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Mais qui a peur au juste de l’abstention ? Et pourquoi ?

par Patrick Mignard

Publie le samedi 13 février 2016 par Patrick Mignard - Open-Publishing
7 commentaires

L’abstention n’est pas, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les politiciens, une marque de désintérêt de la chose publique… elle peut, certes, l’être, mais par les temps qui courent, elle signifie tout autre chose… le refus de jouer un jeu aux dés pipés et qui n’offre aucun avenir citoyen.

La participation aux élections n’est pas, contrairement à ce que l’on nous raconte une manière de « faire participer les citoyens aux décisions politiques, aux affaires publiques », elle est simplement une manière de déléguer des pouvoirs à des hommes et femmes désignés par des appareils politiques pour détenir, user et conserver le pouvoir. Les partis politiques sont devenus de simples syndicats d’intérêts permettant la promotion sociale de leurs dirigeants (des exemples ? Des noms ?). Les programmes et objectifs politiques sont, de fait, inexistants, ces partis se contentant de gérer un système économique où seul l’intérêt financier est pris en considération au mépris de l’intérêt général.

Que les politiciens tiennent à ce que les citoyens votent, on peut le comprendre,… il y va de leur survie, de leurs intérêts. Les discours pseudo civiques des politiciens nous culpabilisent pour nous faire voter : la démocratie, celles et ceux qui sont morts pour elle, l’avenir de nos enfants, de la planète, etc. En réalité ils se moquent pas mal de tout ça… il suffit de voir ce qu’ils font, une fois au pouvoir.

Si à une époque lointaine – au début de la République (encore que !...) le fait de déléguer à des représentants pouvait avoir une signification réelle, deux siècles de ce fonctionnement nous ont conduit à la catastrophe : guerres, répression, exploitation, destruction des conquêtes sociales, des services publics, échec de l’intégration républicaine,… avec en bout de course ce qui nous « pend au nez »… l’arrivée d’un néofascisme au pouvoir.

L’abstention n’est que le produit d’une désespérance face à la cupidité, la trahison et la corruption d’une classe politique qui ne s’intéresse qu’à ses propres intérêts.

Aujourd’hui, de plus en plus de citoyens font le raisonnement suivant : « A quoi bon voter pour, finalement, toujours les mêmes ou leurs clones. Les problèmes ne seront pas résolus. Voter pour ces gens par peur du néofascisme ne règle rien, ne résout rien car c’est rapporter à plus tard la même question. Voter c’est finalement se soumettre. On ne vote plus pour quelque chose, mais contre quelqu’un : la démocratie ne peut pas fonctionner ainsi ».

Le premier degré de la prise de conscience citoyenne est de ne pas donner une légitimité à une classe politique qui, dans son ensemble, a failli.

Messages

  • Analyse pertinent, avez vous envoyé une copie à Mélenchon ?

    • illusion : même avec 10% de votants ils gouverneront. Le capitalisme n’a pas de consciences. Alain 04

    • illusion : jamais un gouvernement de droite ou de gauche n’a jamais rien donné aux exploités :
      toujours les avancées sociales sont dû à une mobilisation ; par exemple 36 c’est pas le front populaire c’est la grève générale

      les élections, à l’extrême limite peuvent servir à se compter (discours de LO entre autre) ; mais même cette vision me semble renforcer l’idée que les élections servent à quelque chose.

    • Sans doute, mais gouverner dans ces conditions c’est gouverner sans la moindre légitimité. Reste alors à gouverner par la dictature et en l’assumant (plus de trompe l’oeil "démocratique"), ce que tout le monde n’est pas (encore) prêt à faire dans la clique politicienne...

    • Vous savez il y en a qui veulent gouverner sans " trompe l’oeil "démocratique , le FN .Je reste pour ma part convaincu qu’il n’y a pas d’autre voie que la démocratie.Mais il faut convaincre, expliquer,mobiliser. Ce n’est pas impossible, Podemos y arrivera en Espagne, en parlant d’autogestion, de responsabilisation.Le reste ce sont des salades, la dictature qu’elle soit du prolétariat ou des militaires c’est donner le pouvoir aux médiocres ou aux minables.

  • Ce texte présente l’inconvénient majeur de renvoyer tous les partis, de l’extrême-gauche anti-système, à l’extrême-droite pro-système, dos à dos. Je vote et continuerai à le faire.

    • Chacun sa conscience : continuer de voter, pour moi, aujourd’hui, cela revient à dire, aux uns et aux autres, droite et pseudo gauche chamallow confondues et complices, qui nous cocufient depuis la 5° République, "ALLEZ Y, CONTINUEZ, VOUS GÊNEZ SURTOUT PAS, METTEZ NOUS LE BIEN PROFOND, ÇÀ FAIT MAL, MAIS ON VOUS APPROUVE, ENCORE, ENCORE, ET ENCORE, PUISQUE C’EST LE PRIX À PAYER POUR NOUS sauver DES LE PEN, parce que EUX sont fachos et PAS NOUS !!!!!"

      Non merci, je ne donne plus, il y a tant de gens, des socios, surtout, qui se comportent chaque jour en vrais fachos, dans les mairies, les communautés de communes, les départements, les régions, toutes ces chasses gardées par des réseaux vérolés