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Finkielkraut, la décolonisation et la rigueur intellectuelle
par Frédéric Debomy
Publie le samedi 1er août 2015 par Frédéric Debomy - Open-Publishing3 commentaires
Dans un entretien récent, paru dans Le Figaro le 11 mai 2015, l’essayiste Alain Finkielkraut s’attaquait une fois de plus au « dogme de la critique sociale », affirmant que celui-ci domine désormais des programmes scolaires où l’on expliquerait, pour l’excuser, que « le fanatisme islamique [...] est le produit de la malfaisance coloniale et de sa continuation postcoloniale ». Il s’agirait de soumettre les élèves à « un endoctrinement aussi précoce que possible ».
Diable. Finkielkraut, à vrai dire, en veut depuis longtemps aux sciences humaines et nous aurions tendance à penser que c’est parce qu’elles entravent – théoriquement, mais sans doute davantage que la philosophie - le libre épanchement de l’opinion. Le sociologue ou l’historien, en effet, n’ont pas à priori la liberté de penser (éventuellement n’importe quoi) du philosophe. Historiens et sociologues ne naviguent pas seulement dans le ciel des idées - d’où la prétention de ces disciplines à être considérées comme des sciences. Le sociologue, par exemple, a un terrain : il doit l’étudier, et n’est pas censé le faire sans méthode.1
Or les sciences humaines se dressent souvent sur le chemin de la libre pensée de notre essayiste qui, s’il pose volontiers en dernier rempart de la rigueur intellectuelle contre la barbarie, ne s’entoure pas de beaucoup de précautions lorsqu’il s’agit, par exemple, de fustiger encore et encore ces « nouvelles populations françaises » (sic) venues « d’Afrique ou du monde arabo-musulman », qu’il ne connaît pas, qu’il ne fréquente pas, mais qu’il dépeint continûment en barbares (l’une des dernières illustrations en date de cette attitude hautement rigoureuse étant la façon dont il a relayé sans souci de vérification le « témoignage fiction » du romancier Mohamed Kacimi sur ces lycéens qui auraient tenu des propos anti – Charlie Hebdo quelques jours après les attentats).
Mais puisque Finkielkraut nous parle, une fois de plus, de la décolonisation et s’indigne, comme à l’accoutumée, que l’exigence intellectuelle ne soit plus de ce monde, prenons-le aux mots : qu’a donc écrit Alain Finkielkraut sur la décolonisation, et avec quelle rigueur ?
Messages
1. Finkielkraut, la décolonisation et la rigueur intellectuelle, 1er août 2015, 15:52
Finkel est d’autant plus ridicule que la dénonciation des méchants qui empêchent les formes sociales et politiques naturelles et bienveillantes de faire notre bonheur, conception qu’il se dispute ou partage, selon l’approche, avec ses adversaires, est aux antipodes de ce qui fut la critique sociale, et qui est à peu près morte aujourd’hui.
2. Finkielkraut, la décolonisation et la rigueur intellectuelle, 1er août 2015, 17:16
Suite de l’article sur le site de Mediapart (suivre le lien)
1. Finkielkraut, la décolonisation et la rigueur intellectuelle, 1er août 2015, 18:41
Il est rigolo ce monsieur faites-crottes... Il croit que la FRANCE est un pays gauchiste dirigée par les bordiguistes... Hyper lucide !!!