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Sécurité ferroviaire : plutôt qu’un patron de plus, c’est de milliers de cheminots et cheminotes dont nous avons besoin

par Le Rail déchainé

Publie le lundi 30 novembre 2015 par Le Rail déchainé - Open-Publishing

http://leraildechaine.org/

Après l’accident mortel d’Eckwersheim, la direction SNCF fait des annonces ; plus exactement, des effets d’annonce. Qu’ont dit en substance Pepy et Rapoport ? Un « patron de la sécurité ferroviaire », commun aux 3 EPIC du Groupe va être nommé.

Notons la précision : « commun aux 3 EPIC » ; mais alors, l’éclatement en 3 entreprises distinctes ne serait pas une bonne chose ? C’est ce que disent depuis très longtemps beaucoup de cheminots et de cheminotes, c’est ce qu’expliquent depuis des mois les fédérations CGT, SUD-Rail ou FO, c’est ce qui a motivé la grève reconductible de juin 2014.

Encore un effort et nos stratèges modernistes vont bientôt nous présenter comme une idée géniale la création d’une Direction du Transport au sein du Groupe Public Ferroviaire, comme il en a existé une durant des dizaines d’années avant qu’ils ne la suppriment !

Surtout, qui croira que les problèmes de sécurité vont être résolus par la seule nomination d’un directeur de plus ? Est-ce lui tout seul qui va remplacer les agents de la Voie qui manquent, les aiguilleurs dont le nombre ne permet plus d’assurer les formations correctement, le personnel des ateliers en nombre insuffisant qui obligent à différer des opérations de maintenance … et les 25 000 postes de cheminots et de cheminotes supprimés en 10 ans, dont beaucoup ont un rapport direct avec la sécurité ?

Sans honte, les dirigeants SNCF expliquent qu’il y a besoin de « plus de rigueur ».
Mais qui donc a mis en place ces organisations du travail accidentogènes, dénoncées depuis des années par les cheminots, les cheminotes et plusieurs syndicats ?
Qui a organisé la perte de savoir-faire, la casse des collectifs de travail, la réduction des temps de formation professionnelle ?
Qui a imposé des bataillons de « chefs » en tous genres dont la principale occupation est de faire des statistiques et qui ne connaissent pas le boulot à faire ?
Qui a patiemment détruit les textes réglementaires ?

Enfin, autre « annonce  » : celle de primes dont le montant sera lié au niveau de sécurité. C’est scandaleux. La sécurité n’a pas de prix ! Ce genre de solution aura un seul effet : la dissimulation, au fil de l’échelle hiérarchique, de problèmes de sécurité !

Pour la sécurité ferroviaire, comme pour le reste, ne comptons pas sur les chefs et les patrons ! Non seulement, ils ne nous aident pas, mais ils nous enfoncent. Prenons nos affaires en mains !