Convention collective Ferroviaire : il faut annuler cet accord au rabais !

http://leraildechaine.org/

Le patronat est arrivé à ses fins : 15 mois après le début des négociations, il impose un champ d’application qui exclue de la future Convention Collective Nationale des dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses du secteur ferroviaire. Les patrons ont maintenu leur blocage initial et ils ont trouvé l’UNSA, la CFDT et la CFTC pour signer un tel accord !

•La réparation du matériel ferroviaire est écartée, pour faciliter la privatisation des ateliers SNCF (dans le même temps, la direction SNCF annonce la fermeture de Romilly, d’Oullins, et les Conseils régionaux lorgnent sur beaucoup d’autres).
•Même chose, pour les salarié-es des entreprises privées qui assurent la maintenance sur les voies, rejeté-es vers la convention du Bâtiment et des Travaux Publics.
•Pareil pour le nettoyage ferroviaire, la restauration ferroviaire, les services en gares, etc. Comme ça, le transfert de services SNCF vers des entreprises sous-traitantes qui bafouent le droit du travail le plus élémentaire pourra continuer et se multiplier.

Avec un champ d’application limité au strict minimum, le patronat oriente les discussion, non vers une CCN qui améliorerait la réglementation du travail de tous et toutes, mais au contraire vers des négociations imposant des reculs là où des acquis ont été obtenus au fil des luttes (la SNCF) pour s’aligner sur l’exploitation du personnel en vigueur dans les boîtes de transport ferroviaire avides de se faire du fric dans cette branche avant d’aller piller d’autres secteurs.

Les fédérations syndicales non signataires doivent dénoncer cet accord. Représentant plus des 50% des voix, CGT, SUD-Rail, FO et CGC peuvent légalement s’opposer à cet accord et le rendre caduc. Elles doivent le faire !

Ce ne sera pas suffisant, mais c’est une étape indispensable. Ensuite, les fédérations syndicales qui défendent un champ d’application plus large doivent mener une campagne nationale unitaire pour une Convention Collective Nationale couvrant tous les salarié-es du secteur ferroviaire ; son contenu doit prendre en compte les spécificités de chaque secteur, mais ne doit pas être inférieur à ce qui existe à la SNCF (Statut, réglementation du travail). Au contraire, c’est le moment de remettre en avant les revendications pour améliorer ces dispositions !

La trahison de l’UNSA, de la CFDT et de la CFTC n’est pas une surprise. Agissons pour que les autres fédérations syndicales ne se défaussent pas de leurs responsabilités : cet accord est honteux, il n’est pas légitime… et il n’aura pas d’existence légale si la CGT, FO, SUD-Rail et CGC ne sont pas hypocrites.

Cela ne suffira pas. L’essentiel, c’est nous tous qui en déciderons. En construisant une action nationale coordonnée, commune à tous les salarié-es de l’ensemble du secteur ferroviaire, nous pourrons faire reculer le patronat et améliorer nos conditions de travail et de rémunération ; pour cela, il faut s’appuyer sur une mobilisation au plus près du terrain, partant des revendications concrètes, tout en dépassant une vision uniquement corporatiste et localiste. Dans les gares, les trains, les ateliers, les dépôts, les brigades, les bureaux, etc., rassemblons-nous ! Ne nous enfermons pas dans la division en statuts et entreprises différents, que créent les patrons ! A la base, unifions-nous pour agir ensemble et améliorer les droits de tous et toutes !

http://leraildechaine.org/