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Le remède de José Eduardo dos Santos au syndrome hollandais

par Caroline Pirès

Publie le mercredi 22 avril 2015 par Caroline Pirès - Open-Publishing
8 commentaires

La nouvelle donne énergétique mondiale, invite les pays exportateurs de pétrole à réfléchir aux stratégies à adopter pour adapter leur tissu productif, ou autrement dit afin d’éviter le « syndrome hollandais ». Pour l’Angola, le président José Eduardo dos Santos entend poursuivre son Plan National de Développement jusqu’en 2017…

José Eduardo dos Santos veut optimiser la rente pétrolière

Selon l’Agence Internationale de l’Energie, l’Angola pourrait dépasser le Nigéria au niveau de la production de barils de pétrole en 2016. Cependant, l’utilisation de la rente pétrolière génère des externalités négatives, que l’on qualifie aussi de « syndrome hollandais », c’est-à-dire lorsque la compétitivité nationale est détériorée par l’appréciation du taux de change favorisant les importations au détriment du développement industriel.

Effectivement, dans la dernière étude menée par le cabinet Mercer, il apparaît que la capitale de la troisième économie de l’Afrique subsaharienne est aussi la deuxième ville la plus chère au monde, avec une forte inflation importée. C’est pourquoi, le président José Eduardo dos Santos est particulièrement attentif aux questions du pouvoir d’achat, et notamment à Luanda.

Dans le rapport sur les Progrès en Afrique rédigé par Kofi Annan, on constate d’importantes améliorations pour le pays dirigé par José Eduardo dos Santos. Ainsi, l’Angola qui est classé entre le Brésil et la Chine pour son taux de croissance, devrait permettre à sa population de doubler ses revenus en seulement 11 ans.

Par ailleurs, l’African Economic Outlook montre les efforts du gouvernement pour limiter l’inflation. Les experts de la Banque africaine de développement, de l’OCDE et du Programme des Nations Unies pour le développement indiquent que le comité de politique monétaire « a abaissé le taux d’intérêt de référence de 25 points » afin de « stabiliser les prix ».

José Eduardo dos Santos lance la reconstruction et la diversification de l’économie

Au niveau de l’économie productive, les ambitions du Président de la République se sont considérablement accrues depuis le retour de la paix. En janvier, une note rédigée par la Deutsche Bank sur les conséquences de l’effondrement des cours de pétrole atteste que « l’économie angolaise était mieux préparée qu’au moment du choc pétrolier de 2008 ».

Récemment encore, le gouvernement a marqué sa volonté d’anticiper les événements en présentant un budget rectificatif au Parlement. Avec l’objectif de poursuivre la mise en œuvre du Plan National pour le Développement sur la période 2013-2017, le président du MPLA, Virgílio de Fontes Pereira a notamment annoncé des ajustements de « la politique fiscale, adoptée dans le budget 2015, aux nouvelles perspectives de programmation macroéconomique nationale ».

L’Angola continue de mener une politique réaliste et reste le cinquième partenaire commercial du Portugal comme en atteste la présence du groupe de BTP Teixeira Duarte. De plus, les pouvoirs publics viennent de rétablir le réseau ferroviaire afin de stimuler l’industrie. La ligne Lobito-Luau a par exemple été rouverte pour la premières fois depuis la fin des attaques d’infrastructures de l’Unita (Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola).

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Messages

  • Et en construisant des marinas de luxe à la place des ports de pêche de Luanda... Le père Dos Santos, d’ailleurs un des doyens des chefs d’état africains qui sont pourtant d’un longévité en fonctions assez considérable, n’hésite devant rien pour produire de la valeur ajoutée.

    • produire de la valeur ajoutée n est pas un crime , ce qui peut l’être c’est la façon dont elle est produite et à qui elle profite ...

      Quid pour l’angola ?

      RICHARD PALAO

    • "produire de la valeur ajoutée n est pas un crime"

      Ah bon... Un certain barbu définissait pourtant la production de valeur comme le propre du capitalisme ; mais il est probable alors qu’un gentil capitalisme bien géré et humanitaire ne connaîtrait pas les sordides limitations internes - et leurs conséquences en termes de destruction de la vie humaine - que ce vieux barbu, bien démodé, lui supposait... C’est d’ailleurs la thèse de tous les néo-léninistes, pas de contradiction interne dans l’économie. C’est marrant ça ne marche jamais... (voir la dégringolade des Brics).

      Tome 1 du Capital !

    • quand on veut citer MARX il faut le faire en précisant ses références et en citant l’intégralité du texte , car sinon c est comme la bible ou le coran , on lui fait dire tout et son contraire ...MARX a également écrit que la plus value est une valeur d ’échange , qui permet d’acheter d’autres biens ...QU Y A T IL DE CAPITALISTE LA DEDANS ?

      RICHARD PALAO

    • "...MARX a également écrit que la plus value est une valeur d ’échange , qui permet d’acheter d’autres biens ...QU Y A T IL DE CAPITALISTE LA DEDANS ?"

      Je crois que quand on pose une pareille question, ben, il n’y a plus qu’à tirer l’échelle.

    • OUI tu peux tirer l’échelle , car voila ce qu’a écrit MARX sur la valeur dans le livre 1 DU CAPITAL et que tu as " oublié " :

      " toute marchandise possède une valeur d’échange et une valeur d’usage .La valeur d’usage est l’utilité concrète du bien ....La valeur d’échange est une propriété de la marchandise qui permet de la confronter avec d’autres marchandises sur le marché en vue d’échange . C’est parce qu’un produit possède une valeur , c’est à dire qu’il renferme UNE QUANTITE DETERMINEE DE TEMPS DE TRAVAIL , qu’il peut devenir marchandise et être une valeur d’échange ..."

      nous en revenons donc à mon propos initial, confirmé par MARX , réaliser des plus values n est donc pas un crime , tout dépend comment elles ont été crées et comment elles sont utlisées et redistribuées .

      RICHARD PALAO

    • Oui, c’est précisément la définition que Marx donne... de ce qui constitue historiquement le capitalisme (le fait que les "choses aient une valeur, exprimée en temps de travail social, et dont l’échange doit produire une survaleur"). Et que la logique marchande, donc d’échange pour produire de la valeur, ne peut par définition pas avoir de limites : on s’en débarrasse ou on le subit. Mais bon, c’est vrai que trois siècles d’expérience, dont un avec la version "socialiste" économiciste, ne sont certainement pas assez pour se faire une idée des conséquences. Comme disait Lénine, tout cela n’est qu’empiriocriticisme. Continuons donc à chercher la rentabilité, et tant pis, parmi des milliards d’autres désormais expulsés de la base économique, pour les pêcheurs de Luanda. Les vacanciers riches pas capitalistes pour un sou (!) les remplaceront (peut-être, vu la chute générale du taux de profit) avantageusement.

    • c est ton interprétation , selon moi qui suis un marxiste autodidacte , dans le capital livre 1 MARX ne définit pas le capitalisme comme tu le prétends , MARX fait justement la distinction avec la valeur des marchandises dans un système capitaliste et le communisme , et si avec le capitalisme , la valeur des marchandises constitue un capital lui même divisé en capital constant et capital variable , avec le communisme et la disparition de la monnaie et de l’exploitation de l homme par l ’homme , les notions de capital constant et capital variable sont remplacées par la valeur d’usage et la valeur d’échange des marchandises ...

      La valeur d’échange qui permet d’aquérir d autres bien , d ’autres marchandises est constituée par une plus value non monétisée, dégagée sur une partie de la force de travail .

      MARX n a donc jamais dit que le communisme supprimerait la valeur des choses , pour reprendre ton expression , car la valeur de ces " choses "n est pas propre au capitalisme car si les marchandises n’ avaient pas de valeur , comment pourrait-on procéder à des échanges , c’est le mode de production de cette valeur puis son utilisation qui sont totalement différents selon le système , l un reposant sur la surexploitation des hommes en ne rémunérant que très partiellement leur force de travail l autre utilise les moyens de production et l intégralité de la force de travail pour satisfaire les besoins matériels et moraux de l’humanité par un système d’échanges .

      Mais je dis ça, je ne dis rien ...et je me replonge dans le CAPITAL ...

      RICHARD PALAO