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Consommation d’électricité et changement climatique : le paradoxe énergétique des objets connectés

par Magid

Publie le mercredi 29 juillet 2015 par Magid - Open-Publishing

Ordinateurs, box TV, consoles de jeu, tablettes ou smart phone, les appareils ou "objets connectés" se multiplient dans notre quotidien et réclament toujours plus d’énergie alors que la priorité actuelle est à l’économie. L’urgence des enjeux climatiques impose en effet une consommation d’électricité plus responsable et se heurte pourtant aujourd’hui à une tendance inverse, dopée par le progrès technologique et l’ambition d’un monde interconnecté et automatisé.

Selon le dernier rapport de l’AIE (Agence internationale de l’énergie), 80 milliards de dollars ont été dépensés inutilement pour maintenir nos appareils connectés sous tension en 2013. Un chiffre qui pourrait grimper à 120 milliards d’ici à 2020 compte tenu de la généralisation des objets connectés dans tous les domaines de notre société. Ce gaspillage à l’échelle planétaire représente actuellement 400 Terawatt heure par an (TWh), sur les 616 TWh consommés par les périphériques connectés en 2013, soit autant d’émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évitées dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.

Malheureusement, ce gaspillage devrait encore augmenter dans les années à venir en raison du développement croissant du nombre d’appareils ménagers connectés (TV, réfrigérateurs, lave-vaisselle, etc.). Évalué par l’AIE à près de 50 milliards en 2020 et 100 milliards en 2030, l’ensemble de ces objets connectés représenteront alors une consommation de 1100 TWh par an à l’horizon 2025 pour un gaspillage et des émissions proportionnels.

Cela étant, des solutions existent et la généralisation des appareils connectés, orientée dans le sens d’un développement plus durable, pourrait même dans certains cas permettre une meilleure efficacité énergétique et une gestion plus efficiente de nos consommations d’énergie.

En France par exemple, la société Avob tente de répondre à ces problématiques en proposant des algorithmes qui ajustent la puissance de la machine en fonction de l’utilisation réelle. "En moyenne sur un ordinateur portable, nous faisons chuter la facture électrique de 10 à 15 euros par an, et de 20 à 25 euros pour un PC fixe", explique sur le site l’Informaticien Jean-Charles Matamoros, directeur d’Avob. Parallèlement, d’autres technologies émergent doucement. L’une des plus prometteuses est le PoE (Power over Ethernet) qui permet d’alimenter un terminal IP en plus de transmettre des données, et donc de réduire la consommation.

Enfin, d’autres opérateurs comme Somfi et son service TaHoma, Toshiba et son application Pluzzy, EDF et sa plateforme e.quilibre, Schneider Electric et sa box Wiser, ou encore les start-up Gridpocket et Smappee, proposent désormais des services permettant de centraliser, d’analyser et d’exploiter l’ensemble des données relatives aux équipements caractéristiques de la "smart Home". Ces dispositifs offrent notamment la possibilité de coordonner nos appareils (quelque soit le fabricant) et d’affiner l’évaluation des consommations en rapport aux besoins intérieurs et aux conditions extérieures du foyer dans le sens d’une plus grande efficacité.

Autre avantage, les terminaux mobiles deviennent ici de véritables télécommandes permettant de programmer à distance le déclenchement des appareils électriques au travers de boîtiers connectés (sur le modèle des "box" proposées par les fournisseurs d’accès internet). Cela permet par exemple de mettre en marche des appareils aux heures de moindre consommation et donc à moindre coût.

Rappelons que la notion de smart Home renvoie à une habitation équipée d’objets connectés bien sûr, mais également d’outils et de capteurs numériques qui rendent son fonctionnement plus automatique, plus simple, plus confortable pour ses habitants. Dans cette maison, les ordinateurs, les téléphones, les tablettes et tous les écrans collectent, échangent des informations, pilotent les équipements à distance, gèrent les consommations d’énergie pour une plus grande efficacité et à terme une baisse des consommations.

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