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La préférence nationale appliquée par le département du Calvados

par Journal Racailles (Caen)

Publie le dimanche 24 mai 2015 par Journal Racailles (Caen) - Open-Publishing

article publié sur le site Racailles.info

Branle-bas de combat dans les foyers éducatifs de plusieurs associations du secteur social de l’agglomération caennaise. Dans un contexte économique et politique trouble, le Conseil Départemental du Calvados (CD14) a posé un ultimatum : au 1er juin, tous les mineurs isolés étrangers (MIE) devront sortir des foyers dans lesquels ils sont jusqu’à maintenant pris en charge afin d’intégrer un mécanisme spécifique. Et tant pis si la mesure renie la protection de l’enfance, la solidarité, le vivre ensemble, et même la loi !

Casser un dispositif efficace
Pour bien comprendre, commençons par un petit rappel. Le Conseil Départemental est chef de file en matière de protection de l’enfance (qui s’applique pour tout mineur présent sur le territoire). Son président en est le garant afin de faire appliquer la loi (article 375 du Code Civil et loi du 5 mars 2007réformant la protection de l’enfance).

Depuis plusieurs années, le Conseil Départemental du Calvados s’appuie sur des foyers éducatifs gérés par des associations du secteur social pour prendre en charge les mineurs isolés étrangers, au même titre que n’importe quel mineur. Ainsi, l’ACSEA (Association Calvadosienne pour la Sauvegarde de l’Enfant à l’Adulte), l’AAJB (Association des Amis de Jean Bosco), le DAFHE, le Foyer Martin Luther King et le Foyer Père Robert prennent en charge des jeunes dans leurs structures. Avec eux est mis en place un vaste programme éducatif pour palier à leur isolement et leur abandon. L’accompagnement est quotidien : scolarité, orientation, aide aux devoirs pour des jeunes en plein apprentissage du français, prévention, soins et éducation à la santé, tâches de la vie quotidienne, activités, etc. Le tout permis par un encadrement très important (avec souvent près de six éducateurs pour sept jeunes).

Clé de voûte de ce travail, la vie en foyer se fait dans une mixité sociale et culturelle profonde, les mineurs étrangers côtoyant au quotidien des mineurs Français hébergés eux-aussi, au titre de la protection de l’enfance ou de la prévention de la délinquance. Chacun a quelque chose à apporter à l’autre et la présence des mineurs étrangers crée une dynamique intéressante au sein des groupes où l’interculturalité développée transforme les regards dans un esprit d’ouverture et de bienveillance, instrument implacable de l’antiracisme et la tolérance. L’apprentissage du français en est également meilleur (alors qu’un hébergement entre jeunes étrangers uniquement empêcherait cette effervescence linguistique et culturelle intégratrice).
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