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Entre la démocratie et la guerre, il y a Recep Tayyip Erdogan…

par laurentgannter (ichlo)

Publie le mercredi 29 juillet 2015 par laurentgannter (ichlo) - Open-Publishing
2 commentaires

L’‎OTAN signe de son point d’acier l’impérialisme capitaliste !…
Mais…

« Militaire » avec daesh, Erdogan l’a toujours été !
Tandis que « démocratique » avec les Kurdes, il semblerait qu’il en soit définitivement incapable…

Il n’aura fallu qu’une année au leader de l’AKP pour sortir de sa réserve et profiter du conflit international imposé par daesh en Irak et en Syrie pour envoyer un ultimatum supplémentaire envers ceux qu’il considère toujours comme son ennemi intérieur lié à une politique d’opposition économique et sociale marxiste, enracinée à l’histoire des Kurdes, défendus non pas seulement en Turquie par le PKK, mais aussi en Irak par les Peshmergas ainsi qu’en Syrie par les YPG ; tous étant au départ des groupes spontanés et éphémères de défense des populations agressées et massacrées par le daesh… Car quoi de plus digne à participer à défendre des populations agressées et massacrées – fussent-elles Kurdes – et de démocratique que d’en demander la reconnaissance d’une autorité militaire – à défaut de pouvoir l’exiger – alors que le cheminement historique devrait l’obliger !… En Iran également s’organise une résistance moins officielle et plus silencieuse pour les populations kurdes où le niveau d’agression avec l’État Islamique n’est pas le même, bien que des arrestations de militants kurdes aient lieu comme en Turquie, presque sans qu’aucun relais médiatique international ne puisse obtenir le droit d’en faire le lien.

Longtemps considérée comme indésirable à la frontière avec Kobanê l’été dernier, la force militaire turque aura donc attendue une année pour se faire presser par les organisations internationales qui souhaitent qu’elle intervienne dans le conflit pour stopper les bandes de jihadistes armées qui assassinent toujours en Irak et en Syrie avec la même virulence ; sans qu’à aucun moment, durant cette longue année d’incertitude concernant la possibilité ou l’obligation de la Turquie de se joindre à la lutte contre le daesh, ne soit reconnue une quelconque autorité militaire aux forces qui ont, au sol, défendues les territoires agressés avec l’aide d’une Coalition Internationale proposée en aide aux Peshmergas (Irak) et YPG (Syrie)… Longtemps considéré comme réfugié en Irak du Nord (Kurdistan), les anciens membres du PKK, ou ceux qui restent, prirent part aux hostilités dans la droite lignée qui est la leur de porter une aide armée lorsque des populations se font attaquer par des puissances hostiles, mais jamais au nom d’un ancien PKK… C’est à ce moment qu’on a entendu reparler de ce PKK qui semble tellement faire peur à Erdogan, aux abords des monts du Sinjar, lorsque des Êzêdîs se firent massacrer sous les yeux d’un monde paralysé, presque étonné d’avoir à sauver une population à l’abandon, oubliée… C’était l’été dernier… Alors n’y allons pas par quatre chemins et demandons directement à Erdogan si les Peshmergas et les YPG, en tant que défenseurs des populations kurdes, risqueront-ils d’être menacés de la même manière que l’histoire de la Turquie ne l’a montrée dans ses rivalités qu’elle entretient avec le peuple Kurde ?… Parce que, à long terme, autour de ces deux questions cruciales que sont la défense des Kurdes dans le monde et l’extension des gangs jihadistes aux « Proche » et « Moyen » Orients (l’Extrême-Orient y étant sans doute déjà bien plus enfoncé ?), Peshmergas et YPG, dans la logique du reniement politique de la reconnaissance de la société et de la culture kurde par le pouvoir conservateur islamiste-nationaliste de l’AKP d’Erdogan, ne seraient-ils pas tout aussi exposés que ne l’a été – et qui l’est à nouveau à présent – ce qui pourrait toujours encore être confondu avec de l’ancien PKK ?… À toujours s’obstiner à refuser que les Kurdes ne fassent partie intégrante de la résolution des conflits dans cette région du monde (Proche-Moyen Orient), l’Histoire pourrait carrément ne plus correspondre aux faits réels de l’existence Kurde combattante politique et de moins en moins armée, revendiquée, défendue dont un grand pays comme la Turquie n’a même pas eu la dignité d’en respecter les Cessez-le-feu…

Là où le PKK a chaque fois fait preuve de son goût d’attirance vers le respect de la « démocratie », de son esprit démocratique envers des valeurs républicaines au cours de son rugueux conflit kurdo-turc, le pouvoir Turc à l’inverse, représenté par l’AKP d’Erdogan, a, à chaque fois, fait preuve d’un despotisme affligeant, allant même jusqu’à assimiler dans un humour fourbe, une demande de cessez-le-feu comme l’aveu d’une défaite, la reconnaissance d’une peur et la marque du faible mais jamais ne fut considérée comme une solution pour faire parler la démocratie et taire les armes à partir de résultats électoraux sans appels, la réalité de l’existence du peuple Kurde… Si là n’est pas encore faite la preuve que la vision d’Erdogan sur la démocratie relève plus d’une dictature que d’une démocratie participative et qu’il n’est pas prêt de passer devant un tribunal pour crimes de guerre, toujours est-il que de quelque façade que puisse se revendiquer daesh, derrière se cache la question Kurde et la perte de tous les droits juridiques qu’on croyait définitivement acquis par les Kurdes sur ces deux dernières années qui virent émerger la représentation politique d’un parti Kurde (HDP) jusqu’à sa toute récente entrée au Parlement… aux côtés de l’AKP d’Erdogan !

Remonter à la structure marxiste dont s’est inspiré le PKK n’est pas inutile aujourd’hui pour comprendre la quasi silence, presque synonyme de consentement à la répression qu’engage Erdogan sur les militants et la politique des Kurdes, – seul le britannique Cameron, avec l’appui de Barzani au plan local, a signalé que c’était ISIS qui devait être bombardé et pas les Kurdes – mais la plupart des représentants étatiques internationaux se contentent de préciser qu’ils apportaient tout leur soutien de félicitations à la Turquie car dans « marxiste » ou « d’inspiration marxiste », se profile rapidement les notions « anticapitaliste, altermondialiste » dont l’argumentaire reprend chaque fois plus de poids face aux crises du « capitalisme » qui révèlent un système en perte de vitesse, presqu’en panne de rentabilité si il ne parvenait chaque fois à se relancer par les guerres. Pas étonnante ensuite serait la situation où chez nous également les conservateurs sociaux-démocrates et les droites dures ou classiques ne se rangent derrière l’idée despotique d’Erdogan pour empêcher ou repousser le plus loin possible l’émergence d’un Front de Gauche en France, d’une Linke en Allemagne ; contrer l’existence d’un Podemos en Espagne et poursuivre, tout en la matant, la politique de Syriza en Grèce…

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