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Au-delà des forêts - après avoir détruits les projets, démolissons le futur !

Publie le mardi 28 juillet 2015 par Open-Publishing

Au-delà des forêts - après avoir détruits les projets, démolissons le futur !

Mise en page au format brochure d’un texte initialement publié sur Indymédia Grenoble portant sur quelques réflexions sur le mouvement des zads et leur potentiel révolutionnaire dans le contexte d’une possible expulsion à venir de la Zad de Roybon.
Pour rappel cette occupation bloque, depuis fin 2014, le défrichement d’une importante forêt pour la construction d’un grand centre touristique - un Center Parc - par le groupe Pierres et Vacances.

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Enfin, nous écrivons l’histoire

Le chantier du Center-Parcs dans la forêt des Chambarans est stoppé depuis plus de 6 mois maintenant. Il faut le souligner, car c’est un fait assez rare ces dernières années, nous avons gagné une bataille importante. Quand la Critique politique devient efficiente sur le terrain, dans l’histoire, c’est à ce moment là que nous pouvons parler de changements. C’est l’histoire qui se fait avec nous.

Fini les naufrages historiques.

Une victoire temporaire certes, mais qui permet d’ouvrir nos champs des possibles sur du concret à portée émancipatrice et révolutionnaire. Une victoire dans nos imaginaires ; on pourrait dire SUR nos imaginaires, rabougris et en voie de normalisation accélérée. Le combat des mots et des idées (la Critique) n’a de chance d’avoir une portée révolutionnaire seulement si il touche le réel quelques fois (la Praxis). Quand la Pensée rencontre la pelle ou le cocktail, le mélange produit des situations politiques inédites où le rapport de force peut se renverser. Ce renversement n’est peut être qu’un flatus vocis [1], un pet de l’histoire pour l’histoire présente, mais il peut tout aussi bien être l’un des souffles déclencheurs qui produira de la critique en acte un peu partout en France comme ailleurs en Europe. Nous le dirons et le redirons aussi longtemps qu’il le faudra, ce sont les humain-e-s qui font l’histoire. Il n’y a de « destin » que dans les têtes et les cœurs des abstentionnistes de la vie et de ceux et celles qui détiennent le Pouvoir, c’est-à-dire le pouvoir d’agir sur la liberté d’autrui (et celles et ceux pour qui naturaliser cette emprise permet la légitimation de toutes les oppressions et ingérences, « on ne peut rien y changer, c’est le destin, la Nature, la Loi... »).

Nous disions que cette victoire est « temporaire ». Effectivement, le capitalisme est un corps à part entière et, attaqué d’un côté, il se défend de l’autre, contre-attaque de plus belle. Il ne s’effondrera pas tout seul, il est auto-apprenant et multiforme. Il alimente d’autres systèmes de domination pour perdurer (patriarcat, impérialisme, spectacle...). Tout ceci forme un système de "vases communicants des pouvoirs" où les forces oppressives interagissent et se renforcent, prennent des relais et investissent à chaque instant les vides-de-pouvoir qui se créé dans l’histoire. Ce système complexe nous le nommons la Société Dominante.

Le texte en ligne sur Indymédia Grenoble ici