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NANTES Sans-papiers : bras de fer à Stalingrad

Publie le samedi 14 mai 2005 par Open-Publishing

de Simon MAZURELLE

Depuis une semaine, le collectif « Enfants étrangers citoyens solidaires » se bat pour que deux familles déboutées ne se retrouvent pas à la rue alors qu’elles n’ont pas encore reçu leur arrêté de reconduite à la frontière. Hier, les parents d’élèves ont occupé l’école Stalingrad jusqu’à 20 h. 8 h 30 jeudi. Les parents du collectif « Enfants étrangers citoyens solidaires » occupent une classe de l’école maternelle Stalingrad, à Nantes. Leur revendication : trouver un toit pour Gulcin, 4 ans et ses parents. Cette famille kurde, qui vient d’être déboutée de ses demandes d’asile, sera à la rue le soir même.

Cela fait déjà quelques jours que les parents d’élèves se mobilisent pour que ces sans-papiers puissent garder leur chambre d’hôtel payée par la Ddass. Sans résultat. « La préfecture est restée sourde aux demandes de rendez-vous répétées », explique Cécile Bir, du collectif. Dans la journée, les maigres biens accumulés depuis trois ans par cette famille sont stockés dans l’école.

Vers 18 heures, la situation se corse. Des policiers prennent position autour de l’école pour empêcher les parents de s’installer pour la nuit. Une négociation s’engage alors avec un représentant de la préfecture. Sans résultat. « Il faut que nous sortions et trouvions de l’argent pour payer l’hôtel à la famille de Gulcin », annonce Frédéric Cherki, du collectif. « C’est du cynisme », murmure la foule rassemblée autour de l’école. Les parents d’élèves finissent par sortir avec la promesse d’un rendez-vous, lundi prochain, à la préfecture. Pendant ce temps-là, la mobilisation s’organise. Des militants du Gasprom et d’autres organisations de gauche se joignent aux parents d’élèves. Vers 20 h, ils sont une cinquantaine.

Où dormiront Gulcin, sa maman enceinte et son père ce soir ? « Officiellement, rappelle Frédéric Cherki, ils sont à la rue. Et ceux qui les hébergent encourent la prison. »

En se séparant, les parents d’élèves ont pris rendez-vous pour une nouvelle action ce vendredi matin. « Et lundi, ajoute Frédéric Cherki, nous appelons à un grand rassemblement devant la préfecture, vers 10 h 30. »

Article d’Ouest-France