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VIVE LA BANQUEROUTE !

par Ernest London

Publie le vendredi 25 septembre 2015 par Ernest London - Open-Publishing
2 commentaires

Désendetter l’État. There is no alternative. Rares sont les paroles qui réussissent à se faire entendre dans nos médias pour proposer une autre solution. Aussitôt, au nom du réalisme, elles sont reléguées au rang des utopies.
Pourtant, la réalité est aussi ailleurs, en Islande, en Argentine, en Équateur, où un autrement est possible.
Pourtant, la réalité passée regorge d’autrement.

Surendettement de l’État, l’histoire n’est pas nouvelle. De tous temps, après avoir imposé jusqu’à la limite du supportable, les miséreux comme les nantis, spolié les biens de l’Église, des hommes d’États dont les noms figurent encore dans les livres d’histoires et les statues sur les places de nos villes, ont organisé la banqueroute.
En 1307,Philippe le Bel conduit ni plus ni moins ses banquiers, les Templiers, au bûcher et saisit leurs biens.
En 1557, Henri II suspend unilatéralement les remboursements et réduit les taux d’intérêt.
Catherine de Médicis organise une loterie pour ne rembourser qu’un tiers des dettes.
1598 : Sully impose un tel ménage que seulement 20% seront remboursés à la Suisse.
1661 : Colbert arrête et juge ses créanciers qui conserveront leurs biens mais renonceront aux remboursements de leurs prêts.
En 1769, l’Abbé Terray, nommé contrôleur général des finances déclare « La banqueroute est nécessaire une fois tous les siècles, afin de mettre l’État au pair. »
Raymond Poincarré, en 1928, dévaluant la monnaie, organise une banqueroute à 80% !
Plus radicaux dans leurs actes que les propositions finalement raisonnables de militants actuels, ces rois, ces ministres ont pratiqué ce qu’on refuse même d’évoquer aujourd’hui.

Ces récits brefs, concis, synthétiques sont autant d’arguments. Sans parler de brûler des banquiers qu’on accuserait au préalable « de crachats sur la croix, de sodomie, de Dieu renié trois fois… », des solutions moins anachroniques devraient s’y trouver.
Contre le fatalisme, l’histoire est une arme !

Le dixième chapitre raconte la revanche des rentiers. Après 1945, l’inflation galopante fait fondre la dette ce qui chagrine les capitalistes oisifs. Elle sera progressivement jugulée tandis que le chômage augmentera. Et les créanciers purent reprendre leur sieste en toute quiétude !
La lecture attentive de ces treize pages permet de décrypter les discours dominants et les enjeux d’aujourd’hui.

Ernest London
http://bibliothequefahrenheit.blogspot.fr/2015/09/vive-la-banqueroute.html
http://bibliothequefahrenheit.blogspot.fr/

VIVE LA BANQUEROUTE !
Comment la France a réglé ses dettes, de Philippe le Bel au général de Gaulle.
Sous la direction de Thomas Morel et François Ruffin.
Suivi de L’IRRÉALISME, C’EST EUX !
Entretien avec l’économiste Frédéric Lordon.
Fakir éditions – Amiens – avril 2013.
144 pages – 6 euros

http://www.editions.fakirpresse.info/

Messages

  • C’est marrant, enfin si on veut ; la révolution de 89-93, "nation représentation propriété", a précisément eu comme un de ses objets principaux, d’une part donc de protéger cette sacrée propriété et son échange, mais aussi d’empêcher l’état de faire banqueroute, quoi qu’il en coûte. Bref, qui sait si une bonne banqueroute ne nous propulserait pas, a contrario, hors de la sphère étouffante de l’économie et du citoyennisme, où pourtant un Lordon espère bien que nous nous maintiendrons pour l’éternité. Comme disait pépé friedrich, il y a des ruses de l’histoire !

    • a révolution de 89-93, "nation représentation propriété", a précisément eu comme un de ses objets principaux, d’une part donc de protéger cette sacrée propriété et son échange, mais aussi d’empêcher l’état de faire banqueroute, quoi qu’il en coûte

      .

      c’était une révolution visant, si j’ai bien suivi, à faire un sorte que la BOURGEOISIE se débarassant des couches parasitaire, puisse mettre en forme , POUR ses intérêts de CLASSE, ce qui reste actuelet connforte notre communisme
      "QUI POSSEDE, DECIDE"

      Bref, qui sait si une bonne banqueroute ne nous propulserait pas, a contrario, hors de la sphère étouffante de l’économie et du citoyennisme, où pourtant un Lordon espère bien que nous nous maintiendrons pour l’éternité. Comme disait pépé friedrich, il y a des ruses de l’histoire !

      J’ai bien compris que vous raillez , mais :

      1/

      Cette histoire de Banqueroute est utile d’un point de vue de l’Histoire à meiux appréhender mais, -je ne suis pas de taille à tout comprendre de la pieuve finacière capitaliste,
      ...-je ne pense pas qu’aujourd’hui,vu ce que sont les mécanismes"-mécano"s d’un Capitalisme en crise systémique, avec des contradictions de plus en plus ravageuses, , cala puisse conduire à voir dans cet exposé F.L des pistes de je ne sais quel possible scénario de"banqueroute", de"faillite des ETATS"
      2/

      Je ne saisis pas très bien votre critique de LORDON

      Pourriez vous être plus explicite, car ce"garçon " -c’est mon opinion modeste- me semble pourtant dans le concert de musique "economiste"de la pensée unique , un instrument jouant un morceau à savourer..
      Votre précision aidera au débat, .car , moi, j’ai besoin de ne négliger aucune source permettant d’avancer..

      Bonne journée

      Alain Chancogne