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CFDT, CGC, CFTC, merci : Recul, de facto, de l’age de la retraite à 63 ans

par LO

Publie le mercredi 28 octobre 2015 par LO - Open-Publishing
11 commentaires

Les représentants du patronat et des syndicats CFDT, CFTC et CFE-CGC doivent se rencontrer à nouveau le vendredi 30 octobre pour finaliser leur accord sur le financement des retraites complémentaires des salariés du privé.

Pour réduire le déficit des caisses Agirc et Arrco, creusé par le chômage et la baisse des salaires, l’accord se résume à une série d’attaques en règle contre les travailleurs.

C’est le cas pour les retraités, qui vont voir le gel des pensions, en vigueur depuis 2013, prolongé pendant trois ans par le biais d’une sous-indexation des augmentations, à 1 % en dessous de l’inflation officielle. Les revalorisations éventuelles seront de plus repoussées d’avril à novembre, les rendant encore plus dérisoires.

Mais ce sont aussi tous les futurs retraités du secteur privé qui vont payer. Le prix d’achat du point de cotisation, permettant le calcul du montant de la retraite complémentaire, va augmenter de 8,5 % d’après la CGT. Cela veut dire que, pour une vie de travail d’une durée identique, les salariés vont voir leur pension baisser d’autant. À cela va s’ajouter un mécanisme de décote qui fera qu’à partir de 2019 un salarié ayant l’âge requis pour partir à la retraite et ayant cotisé tous les trimestres prévus devra travailler une année supplémentaire pour toucher sa pension complémentaire complète. Sinon, elle sera amputée de 10 % pendant deux à trois ans, soit une baisse de plus d’un mois par an.

Dans les faits, cela va signifier un nouveau report de l’âge de départ à la retraite à 63 ans. Et encore, ce sera pour ceux qui ont toujours un emploi car, pour la majorité des salariés qui sont au chômage au moment de partir en retraite, pour tous ceux qui n’ont pas leurs trimestres de cotisation, c’est la baisse de pensions déjà réduites qui va s’appliquer.

Après Sarkozy qui avait repoussé à 62 ans l’âge du départ à la retraite en 2010, après Hollande qui avait augmenté le nombre de trimestres de cotisation nécessaires pour avoir une retraite de base complète en 2012, c’est au tour des retraites complémentaires d’être rabotées par le patronat, avec la complicité de certains syndicats et l’aval du gouvernement.

Valls s’est réjoui de ce qu’il appelle un compromis équilibré. Dans la réalité, les 6 milliards d’économies prévus à terme par l’accord vont être entièrement payés par les salariés. Les patrons, qui au cours de la négociation ont fait mine d’accepter une légère hausse de leurs cotisations, ont reçu du gouvernement l’assurance qu’elle serait entièrement compensée par une baisse de leur contribution à la branche accidents du travail-maladies professionnelles de la Sécurité sociale.

On comprend mieux pourquoi Gattaz, toujours en train de hurler la bouche pleine, a tenu à remercier le gouvernement lors de la conférence sociale tenue trois jours après l’accord.

Messages

  • Lettre d’un retraité
    à l’Union Départementale CFDT,
    à l’Union Départementale CFTC,
    à l’Union Départementale CFE-CGC
    partenaires du patronat
    Madame, Monsieur,
    Scandalisé sera mon premier mot !
    Cela à au moins le mérite d’être clair pour les représentants de vos organisations respectives qui viennent d’apporter (mais ce n’est pas nouveau) un blanc seing au patronat (pardon…. aux entrepreneurs), à un gouvernement et un Président de la République socialiste pour aggraver l’âge du départ en retraite (Jospin, Fillon et consorts avaient en leur temps, avec la complicité de vos dirigeants, remis en cause ce droit conquis par des décennies de luttes) mais profitant de « l’aubaine » (en quelque sorte et sans doute dans un élan de solidarité envers celles et ceux que vous prétendez représenter) vous en rajoutez pour donner quitus à la poursuite du gel des pensions des retraités (dont je fais partie).
    Ce qu’il y a de scandaleux c’est de faire croire, à entendre, toujours vos dirigeants (et les médias ne s’en privent pas, vous savez…ses journalistes, experts et économistes en tous genres et de certains clubs et cercles politiques « think tank »1, à la totale dévotion du patronat et du pouvoir) que nenni : (…) il n’y a pas de recul de l’âge de la retraite, il y a un choix individuel (sic), ce qui va conduire inéluctablement à des abattements, en quelque sorte une double peine pour celles et ceux qui sont au chômage, en précarité, pour les femmes qui ont des salaires inférieurs à ceux des hommes (à égalité de qualification/fonction s’entend), quant aux cadres…. !
    Ce qu’il y a de scandaleux c’est de s’asseoir (c’est bien le mot) sur la décision (dont vous êtes aussi responsables) du gel des pensions que le gouvernement et le patronat (pardon, encore une fois, les entrepreneurs) vous ont fait avaliser l’année dernière et qui va se poursuivre en aggravant durant trois années la situation matérielle, économique et de santé des retraités.
    Ce qui est scandaleux c’est que vous n’ayez encore rien signé…alors que Valls et Hollande vous pressent de le faire au nom du « dialogue social », (au nom du principe de précaution sans doute) car il va bien falloir mettre tout sur la table et pour quel résultat, n’est-il pas ?

    1/2

    L’ Accord national interprofessionnel (ANI) dit de « sécurisation de l’emploi » (bien mal nommé) et le Pacte de responsabilité, accompagnent le Crédit d’impôt compétitivité (CICE) avec le Crédit d’impôt recherche (CIR) qui ne représentent qu’une partie des cadeaux publics au patronat (encore pardon pour ce gros mot) puisque chaque année l’Etat et les collectivités territoriales accordent royalement 200 milliards d’euros d’exonérations fiscales auxquelles s’ajoutent la volonté politique et….de certains syndicalistes (à entendre et lire encore vos dirigeants) de remettre en cause le Code du Travail, le statut des fonctionnaires, la protection sociale…mais tout cela, sans doute, là aussi, pour le bien être du monde du travail ! Puisqu’il s’agit de créer des emplois…à l’instar des salariés de MG Call et d’autres encore partout en France.
    Car, comme l’assure l’un de vos dirigeants (Laurent Berger pour ne pas le citer) : « (…) il faut un effort partagé par tous (…) »2 !!!
    Alors partageons.
    Et là, il n’y aurait rien de scandaleux à partager le fruit des richesses créées par les salariés-ées et pour les salariés-ées.
    C’est cela la modernité, et Pierre Gattaz s’est trompé de destinataire : c’est à vous qu’il aurait du envoyer l’invitation pour se rendre « (…) à Shanghai, Porto Alto, Singapour, Séoul ou plus près dans la Ruhr en Allemagne (…) »3. Vous y seriez certainement dans votre élément !
    Madame, Monsieur, je ne peux décemment vous adresser en quoi que ce soit une formule de politesse.
    le, 22 octobre 2015

    Note : cette correspondance est à la disposition de tous ceux et celles qui souhaitent en prendre connaissance.

    1-« think tank » est un…laboratoire d’idées, un club ou cercle en somme, composé de gens de bonne compagnie, de droite ou de gauche, de grands patrons et de certains syndicalistes qui réfléchissent à trouver des solutions pour pérenniser le système capitaliste. En France, citons par exemple : Terra Nova, la Fabrique de l’Industrie, l’IFRI, etc.
    2- interview de Laurent Berger – les Echos 10 octobre 2015
    3- interview de Pierre Gattaz – les Echos 21 octobre 2015

    • La CGT a eu raison de ne pas signer ce qui est une remise en cause de l’âge du départ en retraite , mais le bon combat , ce n ’est pas de défendre un système qui a remis en cause le droit à la retraite à taux plein à 60 ans en le repoussant au minimum à 62 ans ...

      Le bon combat , au moment ou nous célébrons le 70 ème ANNIVERSAIRE DE LA SECURITE SOCIALE , c ’est de lutter pour que les caisses de retraite complémentaires soient dissoutes et intégrées au régime géneral afin de mettre enfin en pratique le principe D’ UNICITE voulu par le CNR , toute autre proposition ne peut être que réformiste et donc permettre aux banques et assurances privées de gérer et de s’approprier une part grandissante des sommes qui devraient normalement être réservées à un service public qui en plus d ’être unique devrait être UNIVERSEL , SOLIDAIRE ET DEMOCRATIQUE , tout le contraire de ce que sont les caisses de retraite complémentaire .

      RICHARD PALAO

    • En complément de mon texte ci-dessus je vous invite à vous reporter à mon intervention sur BC du 17 octobre , commentant l’ excellente contribution de AC : " MEDEF ET SYNDICATS DE KOLLABORATION ONT OSE ..."

      RICHARD PALAO

    • De mémoire la retraite à 60 ans n a pas été acquise par la lutte mais par l arrivée de Mitterand au pouvoir de plus sauver les retraites complémentaires pour les générations futures ne me dérange pas. C’est le principe même des retraites qui je vous le rappelle était à 65 ans avec des conditions de travail bien plus mauvaise que maintenant. La.solidarité passe aussi par des sacrifices. Mais vous êtes certainement bien individualiste Mr le retraité
      Signé un travailleur concerné par cette mesure
      Bien Syndicalement

    • Bien Syndicalemen

      dites vous..

      CFDT ?

       :)

      Et si travailleur est votre pseudo, ajoutez svp, ou bien " à genoux" ou alors "en CDD de propagande du PS".

      SAUVER les retraites suppose une ou deux petites choses :

       D’abord qu’on puisse en profiter, longtemps, avec un revenu décent,
      .. alors que le différentiel de moyenne d’espérance de vie entre un ouvrier et un PDG ou cadre supéreieur est de 8 ans !

       SE rappeler de temps en temps que c’est le TRAVAIL qui a permis le progrès scientifique, technique, etc
      Que c’est le Travail des hommes sans autre "capital" que leur force de TRAVAIL vendue aux POSSEDANTS qui permet à un Capitaliste d’engranger en une heure le profit qu’il accaparait en deux jours...

       Que dans ces conditions, votre lien entre "conditions de travail d’antan et retraite à 65 ans hier est,, pardonnez l’expression, absurde

      Sans compter que si un mineur de meurt plus du grisou, outre le fait qu’on a liquidé nos mines, son enfant ou petit enfant peut parfois se suicider à France Télécoms..

      La.solidarité passe aussi par des sacrifices.

      les nôtres, bien entendu !

      Vous craignez la douleur des capitalistes si on les tondait avant de récupérer ce qui n’est qu’ NOUS et qu’on les fasse payer pour avoir le DROIT de (sur) vivre sans avoir à bosser jusqu’à 70 berges,

      Ce qui nous attend si macron et tous les larbins roses ou noirs du K restent en place pour nous entrainer à marche arrière vers la Barbarie, si la colère ne se transforme pas en processus révolutionnaire !

      Mais vous êtes certainement bien individualiste Mr le retraité

      A part qu’il soit un peu moins lobotomisé que vous, un peu moins shooté à l’idélogie de classe dominante !!

      A part qu’il fasse "marcher sa tête" au lieu de répéter les conneries des"économistes distingués" qui papotent dans "C dans l’air."

      A part, même , ô mon dieu, qu(’il soit contaminé par des idées de ces descendants des Communards de 71, de prolos de 36 , de travailleurs de 68, bref de dangereux égoistes, des malfaisants, des communistes...

       :)

      Vous nous affirmez être monsieur un " travailleur concerné par cette mesure "
      Si c’est pas Sado maso, c’est que vous êtes un résigné que je plains et salue
      .... ou..un troll socialiste que je fesse !

      A.C

  • Comme c’est présenté, cela est plus étendu qu’un report de 62 à 63ans. C’est un report d’un an pour tous. Exemple : celui qui a ses droits (le bon nombre de trimestres) à 64 ans devra partir à 65 etc, etc
    Ce n’est pas négligeable comme détail, car aujourd’hui peu de personnes peuvent être sûres d’avoir 42 ans de cotisation à 62 ans (43 pour les plus jeunes). Il faut, pour y arriver, commencer à cotiser au plus tard à 20 ans (donc pas trop d’étude) et ne pas avoir de trous dans le parcours professionnel.

    • CYRIL ce que j ai voulu dire c est que déja avant l’accord scélérat , les retraites complémentaires s’étaient alignées sur le régime général et avait repoussé l’âge de départ en retraite de 60 ans à 62 ans minimum , d ’accord avec toi , les nouvelles dispositions vont repousser encore cet âge de départ ...

      La question qui se pose est jusqu’ à quand va t-on s ’égarer dans un combat qui consiste à maintenir ce système complémentaire qui n ’aurait jamais dû exister si les ordonnances du CNR avaient réellement été appliquées ? . Les caisses de retraite complémentaire du fait de la baisse du montant, des retraites du régime général et du durcissement des conditions d’accès à la retraite ne peuvent continuer à procurer des profits intéressant aux banques et assurances privées qui sont derrière elles , qu’ en augmentant les cotisations ou , et , en repoussant l’âge de la retraite ...

      Je persiste et signe , le bon combat est donc de se battre pour que ces caisses soient intégrées au régime général pour créer un régime unique de retraite qui pourra assurer des retraites de bon niveau.

      RICHARD PALAO

    • donc pas trop d’étude

      d’om la remarque de nicole bricq, une ps comme tant d’autre qui à la télé lors d’un débat balanca à la figure d’un opposant à l’accord que elle en tant que ancienne cadre du privé, elle trouvai cet accord interessant.

      car ce que l’on lit quasiment nul part c’est que ce qui se passe est avant tout, en plus de report pour les petits salariés, c’est un vol en faveur des cadres et assimilés

      en effet, les bacs +5 savent très bien que pour eux 42,5 ans ça veut dire la retraite PLEINE à plus de 70 ans et donc ils se préparent, à côté des compléments et ne voyent pas de problème à repousser à 63 ou 64 ou 65 ans car eux de toute façon ne sont pas concernés

      d’om les choix, sans état d’ame d’une CGC ou d’une CFDT

      mais pourquoi donc la CGT ne dit rien sur ce sujet.

      de toute façon, ce n’est pas en cachant cela aux ouvriers et employés que la CGT gagnera un ingénieur ou un cadre de plus. ces catégories sont aussi l’ennemi même si individuellement certains sont dans le camp de la sociale

      tous les salariés ne sont pas dans notre camp !

  • La vie, la santé ET le travail sont précaires. Pourquoi la rente de retraité échappererait-elle à cette loi ?