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HUMANITE La coupable attraction de Jacques Sapir pour le Front national

par gb26100

Publie le vendredi 28 août 2015 par gb26100 - Open-Publishing
19 commentaires

La coupable attraction de Jacques Sapir pour le Front national

Sébastien Crépel / Vendredi, 28 Août, 2015 / L’Humanité

Plus que ses arguments sur la sortie de l’euro, qui est un sujet de débat à gauche, c’est la complaisance de l’intellectuel envers le parti d’extrême droite et sa prétendue démocratisation qui choque, au travers de sa proposition d’un «  front  » incluant la formation de Marine Le Pen.

Aux prises avec son père qui s’apprête à lui gâcher sa rentrée politique, Marine Le Pen a reçu un renfort inespéré. Un intellectuel respecté, réputé de gauche qui plus est, apporte sa caution à son entreprise de banalisation du Front national en envisageant de l’inclure dans un large «  front  » avec des forces démocratiques. C’est la surprise de rentrée que lui a offerte l’économiste Jacques Sapir, au détour d’un entretien accordé au Figaro Vox, le 21 août. Des propos qu’il a réitérés, jeudi matin, sur France Inter.

Dans une version longue de l’interview du Figaro uniquement consultable sur son blog, Jacques Sapir, militant anti-euro de longue date, estime que la crise grecque est l’occasion d’une «  clarification importante  » sur le sujet. Affirmant que le «  démantèlement de la zone euro  » est la «  tâche prioritaire  » de l’heure, il prône une «  stratégie de large union, y compris avec des forces de droite  », qui posera «  à terme, la question des relations avec le Front national, ou avec le parti issu de ce dernier  ».
Une assez mince définition 
des « principes républicains »

Plus que ses arguments sur la sortie de l’euro, qui est un sujet de débat à gauche, c’est sa complaisance envers le parti d’extrême droite qui a choqué. «  On ne peut plus nier que le FN ait changé  », a-t-il déclaré à Libération, le 24 août. La preuve, selon lui  : «  Dans (le discours officiel du FN), voilà plusieurs années que l’on ne relève aucun caractère raciste ou xénophobe.  » La suite est proprement stupéfiante  : «  Ce parti juge, certes, qu’il faut faire une distinction entre les Français et les autres. (...) C’est une question d’appréciation.  »

Le FN et sa «  préférence nationale  » ainsi normalisés, restait à donner un brevet de respectabilité républicaine au FN. C’est chose faite dans un autre entretien accordé au très conservateur magazine Causeur. La consultation des adhérents du FN sur le sort de Jean-Marie Le Pen suffit à Jacques Sapir pour affirmer que des «  principes républicains et démocratiques sont à l’œuvre en son sein  ». Dès lors, poursuit-il, la «  question est de savoir s’il intégrera assez de principes républicains pour que l’on admette que des relations, mêmes distantes, avec lui sont possibles  ». Comme on le voit, la définition des «  principes républicains  » pour Jacques Sapir est assez mince. Le droit du sol et l’abolition de la peine de mort, deux fondamentaux honnis du FN, n’en font pas partie  : «  Le droit du sol a déjà été amendé (ce que je n’approuve pas) et la peine de mort existe dans de nombreux pays  », répond-il à un de ses contradicteurs sur Twitter. Mais la gauche, elle, est sommée de renoncer au «  sectarisme, (aux) procès d’intention et (aux) anathèmes  », explique-t-il encore au Figaro Vox. Soit, à peu de mots près, la rhétorique de victimisation utilisée par la direction du FN…

Pourtant, Jacques Sapir ne peut ignorer que c’est cette même Marine Le Pen qui a fait de son père, en 2011, le «  président d’honneur  » (sic) du FN pour «  l’ensemble de son œuvre  », comme le rappelle le spécialiste de l’extrême droite, Jean-Yves Camus, dans le Monde du 22 août. Ni que «  le fond (des) amitiés et (les) réseaux (de Marine Le Pen) n’ont rien à envier à (ceux de) son père en termes d’idéologie  », et qui font que «  le FN n’est pas devenu un parti comme un autre  », selon Sylvain Crépon, un autre spécialiste et universitaire.

C’est bien, au fond, ce qui attise la critique d’Éric Coquerel  : «  Toute alliance avec le FN serait une aberration. Leur nation n’est pas la nôtre  », rappelle le coordinateur du Parti de gauche (PG) sur Twitter. Et de développer, dans Libération du 25 août  : le FN «  vise les immigrés plutôt que la finance  ». On pourrait aussi rappeler ce qu’en disait, le 12 mars 2013, l’ex-responsable du PG François Delapierre, décédé en juin  : «  Le FN est un parti ethniciste. (…) Pour nous, à l’inverse, la France n’est pas une nation ethnique. Le peuple français est un peuple politique. Ceux qui le composent sont venus de partout.  »

Jacques Sapir ne dit rien de ces antagonismes. Ni de la négation de la lutte des classes par le FN à la base de sa vision corporatiste de la société, que traduisent ses positions antisociales sur les syndicats, les fonctionnaires, les déficits publics, les impôts, le droit du travail. Cette question de la division de la société en classes qui transcende les divisions nationales est complètement négligée par Jacques Sapir, comme si son objectif de sortie de l’euro avait pris le pas sur tout authentique projet internationaliste dont le FN est un adversaire enragé. «  Les masques sont tombés, considère Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Sapir sert la soupe à un parti qui se nourrit du chaos en Europe mais qui ne souhaite surtout pas que des solutions soient apportées. Marine Le Pen est du côté de ceux qui maintiennent les verrous que nous voulons faire sauter.  » Et le dirigeant communiste de rappeler que «  pas une seule fois, on n’a vu le FN aux côtés du peuple grec et des migrants  », au centre, cet été, des deux grandes crises de la construction européenne.

Faute inexcusable 
et leurre complet

Jacques Sapir pousse la provocation jusqu’à invoquer pour son «  front  » l’exemple du Conseil national de la Résistance (CNR), qui rassemblait «  des communistes aux militants de l’Action française  » (AF). À cela près que le CNR – dans lequel l’AF, ralliée à Pétain, n’a jamais siégé, à la différence du PCF – unissait des sensibilités politiques diverses dont étaient précisément exclus les ancêtres idéologiques du FN, dans un but commun  : chasser le fascisme, et appliquer un important programme démocratique, économique et social approuvé par ses composantes.

C’est toute la différence avec la focalisation unique sur la «  sortie de l’euro  », qui n’est pas en soi un projet politique de progrès. Non seulement elle n’en est pas une garantie, mais elle peut être la première pierre de son exact contraire. Jacques Sapir lui-même l’admet, en reconnaissant que «  des politiques néfastes pour les économies peuvent être mises en œuvre hors de l’euro  ». C’est précisément ce qui interdit tout «  front  » commun avec le FN, qui ne se distingue en rien des programmes d’austérité européens, allant jusqu’à reprendre dans son programme «  l’obligation d’un déficit structurel égal à zéro  ».

Du point de vue même d’un partisan de la sortie de l’euro comme Frédéric Lordon, qui cloue au pilori les «  invraisemblables alliances avec l’extrême droite  » de Jacques Sapir, ce dernier dessert en fait la cause qu’il prétend servir. Pour l’Économiste atterré, non seulement la «  faute  » de Sapir est «  inexcusable  », mais elle est un leurre complet  : le FN est «  aussi ce par quoi l’euro se maintient  », par le rôle d’épouvantail qu’il joue pour «  le parti eurolibéral  »… Dans ce contexte, le «  front  » proposé par Sapir ne peut qu’alimenter l’entreprise de discrédit qui consiste, pour les tenants de l’Europe actuelle, à tirer un trait d’égalité entre FN et Front de gauche.

Messages

  • Jaques Sapir est un sociologue, qui examine minutieusement les évolutions de l’opinion. Il a regardé de près celles qui se dessinaient du côté du FN, avec les diverses décisions que ce parti pourrait être amené à en prendre. Je ne vois pas en quoi cela constituerait une "coupable attraction". Je vois plutôt une certaine malhonnêteté de l’Huma à salir bassement un adversaire de valeur dont elle serait bien peine de réfuter les analyses sur l’euro, l’eurogroupe, la Grèce et la malfaisance de l’Union Européenne.
    Robert Lechêne

    • Lire cet article de LIBERATION du 24 août pour mettre les pendules à l’heure.

      la suite

    • Ma vieille maman aime dire qu’on attrape pas les mouches avec du vinaigre , force est de constater que SAPIR lui se conduit comme une mouche attirée par le miel FN ...

      Néanmoins une question se pose : pourquoi et comment le FN peut-il apparaître , ce qui est une grosse entourloupe , comme le seul parti anti-système qui entre autre défend les français contre l’ogre européen qui les dévore ?

      Une parti de la réponse réside certainement dans le fait que TOUS LES AUTRES PARTIS INSTITUTIONNELS SE SONT CONVERTIS AU SOCIAL-LIBERALISME et sont soit clairement des défenseurs de l’Europe capitaliste soit nous vendent la possibilté de changer cette europe de l’intérieur pour en faire une europe sociale .

      Or la très large majorité de nos concitoyens ne croient pas ni à l’une ni à l’autre des ces variantes de l’Europe , le FN a donc beau jeu de surfer sur le sentiment anti-européen pour en faire sa marque de fabrique et un instrument de sa conquête du pouvoir .

      mon seul point d’accord ave SAPIR , est que ce n est pas parce que la mer est bleue, que le FN dit qu’elle est bleue que l’on doit pour se démarquer dire qu’elle est d ’une autre couleur .

      A la très grande différence avec le FN , je pense avec d’autres que la sortie de l’Europe loin de constituer un repli sur soi ;unacte franchouillard , doit au contraire permettre un retour sur les valeurs internationalistes , sur une coopération multipolaires , sur des accords gagnant/gagnant avec les pays émergeants ...

      combattre l’Europe qui est la première puissance économique capitaliste mondiale ne peut qu’être bénéfique pour les peuples européens et tous les peuples du monde , l’ exploitation capitaliste n ’a pas de frontières , la LDC non plus et la circonscrire à l’Europe en espérant changer celle-ci pour affaiblir le capitalisme est totalement illusoire , et à supposer que cela soit possible , il subsistera des frontières y compris économiques avec les autres pays et donc une compétition malsaine contraire à la coopération internationaliste .

      Le capitalisme doit être détruit , commençons par le combattre partout ou il exerce sa domination et en ce qui nous concerne en EUROPE sans compromission avec les partis fascistes même repeint en bleu marine .

      RICHARD PALAO

      RICHARD PALAO

    • je partage, Robert

      Personnellement je trouve que SAPIR serait bien inspiré de sommer la mère LE PEN et autres"souverainistes" de ne pas vouloir le "récupérer dans une petite opération politicarde

      Souhaitons que cet économiste utile à la réflexion ne finisse pas comme un NIKONOFF appelant à voter DUPONT-AIGNAN en 2012 !

      La blondasse facho pour ratisser du vote populaire un jour citera un texte de Georges MARCHAIS ....particulièrement percutant et de"classe" !
      , Sarko citait Jaurès , Philipot se balade à Coolombey alors que son parti est toujours le refuges des ex assassins de l’OAS...etc etc

      Alors, oui attention..

      Car en dernière analyse, même si (ce serait tragique pour LUI), SAPIR tombait sous le charme de Marine le PEN ou sa nièce...cela n’aurait rien à voir en terme de"coupable attraction" avec celle qui a conduit les"mutants" dirigeant le PC depuis la moitié des années 95..et ceux qui à l’Huma , pour plaire aux "puissanst" (?) oublient que ce journal a été fondé par Jaurès bien avant son rachat par Lagardère et Bouygues

      ............rien à voir ..avec des yeux de Chiméne pitoyables pour les enfumeurs de la Rue solférino, l’Europe à "reconstruire", la BCE à "moraliser" , Tsipras et autres "machins"

      Autrement plus dangereux que SAPIR.

    • Salut,

      Je pense que l’on finira bien par savoir un jour ce qui pousse certains à tomber dans les bras du FN.

      Entre temps, puisque d’autres semblent en manque de débats, je vous soumets l’hypothèse suivante :

       Je souhaite la fin de l’euro coûte que coûte + "la fin justifie les moyens" = Je prône/fait d’improbables alliances.

      Sapir, mais aussi (et comme tu le soulignes à juste titre) Nikonoff , en sont la preuve vivante. Espérons que l’épidémie de peste brune soit endiguée.

      Pour le reste, comme je n’aime pas paraphraser, je vous laisse lire la réponse de Lordon ici : http://blog.mondediplo.net/2015-08-26-Clarte

      A+

      Yann.

    • à propos de la sortie de l’Europe , un intervenant écrit :

      "...on ne sait rien des avantages ou des inconvénients qui serait le plus fort ..."

      PAS D’ ACCORD !!! :

      en raccourci , il nous dit : puisque "l’on" ne connaît pas ce qui se produira si on sort de l’Europe , n ’en sortons pas ...

      Cette position , même si ce mode de pensée n ’est pas forcément celui de l ’auteur est partagée par des camarades , elle est symptomatique de ceux qui ont peur de l’inconnu , du saut dans le vide , MARX l ’a parfaitement décrite et analysée et la considère contre- révolutionnaire .

      En outre , il est inexact de dire que l’on ne connaît rien des inconvénients de notre présence dans l’UE , puisqu’on les subit , entre autres , l’austérité , le chômage , la misère , la mise à mort des services publics , la remise en cause des acquis sociaux , la démocratie bafouée ( le référendum grec) , les libertés attaquées , mais surtout la menace fasciste qui mène à la barbarie , car du fait de la crise systémique du capitalisme , ce dernier après avoir lessivé les partis de droite et de gauche est prêt , pour s ’assurer des taux de profit lui assurant sa survie à passer le témoin aux partis fascistes ...

      Pour ce qui concerne les avantages provoqués par la sortie de l’UE , et même si effectivement il est difficile de décrire une situation inédite , on ne peut douter que certaines interdictions actuelles seront levées avec évidemment l’appui des masses , par exemple , l’ appropriation collective des moyens de production et financier , interdite par l’UE afin de favoriser la libre concurrence sera possible , or tout communiste sait sans cette appropriation collective , aucun changement de système n ’est possible .

      Tout comme nous ne serons plus contraintS de participer à des opérations militaires extérieures programmées pour le seul bénéfice du capital , et qui sont contraires à l’internationalisme et au droit des peuples à disposer d’eux -mêmes , et qui nous coupent de nouvelles alliances .

      La sortie de l’UE permettra également de ne plus être enfermé par des blocus ou des boycotts politiques et économiques ( CUBA , LA RUSSIE , LE VENEZUELA, L ’IRAN , les BRICS etc ...) et favorisera l’ouverture de nouvelles coopérations sur le mode gagnants/gagnants avec tous les pays , sans exclusive ...

      Cette liste des avantages , n est pas exhaustive , mais elle est suffisante pour démontrer qu’il est inexact de dire que l’on ne les connaît pas ; pour justifier le maintien dans l’ UE .

      Merci au camarade qui ne partage pas notre position sur cette sortie de L’UE , de ne pas nous faire dire que cette sortie de L’UE règlera tout , et que le chemin vers le socialisme sera transformé en boulevard ; il est clair que le capitalisme ne laissera pas faire notamment par crainte de l’effet boule de neige qui pourrait lui être fatal , comme dans toute les périodes révolutionnaires c’est le niveau d’intervention des masses qui sera décisif ...
      Mais ces masses actuellement chloroformées par la propagande qui de la droite à la sociale démocratie en passant par les traitres qui se prétendent communistes ou radicaux ( PCF PODEMOS SYRIZA) martèlent qu’ en dehors de l europe il n ’ y a pas de salut , pourraient rapidement retrouver confiance et se mobiliser avec une sortie de l’UE qui leur offrirait des perspectives de changement réel à construire avec elles ...

      Pour ce qui me concerne , marxiste autodidacte et communiste en perpétuel recherche de chemins pour sortir du capitalisme , j’ ai fait mon choix , je préfère l’incertitude toute relative de la sortie de l’Europe à la certitude que la barbarie nous guette en restant dans cette europe .

      RICHARD PALAO

    • je n’ai peut être pas été clair,mais je parlais des avantages et inconvénients d’une sortie de l’Euro.
      entre dévaluation massive,attaque éclair tout aussi massive contre la monnaie de substitution ,politique de change fluctuante,et d’autre pistes auquelles on ne pense pas aujourd’hui,sincérement je me sens incapable de faire un bilan .
      Quels pays seraient aussi en rupture ? quelle puissance financiére mobilisable rapidement dans la monnaie nationale ?
      En ce qui concerne la sortie des structures de l’Europe,je ne pense pas effectivemnt que’ cela réglerait tout,ç ’est à éssayer aussi ,mais l’histoire nous montre des tas d’exemple où un traité est bafoué sans que sa dénonciation ait lieu.
      Que sera ’t il possible de faire hors de l’ue ? rien n’empéche de refuser certaines clauses ,cela c ’est vu et même en politique monétaire par exemple sortie d’une monnaie de serpent monétaire.
      la seule question qui vaille c ’est "Expropriation,sans indemnités ni rachat,pouvoir aux instances démocratiques des salariés et de la population.
      Tiens question : faut il remplacer les préfets ,ou bien se passer de la fonction ?

    • Sur ce point on est d’accord : revendiquer la sortie de l’euro n’ a aucun sens , car cela n ’empêchera en rien le contrôle de l’UE , le diktat des traités et des règles par exemple concernant les déficits publics , ni l’alignement sur les USA en politique étrangère , et surtout ne permettra pas l’ appropriation collective de moyens de production et de la finance ...

      C ’ est pourquoi nous militons pour la sortie de l’Europe qui entrainera de facto la sortie de l’euro , l indépendance vis à vis des traités , des règlements de le BCE et des institutions européennes

      richard PALAO

    • Tu vas me trouver pinailleur ? amic RICHARD, mais entre tchékistes, comme dit le troll,

       :)

      discutons !

      tu parles de la sortie de l’euro sans sortir de l’U.E si je lis bien ton commentaire

      et tu dis

      et surtout ne permettra pas l’ appropriation collective de moyens de production et de la finance

      En quoi, euro et UE"empêchent une quelconque appropriation collective de M.P et du système bancaire ?

      Autant je peux te suivre(avec divergences) sur le fait que l’institution se veut"carcan" , autant ce qui déterminera ce que nous décidons d’arracher aux serres du CAPITAL, c’est le niveau d’intervention consciente des MASSES, non ?

      Même les traités et directives "européenne", NULLE PART ne lie les ETATS à une intrerdiction de "nationaliser" (je n’aime pas ce mot mais c’est pourfaire court)

      Si dans un processus d’émancipation , avec le soutien de notre peuple, avec une classe ouvrière mobilisée, prenant enfin la mesure de ce qu’IMPOSE la GUERRE des Classes, nous chassons les propriétaires, en quoi, cela change ce que sera la lutte à mener au niveau mondial pour empêcher la"contre-révolution" ?

      UE ou pas UE, euro ou franc (sans NIER que cette EUROPE se veut outil de"dissuasion" et "gendarme continental du CAPITAL..)., les marchés financiers, le FMI, les groupes multinationaux bref le Capitalisme tenteront de nous terrasser bien entendu.

      mais qui peut décider des conditions alors des rapports de force ?
      Oublierons nous que la France, c’est la 5 oou 6° puissance du monde, et que les contradictions inter capitalistes, ne sont pas celles de 1917 quand Lenine et ses compagnons ont du faire face à une coalition d’intérêts très different que les "solidarités de classe" (capitaliste) aujourd’hui.
      ET quid de ce que l’expérience française de marxhe vers le socialisme, le communisme engendrera au niveau de peuples aujourd’hui désarmés , en panne de repères ?

      OUI, en disant cela je risque que des camarades me taxent de"national communiste"

      Cependant, et malgré l’actuel brouillard ,les points que marquent le Capital, ne partageons nous pas ce qu’affirme le Grand FERRAT quand il dit parlant, de"NOTRE FRANCE"

      "Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige"

      Ceci dit, "à chaud", en réaction , inutile de te le préciser, des plus amicales, car je ne permettrais pas de t’accuser de révisionnisme" concernant la boussole marxiste..

      Tu le sais et c’est réciproque

      Bonne nuit, mon Camarade

      Alain le VIEUX

    • oui ALAIN sur ce point nous avons un désaccord , je viens à nouveau de relire les textes de l UE rendant obligatoire la libre concurrence et ils interdisent bien de fait l’ appropriation collective des secteurs clés de l’économie ainsi le système bancaire , les grands moyens de production ne peuvent pas au nom du principe même de cette libre concurrence être TOTALEMENT " nationalisés " car cela supprimerait cette concurrence ;l UE "tolère "une nationalisation partielle , sous réserve qu’ elle ne bénéficie d ’aucune Aide de l ’état et respecte les règles de non concurrence et du marché , autant dire une appropriation collective de carton pâte .

      C ’ est au nom de cette libre concurrence que la proposition du guignol MONDEBOURG de "nationaliser" les dernières aciéries françaises a été retoqué par L UE pour cause de concurrence déloyale avec les aciéries allemandes et luxembourgeoises , c ’est également au nom de cette libre concurrence imposée par les traités que notre compagnie nationale la SNCF vA être obligée d’ouvrir ces lignes aux compagnies étrangères , comme ont été obligé d ’ouvrir leur service à la concurrence étrangère EDF , LA POSTE ...

      Les traités , je t’invite à les relire , interdisent ce qu"ils appellent , les situations de monopoles , et ce sont clairement les entreprises " nationales " qui sont visées .

      Ils existent de nombreux articles des traités qui confirment mon interprétation , notamment l’ article 3 du traité de ROME et en FRANCE l ordonnance du 1/12/88

      Mais au dela des traités et des lois ce qui compte c’est la pratique de l UE qui met tout en œuvre pour détruire les services publics , les privatiser et qui réserve ses aides aux états qui privatisent ce qui reste d ’entreprise nationale , et qui leur ordonne même de le faire comme en GRECE

      Pour échapper à ce diktat je continue à penser que le meilleur moyen est la sortie de L UE

      très amicalement

      RICHARD PALAO

    • ALAIN , j’ ai acté notre désaccord sur les traités , mais j ’ai omis de signaler notre accord sur un point fondamental : l’ indispensable intervention des masses dans le processus d’émancipation et cela que l’on sorte ou pas de l’Europe :

      tu dis :"... ce qui déterminera ce que nous décidons d’arracher aux serres du capital , c’est le niveau d’intervention des masses , non ? "

      et j’avais écrit précédemment : " ... comme dans toutes les périodes révolutionnaires , c’est le niveau d’intervention des masses qui sera décisif ..."

      En effet sans l’intervention des masses , aucun changement n ’est à attendre d’une éventuelle sortie de l’Europe , et c’est l’ aggravation assurée si on y reste .

      RICHARD PALAO

    • En effet sans l’intervention des masses , aucun changement n ’est à attendre d’une éventuelle sortie de l’Europe , et c’est l’ aggravation assurée si on y reste .{}

      Voila qui met d’accord LORDON , SAPIR et toutes les suppositions que l’on peut faire `
      "sortie ou pas de l’EU , DE L’EURO "
      Une seule certitude , si les masses ne veulent pas "sortir du capitalisme "elles entreront encore plus profond dans LA BARBARIE ;

      CORDIALEMENT

    • L’Huma reproche à un sociologue d’oublier la lutte des classes ? Et le PCF alors ??? C’est l’hôpital qui se fout de la Charité.

    • En effet sans l’intervention des masses , aucun changement n ’est à attendre d’une éventuelle sortie de l’Europe , et c’est l’ aggravation assurée si on y reste .

      La , tout est dit , les Sapir, Lordon ,l’EU ,L’EURO OU PAS , les suppositions ne sont pas d’actualités.
      On peut réfléchir a diverses éventualités pour ne pas avoir a agir en trop d’urgence,
      Mais quoi que l’on fasse seule les masses avec une LDC ACTIVE détermineront le cours de l’histoire
      .D’ou l’importance de reconstruire un mouvement communiste pour servir de repaire .

    • Dans ce débat sur la sortie de l’Europe , la validité des traités et leur contenu , il me semble intéressant de rappeler ce que dit ( dicte) l’ ACTE UNIQUE EUROPEEN , texte majeur qui a concrétisé la main-mise du capitalisme sur l’Europe et la mise en place de verrous pour empêcher tout retour en arrière et toute tentative d’échapper au système .

      L’ ACTE UNIQUE EUROPEEN , baptisé texte des "4 LIBERTES " par l’ UE exige :

      1ère " liberté " : libre circulation des marchandises et des services , qui implique : un état membre ne peut refuser un bien d’un autre état , suppression des obstacles , douaniers , ouverture des marchés publics

      2ème " liberté " : libre prestation , notamment des banques , des assurances , des finances , des transports , liberté pour une entreprise de s’installer dans le pays de son choix ,

      3ème "liberté " : libre circulation des personnes

      4ème "liberté " : libre circulation des capitaux , + de 300 directives pour démanteler les barrières , physiques , politiques , fiscales faisant obstacle à cette libre circulation

      L’ ACTE UNIQUE EUROPEEN A ETE VOTE LES 17 et 18 février 1986

      SOURCE WIKIPEDIA

      Quel a été le vote des parlementaires français :

      POUR : le RPR ( ex UMP ex LES LR ) le PS , les CENTRISTES

      CONTRE : le PCF

      ABSTENTION : le FN !!! le faux pourfendeur de l’UE

      Aujourd’hui le PCF/FDG renie le vote et les combats du PCF contre l’Europe capitaliste , ses députés bien au chaud dans les institutions de l’ UE et bien rémunérés , nous jurent , croix de bois , croix de fer que l’UE peut être changée de l’intérieur pour en faire une europe sociale , alors que les traités que le PCF a combattu démontrent le contraire ...

      RICHARD PALAO

    • normal, RICHARD

      je répondais à un ami qui m’invitait à la F^te de SECTION du PCF à BEZIERS (ou Laurent sera, en terres hostiles aux mutants) , avec cette info

      http://www.europarl.europa.eu/contracts-and-grants/fr/20150201PVL00101/Partis-et-fondations-politiques

      Les partis politiques au niveau européen


      Qu’est-ce qu’un parti politique au niveau européen ?

      Un parti politique au niveau européen est une organisation qui suit un programme politique, dont les membres sont des partis nationaux et des députés et qui est représentée dans plusieurs États membres. Comme mentionné dans les Traités, « les partis politiques au niveau européen sont importants en tant que facteur d’intégration au sein de l’Union. Ils contribuent à la formation d’une conscience européenne et à l’expression de la volonté politique des citoyens de l’Union ».

      SOULIGNé par moi,(A.C) en ROUGE(Vif...) :-)

      Comment un parti politique au niveau européen est-il financé ?
      Depuis juillet 2004, les partis politiques européens peuvent recevoir un financement annuel du Parlement européen, sous la forme d’une subvention de fonctionnement. Cette subvention peut couvrir jusqu’à 85 % des dépenses éligibles d’un parti, le reste devant être couvert par des ressources propres telles que les cotisations et les dons.

      Si mes sources fiables ne mentent pas , ça rapporte..

      http://www.europarl.europa.eu/pdf/grants/Grant_amounts_parties%2003-2015_new%20logo.pdf

      C’est bien sur loin des 6 millions d’EUROS des Socs ..mais 1 million 632.113 EUROS pour 201 5, le PGE se sucre !!

      Mais ça doit quand même rendre sourds à quelques slogans comme"SORTIR de l’UE" non ??

      AMITIES

  • Il ya heureusement des Orgas dans la CGT, ou l’on "cause" le langage de classe

    Mes amis de la FILPAC reprenne un papier de TOUSSAINT

    Si on peut effectivement "discuter" l’argumentaion de’ERIC TOUSSANT quand à la "monnaie secondaire" (je cherche à mieux comprendre , c’est pas facile..), pour le reste d’analyse, je signe..et je m’autorise en surligner en gras
    (extrait)
    http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article10287

    Si l’on ne recourt pas à des mesures unilatérales d’auto-défense face aux créanciers, notamment la suspension de la dette, il est impossible d’obtenir des concessions fortes de la part des créanciers. I

    l faut que les forces politiques et sociales européennes comprennent qu’une négociation dans le cadre européen actuel respectant les règles dictées par la Commission européenne, la BCE, ou le FMI ne peut pas marcher. Il faut désobéir aux créanciers.

    Ce n’est qu’en désobéissant aux créanciers qu’on peut leur imposer de faire des concessions. Bien sûr il n’y a pas que la question de la dette. La leçon fondamentale à tirer est que la modération ne permet pas de trouver une solution

    . Il faut s’appuyer sur la population et prendre des mesures très fortes.
    Il faut répéter qu’aujourd’hui il existe des mesures clés d’alternatives : à côté de la suspension de la dette, il faut l’abandon des mesures d’austérité et l’adoption de lois protégeant les personnes qui ont été affectées par ces politiques d’austérité.

    Il faut aussi une solution du côté des banques. Il faut une socialisation du secteur bancaire. Il faut que ces banques privées passent dans le secteur public et répondent à des critères de service public pour servir les intérêts de la population.

    Il faut une toute autre politique fiscale. Il faut que le pour-cent le plus riche, les grandes entreprises, paient réellement des impôts, et que l’on baisse les impôts sur la charge de la majorité de la population : il faut baisser les taux de TVA, il faut que l’on exonère de certains impôts ceux d’en bas en fixant un seuil de revenu.

    C’est donc la combinaison d’une politique qui porte sur la dette, sur les banques, sur la fiscalité, mettant fin à l’austérité et créant des emplois, qui permet de mettre en place une alternative.

    Cette alternative est tout à fait possible. La population est prête. Elle soutient.

    Sinon, on ne comprendrait pas pourquoi 62% des Grecs, alors qu’ils étaient menacés du chaos s’ils votaient NON, pourquoi, malgré ce matraquage, ce chantage, la fermeture des banques grecques, pourquoi ils ont voté contre la proposition des créanciers.

    La conclusion est qu’un mouvement qui veut assumer des responsabilités gouvernementales doit être à la hauteur du soutien populair
    e. Il doit être prêt. Si l’on propose à la population de rejeter les propositions des créanciers, si l’on propose de réaliser un autre programme, il faut être prêt à prendre les mesures qui permettent de réaliser ce programme.

    Nous avons besoin des forces sociales et politiques qui sont concrètement prêtes à affronter les créanciers. Et à désobéir aux créanciers..

    • Je crois fermement comme la FILPAC/CGT qui revendique la sortie de la CES , qu’il est possible de mobiliser pour défendre les propositions de ce texte , il suffit de discuter avec les travailleurs ou des citoyens lambda pour mesurer combien est très fort le ressentiment contre l UE , même si il n est pas toujours exprimé clairement et sur une base de classe , il repose essentiellement sur le rejet de diktats et la volonté de pouvoir décider nous mêmes de ce qui est bon pour notre peuple , pour notre pays pour sortir de la crise .

      Il appartient effectivement aux organisations de classes " d’organiser" ce mécontentement , ce désir de démocratie pour qu’ils aillent dans la bonne direction et pour que du simple rejet de l’Europe on passe aux mesures concrètes pour changer de système en mettant en avant les mesures essentielles sans lesquelles aucun changement profond ne sera possible : la maitrise de la finance , l ’appropriation collective des grands moyens de production et de l’énergie .

      dans cette grande bataille à mener ; la CGT à toute sa place , mais il est indispensable que cette lutte permette également de faire avancer l’idée que sans un parti révolutionnaire aux services des masses , il n’y aura pas d’alternative politique.

      RICHARD PALAO