Accueil > Iter : Tokyo pourrait porter plainte contre Paris
Le Japon pourrait porter plainte auprès de la France à la suite de propos du président Jacques Chirac laissant entendre que l’archipel serait en passe de renoncer à accueillir le projet international de réacteur expérimental à fusion thermonucléaire Iter, annonce l’agence de presse nipponne Kyodo.
Mardi soir sur France 2, le chef de l’Etat français avait déclaré que Paris et les Européens étaient "sur le point" d’obtenir la construction d’Iter à Cadarache (Bouches-du-Rhône).
"Elle (la France) est sur le point d’obtenir l’implantation à Cadarache d’Iter", avait-il dit. "On l’aura à Cadarache", avait-il ajouté dans le cadre de la campagne pour le "oui" à la Constitution européenne.
Vendredi, Kyodo cite un haut responsable au ministère de la Science, Toichi Sakara, démentant tout accord sur la question.
"Nous envisageons de porter plainte contre la partie française par le biais des canaux diplomatiques", a précisé ce haut fonctionnaire, directeur de la recherche au ministère de la Science. "C’est scandaleux. Nous n’avons jamais fait de propositions laissant entendre que nous entendons renoncer".
Lundi à Paris, le ministre luxembourgeois de l’Economie avait lui-aussi déclaré avoir "bon espoir" de voir aboutir "dans les prochaines semaines" les négociations avec le Japon sur l’implantation d’Iter.
"Des discussions sont engagées entre la présidence européenne et le Japon et, pour la première fois, nous sentons au moins une ouverture d’esprit, ce que nous n’avions pas remarqué jusque-là", avait-il dit à l’issue d’une réunion des ministres européens de l’Energie à Bercy.
L’UE et le Japon ont fixé le mois dernier à juillet la date butoir des négociations sur le site Iter.
Six partenaires (UE, Japon, Chine, Russie, Etats-Unis et Corée du Sud) sont impliqués dans ce projet, qui représente un investissement de 10 milliards d’euros. Deux sites sont en compétition : Cadarache, dans le sud de la France, et Rokkasho-Mura, dans le nord du Japon. (Reuters)