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Et après le 9 avril ?

par Le Rail déchainé

Publie le jeudi 23 avril 2015 par Le Rail déchainé - Open-Publishing

http://leraildechaine.org/

Avec près de 300 000 manifestant-es dans tout l’hexagone, la journée de grève et de manifestations du 9 avril, appelée par une intersyndicale nationale CGT, FO, FSU et Solidaires, a incontestablement été une date où s’est exprimé le refus de la loi des patrons et du PS qui leur sert la soupe. Pour autant, une question se pose : comment continuer ?

La manifestation ou la grève ? Avec sa décision unilatérale d’appeler à une manifestation nationale à Paris, la direction CGT avait enfoncé un coin dans le cadre unitaire. Si cette stratégie a pu s’avérer payante en termes de visibilité pour la centrale de Montreuil, sans doute également pour motiver des équipes militantes CGT, il n’en reste pas moins que le braquet sur la manifestation nationale a de fait entravé des dynamiques locales : on a ainsi vu dans plusieurs départements se mettre en place des cadres intersyndicaux à géométrie variable, voire franchement concurrents. Une désunion bien loin de servir l’action.

A la SNCF, le refus de la fédération CGT d’appeler à la grève n’a pas aidé à la réussite de celle-ci. Bien plus largement qu’à la SNCF, privilégier la manifestation a contribué à la modestie de l’action gréviste.

A nous de décider et construire les suites !
Mieux vaut ne pas compter sur les appels nationaux intersyndicaux :
•en dehors de Solidaires, aucune des organisations qui appelaient le 9 avril ne voulait proposer de nouvelles dates pour une action nationale ; du coup, il n’y a pas eu de communiqué après la dernière rencontre intersyndicale !
•Quant au 1er mai, il donne lieu à un insipide communiqué CGT – FSU – Solidaires – UNSA.

À contrario, dans plusieurs départements ou régions, c’est bien le cadre unitaire et les revendications du 9 avril qui ont servi de base aux appels du 1er mai.

Quoiqu’il en soit, c’est bien le chemin de la combativité qu’il faut retrouver pour imposer notre calendrier : celui des luttes ! À côté des appels interprofessionnels, des nombreuses grèves de boîtes, on peut aussi compter pour cela sur des mobilisations sectorielles nationales. Dans toutes ses luttes et mobilisations, si l’importance de construire des cadres unitaires pour engager l’action n’est plus à démontrer, il est vital de les appuyer par une action de terrain, au plus près de nos collègues de travail. En mobilisant pour cela les outils syndicaux que nous construisons au quotidien – sections, syndicats, fédérations, Unions locales et départementales – pour mettre en discussion des revendications rassembleuses et convaincre de la nécessité de lutter.

Porter le débat sur les modalités d’action les plus efficaces (grève prolongée, blocages, occupations) fait tout autant partie de ce travail de remobilisation. C’est bien à cela que nous devons nous atteler activement dans les prochaines semaines : pour mettre, enfin, une bonne claque à l’offensive patronale !

L’article original et complet sur les suites du 9 avril, de Théo Rival (AL Orléans), sera publié dans le prochain numéro du mensuel Alternative Libertaire.

www.alternativelibertaire.org