des « frondeurs » PS jouent la scission pour revendiquer une « gauche authentique ». Ils ne nous font pas rire, ils nous inspirent de la haine. Une haine profonde. Une haine de classe.

Depuis la Commune de 1871, les sociaux-démocrates sont de cette bourgeoisie prêcheuse d’une certaine « bonne conscience », élargie à la condition des pauvres, et que l’on devrait remercier en cela : des riches qui se soucient des pauvres, quelle bonne œuvre charitable ! De fait, ils s’incrustent dans les mouvements sociaux, se risquent parfois jusqu’à traîner dans les faubourgs de la pègre pour la guider vers la conscience citoyenne éclairée. Mais cette démarche, aussi sincère puisse-t-elle être, ce qui arrive malheureusement parfois, bétonne davantage encore les données de la question sociale : seuls les riches, de « droite » ou de « gauche », peuvent, du haut rang social qui est le leur, orienter la condition des pauvres ; seuls les riches sont à même de considérer les inspirations populaires. Du coup, le pauvre reste ce qu’il est : dépossédé de tout, de ses conditions de travail et d’existence, et avant tout de lui même, c’est-à-dire de sa capacité à décider et agir par lui-même sur sa condition propre.
La social-démocratie se définit avant tout comme délégation représentative, celle de l’aspect social de la démocratie. Mais quelle démocratie, sinon celle justement bourgeoise et représentative ? Voire au mieux « participative », comme le veut la nouvelle mode sociale-démocrate ? En clair et en définitive, la social-démocratie a toujours été le premier et le pire ennemi du mouvement social. Elle est là pour rabaisser la misère à ce qu’elle est, une stricte dépossession, prioritairement dans ses luttes et ses combats : « prenez les armes pour nous porter au pouvoir, rendez-les pour que l’on puisse garantir notre bonne foi envers vous ». Mais la bourgeoisie ou petite-bourgeoisie sociale-démocrate ne sera jamais la pègre, elle ne sera jamais la loi des tripes, car elle ne connaît pas la seule loi qui fait rigueur dans la conscience du misérable : la loi de la nécessité, la nécessité de survivre.
Les sociaux-démocrates s’engagent dans des risques et des intérêts qui ne sont pas les nôtres, ils jouent à des « combats » qui ne peuvent être les nôtres, traitant des conséquences de la misère populaire pour ne pas avoir affaire avec ses causes dont ils font partie. Telle aujourd’hui la bourgeoise blanche américaine qui pleure à chaudes larmes l’enfant du Burkina Faso qui meurt de faim, allant éventuellement jusqu’à se rendre en Afrique en bienfaiteuse. Sauf que l’Africain affamé est ce qui permet sa richesse.
La social-démocratie vend le mensonge de la réconciliation des classes : vous, pauvres, pouvez (avec un effort d’adaptation) vous « rapprocher » du confort bourgeois ; vous pouvez « ressembler » au riche ; même si vous ne le serez jamais. Conséquences historiques ? La création mystificatrice de la classe moyenne. La création du « pouvoir d’achat », autrement dit le pouvoir de consommer et d’accumuler des biens « à votre mesure », ne faisant en cela que diviser la réalité des exploités qui s’entretuent plus durement encore pour tirer le joker gagnant. Vendeurs d’espoirs, vendeurs de rêves, marchands de mensonges.
C’est quand le PS actuellement cherche à prouver qu’il est de « gauche », « au service des plus pauvres », qu’il montre et démontre de lui-même qu’il sera à jamais le plus grand ennemi des pauvres, et le plus vicieux.

On en vient à croire aujourd’hui que les congés payés, l’assurance maladie, la sécurité sociale, la journée de huit heures, le droit au syndicalisme, sont des concessions offertes par cette social-démocratie généreuse, alors que ce sont des acquis sociaux, arrachés au prix de luttes sanglantes qui ont duré des décennies et des décennies.

Historien se disant lui-même social-démocrate, Henri Guillemin a la lucidité d’admettre que la « plèbe » a toujours manqué cette fameuse conscience de classe si forte chez les riches, en partie à cause de la social-démocratie historique qui a toujours su faire croire que la lutte à mort entre les classes pouvait être évitée et qu’il fallait plutôt chercher à négocier, à discuter, à coups de délégations et de représentants, voire « d’humanisme universel ». Toute la défaite de la Commune de Paris, selon lui, se situe là. Et il a raison. Depuis 1871, jamais en France la misère populaire s’est relevée de cette défaite sanglante soldée de 200 000 morts. Parallèlement, depuis, la bourgeoisie organisée n’a de cesse de renforcer ses structures de domination et d’écrasement, toujours plus vastes et consolidées, à des échelles même plus perceptibles pour l’individu lambda : OMC, FMI, ONU, ALENA… Des initiales qui ne désignent rien pour nous dans notre quotidien, et qui pourtant régissent ce quotidien dans toutes ses dimensions. Ce que l’insurrection zapatiste du 1er janvier 1994 a compris, ce que des historiens révolutionnaires brillants comprennent encore aujourd’hui, tel Jérôme Baschet ou Howard Zinn.

En définitive, la social-démocratie ne désigne pas autre chose que la neutralisation de toute combativité dans le moindre conflit de classe dans toutes ses échelles. Retrouver des perspectives sociales révolutionnaires, c’est en premier lieu en finir avec cette social-démocratie, définitivement. En finir comment ? Comme avec la bourgeoisie dite de « droite » ou « ultra-libérale », et ses chiens de garde prêts à rétablir le fascisme : par les armes.

Car même des émeutes continues, des assemblées populaires, des comités de quartier autogérés, des réappropriations de lieux et outils de travail, des grèves générales expropriatrices ne sauront se passer de la nécessité d’un affrontement militarisé, chose que nous démontrent bien les successions de vagues révolutionnaires qui déferlent dans les pays Arabes depuis 2010-2011. Révolutions successives où les nouvelles social-démocraties émergeantes ou propulsées par l’Occident inquiet n’ont de cesse de s’autoproclamer « nouveau gouvernement », étiqueté « révolutionnaire » ou « provisoire ».

« L’arme de la critique ne saurait remplacer la critique des armes »- Karl Marx.

Or, en France, qu’est-ce qui caractérise le grand échec de la social-démocratie, sinon son incapacité insistante à « résoudre » l’équation des Indigènes des quartiers populaires, cette population issue de l’immigration post-coloniale parquée dans les ghettos-banlieues qui ont pourtant tenté d’y croire. Dans la Marche des Beurs, dans la représentativité, avant de se retrouver acculés à devoir jeter des parpaings sur la gueule des hordes de flics, chargés de mater ceux qui y ont « trop cru », et pris au mot le slogan vidé de sens de l’ « égalité sociale » par le citoyennisme et le légalisme. Car toujours cette injonction sociale-démocrate de respecter la Loi, cette Loi qui ne protège que les riches au pouvoir. De se rappeler, après coup encore, après coup hélas, que ces sociaux-démocrates ont par le passé toujours soutenu l’Empire colonial français, jusqu’à aujourd’hui où ils déploient en chœur des forces militarisées pour mâter toute révolte émanant des quartiers populaires.

De manière équivalente, depuis le PS au pouvoir en 2012, le mouvement social s’est éteint. Alors que depuis 1995 il se relevait quasiment tous les six mois. Depuis le PS au pouvoir, toute lutte est muselée, bâillonnée, étouffée. Écrasée. Car c’est son rôle, car le PS n’a pas d’autre fonction. La raison d’être de la social-démocratie représentative dans une société capitaliste et bourgeoise est de museler, canaliser, apaiser, finalement éradiquer toute révolte sociale émanant de la base elle-même, en se faisant passer pour son alliée. Et ça fonctionne encore. La vieille recette continue de faire ses ravages depuis la Commune.

Avec la création mystificatrice de la classe moyenne, cette dernière est devenue la seule véritable garante de l’ordre existant et de la pacification sociale. C’est cette classe moyenne, majoritairement « blanche », néo-coloniale de fait, qui applaudit la répression militaro-policière des émeutes populaires dans les banlieues, qui applaudit la délivrance des patrons séquestrés par leurs ouvriers nouvellement licenciés, qui applaudit la pacification des conflits sociaux. Et la pacification est un acte de guerre de l’ennemi de classe. Forcer une paix dépourvue de toute justice, est fondamentalement un acte de guerre. Simultanément, les fascistes s’agitent, se structurent et s’organisent, surgissent en terrain conquis et se présentent faussement comme les seuls ennemis de la social-démocratie : la « gauche » a toujours été cette salle d’attente du fascisme. Les mesures drastiques et dictatoriales d’austérité en Grèce, avec la propulsion d’Aube Dorée (qui n’est pas à comparer avec le FN en France, mais bien avec le GUD), ont été imposées par le PASOK (le PS grec). De même en Espagne, au Portugal, en Italie.

Les sociaux-démocrates sont les plus fidèles chiens de garde du Capital. S’en débarrasser dans nos luttes, c’est donner à ces luttes une chance de perspective offensive réelle.

Que les bourgeois, de « droite » comme de « gauche », nous craignent. Qu’ils craignent le grondement de l’émeute qui vient des entrailles de sa société républicaine pourrie, qu’ils craignent le grognement de la bête blessée qui ne se laissera pas terrasser. Bloquons leur économie de merde, qui n’est pas la nôtre, et défendons nos positions à coups de frondes et de Molotov. Ils ne nous effraient pas, ils ne nous effraient plus.

Pourritures sociales-démocrates, nous annonçons notre faim, nous annonçons votre fin. Nous n’en resterons pas là.

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